À la fin de la rencontre, la fête était au rendez-vous, au Coliseum. Mais pas du côté des locaux qui n’ont pas su mener une seule fois en une heure. En revanche, ils ne pouvaient que, sportivement, féliciter Grenoble pour leur accession en Proligue qu’il venait de décrocher en les battant à domicile (23-26).
Une histoire de détails
Pour Clément Devaux, son élection de meilleur joueur de match avait forcément un goût amer, son équipe et lui n’ayant pas gagner le match contre Grenoble. L’Amiens PH qui gagnait, pour la dernière fois, il y a un mois et demi contre Lanester (son prochain concurrent, dans deux semaines). Pierre-Alain Lavillette, qui voyait son équipe gagner les quatre matches à domicile, et le capitaine remplaçant et futur co-entraîneur, Yuriy Petrenko, reviennent eux-aussi sur ce nouvel échec des Pirates.
Pas de dénouement heureux au Coliseum pour l’APH, encore une fois.
Clément DEVAUX : C’est un nouveau coup dur parce qu’on perd encore un match. Ça s’est joué à rien, quand même. C’est ça qui est frustrant parce que ça se répète. Après, on est tombé sur une bonne équipe. La preuve, vu qu’ils montent en deuxième division. C’est frustrant, surtout que c’était encore à domicile, une nouvelle fois. On va essayer de se reprendre sur le prochain match.
On a déjà une réponse
Yuriy PETRENKO : Malheureusement. Ce qui est dommage, c’est qu’on a toujours le même scénario. On commence à réfléchir et à essayer de comprendre pourquoi. À mon avis, on a déjà une réponse : c’est l’état physique des joueurs. Depuis qu’on a assuré notre maintien, c’est difficile de préparer les matches tout au long de la semaine. C’est difficile de s’entraîner à 100%. Surtout, les joueurs sont retenus par leur boulot : plusieurs joueurs ne peuvent s’entraîner qu’une ou deux fois par semaine. C’est ça la différence avec le statut VAP où les joueurs s’entraînent deux fois par jour. C’est le travail physique qui nous manque, aujourd’hui.
Pierre-Alain LAVILLETTE : Aujourd’hui, contrairement au scénario des autres matches où on avait la maîtrise et où on a laissé la victoire nous échapper, on ne peut pas dire qu’une seule fois dans le match on ait eu la maîtrise. On a toujours couru derrière le score, l’adversaire nous a laissés à distance. On est revenu mais, de suite, ils ont repris le large de deux buts. Ça s’est creusé plus significativement sur la fin. Ce qui manque, sur un match comme celui d’aujourd’hui, c’est des détails : des tirs ratés, des pertes de balles. Voilà : on perd trop de ballons et on manque trop de tirs pour espérer être au niveau de Grenoble, ce soir.
Quel est le sentiment premier quand on voit une équipe fêter la victoire et la montée, chez soi ?
CD : C’est frustrant parce qu’on veut que personne ne gagne chez nous ou ne fasse la fête chez nous. La semaine dernière, c’était Villeurbanne. Au bout d’un moment, voir tout le monde faire la fête chez nous et devant nous, c’est frustrant.
Pensez-vous que le fait que l’équipe n’ait plus d’objectif à atteindre pour la fin de saison soit une des raisons de cette série négative ?
YP : Peut-être. Mais je pense que ça n’est pas lors des matches qu’il nous manque de la motivation mais plus pendant les entraînements. Si tu t’entraînes correctement, tu joues correctement. Aux matches, on se donne tous à 100%, même à 120% (rires) !
Êtes-vous d’accord avec cette analyse, Pierre-Alain ?
PAL : Oui, oui. On a dit dès le début des playoffs que se motiver pour jouer les matches ne serait pas compliqué puisque les joueurs sont des compétiteurs avec des joueurs qui ont connu le haut niveau, des joueurs qui ont faim. Par contre, préparer les matches serait plus délicat puisqu’on a vu ce dont on était capable de faire pendant la préparation en cette première phase pour aller chercher ces playoffs avec des joueurs, malgré leurs projets professionnels, qui se sont entraînés deux fois par jour jusqu’à dix séances semaine. Jeudi soir, c’était la première fois qu’on avait notre effectif au complet à l’entraînement. On avait prévu de faire une bonne séance de travail et puis un contrôle anti-dopage nous est tombé dessus et qui a flingué la séance ! En général, on a l’effectif au complet à l’entraînement le vendredi, la veille des matches c’est délicat d’aller puiser. On arrive à faire des réglages mais on est sur un double projet de reconversion professionnelle avec ses avantages et ses inconvénients.
Que vous faut-il pour rebondir correctement ?
On ne veut pas se laisser aller
CD : Le week-end off va faire du bien, c’est sûr. On va pouvoir bien se reposer. Entre les joueurs qui sont malades, les blessés, plus la fatigue : c’est une accumulation qu’on a. On va essayer de bien rebondir. On ne veut pas se laisser aller et attendre fin mai, début juin pour se dire « c’est fini, on part en vacances ». Nous avons envie de faire le mieux possible et de remonter. Il reste encore des matches, là ça n’était que le deuxième match de la phase retour.
YP : On a fait notre bilan. Aujourd’hui, on trouve toujours les situations pour le tir mais par contre, après, les joueurs sont épuisés à la fin du match. La meilleure façon de rebondir c’est de gagner le prochain match. Ce qui se dégage sur le terrain, c’est pas mauvais. On se bat pour chaque ballon et à mon avis les supporters sont contents de voir des matches comme ça. Mais aujourd’hui, Grenoble a été meilleur que nous. Il faut le constater, ce n’est pas pour rien qu’ils ont le statut VAP. Il faut regarder devant, commencer à penser à la saison prochaine vu que celle-ci va bientôt se terminer, faire des analyses et progresser pour ne plus faire les mêmes erreurs.
Retrouvez, dans les jours qui viennent, le reste de l’interview de Pierre-Alain Lavillette et Yuriy Petrenko, abordant leur futur duo de coaches.
Propos recueillis par Camille MARSIGLIA
Crédits photos : Reynald Valleron et Léandre Leber – GazetteSports
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