Alors qu’Arnaud Demare aborde Paris-Roubaix avec l’envie de jouer à l’outsider, Corentin Ermenault disputera sa première Reine des classiques. Au milieu de tout ça, la formation belge Quick Step tentera de poursuivre son incroyable moisson printanière !
Au tour de Terpstra
Finalement, Lance Armstrong n’a pas effectué le déplacement et n’a donc pas honoré de sa présence le Tour des Flandres dont il était, en principe, l’invité du directeur de la course. En son absence et comme il n’était pas question d’annuler la cyclosportive du vendredi, c’est en définitive le sélectionneur de l’équipe belge de football Roberto Martinez qui a remplacé au pied le vainqueur déchu du Tour de France. Par contre, celui qui fut le directeur sportif d’Armstrong, lui aussi suspendu, le Belge Johann Bruyneel était lui présent le vendredi. Pour mémoire, on rappellera que Bruyneel fut un jour le vainqueur de l’étape la plus rapide du Tour de France avec arrivée à Amiens.
Ce Tour des Flandres a été nettement plus animé que le récent Milan San Remo. La course était, il est vrai, beaucoup plus difficile avec du mauvais temps, de la pluie, des pavés mais aussi une chute impressionnante qui survint au beau milieu du peloton. Preuve qu’une chute ne se produit pas toujours en tête de course et que les coureurs là où ils se trouvent, se doivent d’être concentrés sur leur sujet. Avant la course, la question qui était posée était celle-ci: comment faire pour neutraliser les Quick-Step? Force est de reconnaître que ce n’est pas encore pour demain. Dans le Tour des Flandres, la victoire est revenue au Néerlandais Niki Terpstra qui n’a en rien volé sa victoire puisqu’il a terminé en solitaire.
La fortune sourit aux audacieux et c’est une bonne chose. A l’heure où les oreillettes ont tendance à pédaler pour le coureur, il est sympathique de constater qu’il y a encore des coureurs qui osent. Au-delà de la victoire de Terpstra, c’est bien évidemment le triomphe de la Quick-Step qu’il convient de saluer avec en premier son directeur sportif Patrick Lefèvère. Le champion du monde Peter Sagan, à qui on ne peut reprocher son sens combatif, a du reste félicité la Quick-Step mais critiqué l’attitude des autres équipes qui ne jouent pas le jeu et manquent de loyauté (sic). Il est même possible que certains aient préféré voir perdre Sagan que Terpstra l’emporter.
Demare revenchard, Ermenault pour découvrir
A priori, Arnaud Demare ne fait pas partie des coureurs qui sont dans le viseur du Champion du monde. Le Beauvaisien a fait ce qu’il a pu et puis à un moment donné, il a quelque peu « coincé ». Au point de s’interroger : « J’aurais voulu être dans le groupe Sagan mais c’est un wagon qui va vite mais il nous a manqué quand même un truc pour être devant, reconnaît-il. Je pense que nous serons plus à l’aise dimanche dans Paris-Rouibaix. » Un Paris-Roubaix où Sagan sera à nouveau surveillé comme le lait sur le feu mais pour lequel l’armada Quick-Step partira encore avec les cartes en main.
Quinzième du Tour des Flandres, Arnaud Demare a quant à lui vécu une semaine mouvementée avec son exclusion lors du GP de l’Escault. Accusé d’avoir franchir au rouge un passage à niveau, le Picard arrivera avec une motivation à son sommet pour Paris-Roubaix. Doté d’un poids correct pour franchir les pavés, le leader de la formation Groupama-FDJ devrait finalement être plus à l’aise sur les pavés que sur les routes belges. Loin de toutes ces considérations, Corentin Ermenault va quant à lui disputer sa première Reine pour le compte de la formation Vital Concept.
De quoi prouver que le cyclisme picard se porte très bien malgré le report officiel du Tour de la Somme. Le Conseil Départemental ne pouvait aider financièrement le Grand Prix de la Somme et l’arrivée d’une étape du Tour de France à Amiens, le choix a été fait de faire l’impasse sur cette édition 2018 de l’épreuve départementale. D’ici, peut-être qu’un Picard aura brillé sur la plus belle des Classiques…
Lionel HERBET (avec R.P.)
Crédits photo : PanoramiC