Solidaire et valeureux, l’Amiens SC a arraché un précieux succès sur la pelouse de Nantes (0-1), samedi soir. Dominés en seconde période, les Amiénois ont su faire preuve d’un extraordinaire esprit de corps pour signer leur premier succès à l’extérieur depuis trois mois. Surtout, le promu a donné le sentiment d’avoir retrouvé l’ADN qui lui avait permis de découvrir l’élite du football français.
En « mode Ligue 2 »
Il y avait comme un mélange de soulagement et de devoir accompli lorsque Thomas Monconduit relevait Lacina Traoré ou bien encore que le staff technique se précipitait sur la pelouse pour féliciter ses joueurs au coup de sifflet final, samedi soir à Nantes. Avec pas moins de vingt-huit tirs concédés, dont les trois quarts en seconde période, l’Amiens SC a plié mais n’a jamais rompu. Si cette victoire au forceps doit beaucoup à l’excellente prestation de Régis Gurtner, impérial sur sa ligne, elle réside aussi dans le supplément d’âme affiché par l’ensemble de l’équipe au cœur de la tempête. « J’ai envie de dire que l’on a un peu fait don de soi, analyse Thomas Monconduit. On s’est jeté pas mal de fois pour contrer leurs tirs, en taclant, en mettant notre corps en opposition. On a retrouvé l’ADN de l’Amiens SC. »
Un ADN mais aussi un indéniable facteur chance qui avait permis à Amiens de se sortir de situations difficiles l’an dernier en Ligue 2. Menés au score par Lens au stade de la Licorne, les joueurs de Christophe Pelissier avaient su retourner la situation pour s’imposer au terme d’une fin de match inattendue. Et que dire de la victoire glanée à Brest alors qu’Amiens avait pris l’eau pendant une heure ou bien du but d’Emmanuel Bourgaud à l’ultime seconde à Reims ? Rien d’autre, si ce n’est que cette équipe disposait de ressources mentales qui semblaient faire défaut à sa successeur depuis le début de l’année civile. Après un mois de janvier inquiétant, Amiens a progressivement relevé la tête en février jusqu’à signer cette victoire pleine d’abnégation à Nantes.
Une prise de conscience collective ?
Redevenu barragiste après le nul de Lille face à Lyon, le week-end précédent, l’Amiens SC a su se remobiliser une fois dos au mur. Et si cette victoire, comme celle acquise à Strasbourg en début de saison, peut s’apparenter à un hold-up, elle démontre que le groupe est prêt à se battre pour obtenir le maintien. « Il a fallu batailler ! De toute façon, tout le monde était prêt mentalement avant le match, on avait impérativement besoin de trois points, confirme Serge Gakpé. Il fallait aussi relancer la machine, c’est fait et maintenant il faut continuer sur cette lancée. » Et avant de défier Dijon et Troyes, deux concurrents directs dans la lutte pour le maintien, Amiens va se mesurer à Rennes qui reste sur trois victoires consécutives en championnat.
Et s’il est acquis qu’il faudra conserver l’état d’esprit affiché à Nantes pour espérer accrocher les Bretons, samedi soir, l’ASC devra également être au niveau sur le plan de l’intensité physique. Or, nul ne sait comment le promu aura récupéré des efforts consentis à la Beaujoire, samedi dernier. D’autant plus que Gaël Kakuta, touché à la cheville et ménagé depuis le début de la semaine, demeure très incertain pour ce match. « On n’est jamais épargnés par les blessures, se désole Christophe Pelissier. Moussa (Konaté) s’est blessé lors du dernier entraînement avant Nantes alors qu’on avait prévu de jouer avec deux attaquants et Mendo (Stiven Mendoza) qui tourne autour de lui. En ce qui concerne Danilo et Bongani, ils devraient être aptes pour samedi. »
De quoi apporter un peu de sang neuf à une équipe qui semble à nouveau regarder dans la même direction, celle du maintien. Une embellie qui demande toutefois confirmation car l’équilibre reste fragile et plus que jamais soumis aux bons résultats.
Romain PECHON
Crédits photo : PanoramiC