Maintenu à trois journées de la fin du championnat, l’Amiens SC défie le Paris Saint-Germain, mathématiquement assuré d’être champion de France, ce vendredi. Une semaine après un bon match nul à Monaco (0-0), le promu ne serait pas contre un authentique exploit contre une formation parisienne amoindrie et potentiellement focalisée sur sa finale de Coupe de France, mardi prochain.
Une montagne infranchissable ?
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Amiens a clairement repoussé ses limites tout au long d’une saison débutée au Parc des Princes (2-0), le 5 août dernier. Passé un douloureux mois d’apprentissage, avec trois défaites au compteur, le plus petit budget du championnat n’a finalement été relégable qu’à quatre reprises cette saison. A l’exception d’un trou d’air au cœur de l’hiver, la formation de Christophe Pelissier a véritablement fait preuve de régularité et aurait même pu s’offrir une victoire de prestige face à Monaco (1-1, 17 novembre ; 0-0, 28 avril) ou bien encore devant Lyon (1-2, 10 décembre). C’est finalement la seule pierre qui manque à l’incroyable édifice amiénois. Avec deux rencontres à venir contre Paris, ce week-end, et Marseille, en clôture du championnat, les Picards ont donc l’occasion d’ajouter cette énorme cerise à un gâteau déjà particulièrement copieux.
Et bien que le défi apparaisse difficile à relever, Amiens pourrait bien profiter des blessures (Thiago Silva, Julian Draxler, Marco Verratti, Neymar et peut-être même Adrien Rabiot et Presnel Kimpembe) et d’une certaine forme de décompression adverses pour créer une véritable sensation devant son public. Le contexte idéal pour réaliser l’exploit ? « C’est même parfait, en sourit Issa Cissokho. Plus sérieusement, on a réussi à contrarier pas mal d’équipes et c’est vrai que l’on est très difficile à jouer à domicile. On aura aussi l’appui du public qui est essentiel et qui peut faire une différence. Je reste surtout confiant car tout le monde a envie de jouer ce match. On fait clairement ce métier pour jouer ce genre de rencontres. Tout le monde sera prêt pour affronter cette équipe de Paris. » Néanmoins, si Amiens s’est donné le droit de croire en un potentiel exploit, le sort de la rencontre va très certainement dépendre du degré de motivation de l’armada parisienne.
Une motivation naturelle
C’est tout en cas le point de vue de Christophe Pelissier : « C’est la troisième fois qu’on les joue cette saison et j’ai toujours la faiblesse de penser que ce sont eux qui décident du tarif. Cela dépendra de leur état, s’ils sont dans un état optimum de concentration, il n’y aura pas grand-chose à faire contre une équipe comme cela. Après, il y a des matches où on les a sentis moins concentrés, moins concernés. Et là, il y a peut-être une lueur d’espoir pour nous. » A l’instar de Guingamp, dimanche dernier, qui a longtemps pensé s’offrir un prestigieux succès au Parc des Princes avant de se faire rejoindre en fin de rencontre (2-2). « Guingamp a fait un grand match mais Paris a prouvé sur dix minutes qu’ils étaient capables de faire des grosses différences et ce à tout moment, rappelle l’entraîneur de l’ASC. C’est un calibre encore plus haut que Lyon. »
Un adversaire contre lequel Amiens avait connu de sérieuses difficultés le mois dernier (ndlr : défaite 3-0). C’est donc avec envie mais aussi une prudence légitime que Christophe Pelissier aborde ce choc contre le PSG : « On va donc donner ce que l’on peut, essayer de les gêner. On se prépare à souffrir, à beaucoup courir, à ne pas avoir beaucoup le ballon. Psychologiquement, ce sont des matches qui impactent. Il faut être prêt à cela. » Et sur ce point, l’entraîneur amiénois a également tenu à se montrer rassurant sur le niveau d’implication de ses joueurs. « Je n’ai pas senti les joueurs surexcités ou en vacances. On veut continuer à être aussi performants au niveau de notre qualité collective, précise Pelissier. Et puis, c’est un grand plaisir de jouer ces matches-là. On a tout à gagner à être acteurs de ce match, ce qui m’importe est de tout mettre en oeuvre pour leur poser des problèmes, faire notre match et en sortir grandi. »
Déjà fier du parcours de son équipe, le public de la Licorne n’en demandera guère plus à ses valeureux guerriers même s’il ne serait évidemment pas contre une victoire face au mastodonte parisien.
Romain PECHON
Crédits photo : PanoramiC
AMIENS SC – PARIS SAINT-GERMAIN
36ème journée de Ligue 1
Vendredi 4 mai, 20h45
Stade de la Licorne, Amiens
AMIENS SC : Gurtner (c.) – Cissokho (ou El Hajjam), Adenon, Dibassy (ou Avelar), Avelar (ou Cissokho) – Zungu, Monconduit – Gakpé, Kakuta, Manzala – Konaté.
Remplaçants : Bouet (g.), El Hajjam (ou Dibassy), Ielsch, Fofana, Bodmer, Bourgaud, Cornette.
Entraîneur : Christophe Pelissier
PARIS SAINT-GERMAIN : Areola – Meunier, Marquinhos, Kimpembe, Berchiche – Lo Celso, Motta (c.), Pastore (ou Rabiot) – Mbappé, Cavani, Di Maria
Remplaçants : (à choisir parmi) Trapp (g.), Dani Alves, Rimane, Kurzawa, Nkunku, Diarra, Rabiot (ou Pastore), Weah
Entraîneur : Unai Emery