Avec une seule victoire en onze matches de championnat, l’Amiens SC ne pouvait pas rester inexorablement au-dessus de la zone de flottaison. Il devient urgent de rectifier le tir et surtout de renouer avec la victoire, sous peine de retrouver la Ligue 2 en fin de saison.
Amiens en chute libre
Si Amiens avait connu le goût assez amer de la zone rouge en novembre dernier, la faute à son match en retard contre Lille, le promu n’avait officiellement plus été relégable ou barragiste depuis la fin août et son succès de prestige contre Nice (3-0, 4ème journée). Dix-huitièmes après leur premier nul et vierge de la saison contre Toulouse, samedi dernier, les Amiénois restent sur une dynamique qui ne plaide pas à l’optimisme. « On sait très bien que cela va se jouer à la dernière journée. Aujourd’hui, c’est encore très serré et il fallait stopper notre série négative, je pense que cela va nous faire du bien, positive Emmanuel Bourgaud. Ce point est important pour la suite parce qu’on prenait pas mal de buts ces derniers temps (ndlr : au moins un but encaissé sur les onze derniers matches avant ce nul contre Toulouse). Mais, depuis le début de saison on sait très bien que l’on joue le maintien et que ce sera difficile. »
Auteur d’une série de huit matches sans défaite entre la mi-octobre et la fin novembre, les Picards semblent avoir lâché énormément d’énergie physique mais aussi d’influx nerveux durant la première partie de saison. Au point d’être inquiet sur la capacité de réaction de ce groupe ? « Non, tout le monde est toujours concerné et personne ne va lâcher, clame Bakaye Dibassy. Le moral n’est pas atteint. On est dans les clous, il n’y a pas de panique. On est Amiens, pas le Paris Saint-Germain. On va tout donner jusqu’au bout, sans s’affoler. On était préparé à souffrir et on va continuer à se battre. » En dehors de la zone rouge depuis trois mois, Amiens va également devoir faire avec ce nouveau poids sur les épaules. « Cela ne change rien, poursuit le défenseur amiénois. On a même été dernier du championnat, après trois défaites en début de saison. Tout le monde disait que l’on était morts, on a su réagir et faire une bonne série. »
Un rebond espéré
Reste à savoir si Amiens peut encore repousser ses limites afin d’inverser la spirale actuelle. « Oui, on le peut, se persuade Emmanuel Bourgaud. Personnellement, quand je rentre, je donne mon maximum. On était sûr de subir, parce que cette équipe de Toulouse a de la qualité. On a montré une solidité qu’il faudra conserver sur les prochains matches. » Son de cloche identique chez son coéquipier Bakaye Dibassy : « Je n’ai pas de sentiment d’impuissance même si c’est dur de se procurer des occasions. Maintenant, c’est le haut niveau, on joue contre de très bons joueurs. » Répétant constamment les faibles moyens mis à sa disposition, Christophe Pelissier se montrait également optimisme, samedi soir. « J’ai félicité les joueurs pour leur état d’esprit. Ils ont été cherchés des ressources pour obtenir ce point qui nous permet de faire tourner le compteur. Cela montre l’état d’esprit du groupe et c’était surtout important sur le plan psychologique », assure-t-il.
Amorphes à Angers et contre Saint-Etienne mais en léger progrès contre Bordeaux et face à Toulouse, les Picards sont toutefois confrontés aux mêmes difficultés offensives qu’en début de saison. Mais outre, cette incapacité à porter le danger, les Amiénois donnent aussi le sentiment d’être davantage dans la réaction que dans l’action. « Ce fut surtout le cas sur le match contre Bordeaux, reconnaît Bourgaud. A 3-0, on a une réaction positive. Face à Toulouse, on a été dans la continuité de notre deuxième mi-temps à Bordeaux. Après, on n’a pas non plus de réussite. Quand on voit le ballon longer la ligne de but sans rentrer, ce n’est pas de chance. Ce but aurait été bienvenu mais il est vrai que l’on est avant tout dans la réaction. » Or, Amiens doit impérativement se montrer plus constant sur l’intégralité d’un match pour espérer retrouver le chemin du succès.
En attendant de retrouver de l’efficacité mais surtout le fond de jeu lui ayant permis d’accrocher Monaco ou bien encore de faire déjouer Lyon, Amiens a pris un petit point qui pourrait bien compter au moment de faire les comptes fin mai.
Romain PECHON
Crédits photo : Leandre Leber – GazetteSports.fr