Comme lors de leur duel précédent, il n’y a pas vraiment eu photo entre Gothiques et Brûleurs de Loups. Vite derrière Grenoble après une entame manquée, Amiens n’a jamais pu espérer un succès et s’incline lourdement (2-7).
Toujours sans leur capitaine Magovac mais comptant sur le retour de Cepon, les Gothiques d’Amiens recevaient les Brûleurs de Loups de Grenoble, une formation particulièrement en forme puisqu’elle restait sur cinq succès de rang, et parmi eux, un face aux Picards, il y a deux semaines. Mais depuis, beaucoup de choses avaient changé. Les doutes samariens se sont quelque peu dissipés avec quatre succès en à peine plus d’une semaine face à Briançon, Nice et Cergy par deux fois. La réception des Isérois était donc un bon test pour les hommes de Kevin Bergin qui voulaient confirmer leur regain de forme face à un gros morceau de la ligue. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que les locaux ne se mettaient pas dans les meilleures dispositions.
D’entrée, le top scorer visiteur, Boivin, ouvrait le score grâce à une mauvaise réception de Fouquerel qui ne faisait que freiner la tentative à mi-distance, ce qui faisait que le palet franchissait au ralenti la ligne de but (0-1, 0’27). Peu après, sur une récupération derrière les cages amiénoises, Bachelet servait Terglav, seul dans l’axe en retrait, qui concluait avec sang-froid en one-timer (0-2, 1’35). L’entraîneur québécois faisait donc le choix fort de sortir son gardien titulaire pour faire rentrer Kozun qui semblait avoir retrouvé son meilleur niveau depuis quelques rencontres. Mais le mal était fait, après deux minutes seulement, les Gothiques avaient déjà deux longueurs de retard face à la meilleure équipe française du moment. D’autant que les Brûleurs de Loups continuaient leur travail de sape dans la zone samarienne et, à force de tentatives et après avoir usé la défense lors de deux powerplays, ils finissaient par faire céder un Kozun qui avait tenu le choc jusque-là (0-3, 11’05).
Complètement dominés par leurs adversaires, les Picards devaient s’en remettre à un premier avantage numérique pour s’approcher des cages de Pintaric. Et à la toute fin de celui-ci, sur un palet puissant lancé en direction de l’enclave signé Gibert, Djemel rodait au second poteau pour redonner espoir à un Coliseum jusque-là éteint (1-3, 14’04). Dans la foulée, sur l’euphorie du but, les Gothiques se procuraient un trois contre un qui s’achevait sur un tir de Matima qui trouvait non pas les filets, mais la barre transversale. Une occasion en or que les locaux allaient regretter puisque, sur l’une des actions suivantes, les Grenoblois refroidissaient à nouveau le public sur un shot gagnant de Mallet dans le slot (1-4, 16’29). Malmenés de bout en bout à l’exception des deux minutes en supériorité, les Gothiques voyaient, après 20 minutes seulement, l’espoir d’un succès de prestige s’envoler.
Du mieux dans le jeu mais toujours un retard au score
Les Gothiques démarraient mieux ce deuxième acte que le premier ; faire pire aurait été difficile ; en subissant moins et en se projetant davantage vers l’avant. Mais cela laissait des espaces que les Brûleurs de Loups exploitaient très vite avec Treille, trouvé dans la profondeur à proximité des cages, qui ajustait avec facilité un Kozun bien seul (1-5, 24’18). À la suite d’échauffourées qui suivaient ce but, un visiteur était pénalisé pour dureté avant que l’un de ses coéquipiers le soit quelques secondes plus tard pour cinglage. Résultat, presque deux minutes de double supériorité pour les pensionnaires du Coliseum qui avaient là une opportunité unique de revenir dans le match.
Et il fut long à venir, notamment à cause d’un très bon Pintaric, mais le but de Lemay d’un shot au premier poteau permettait aux siens de réduire la marque (2-5, 29’01). Dominateurs, les Picards multipliaient les tentatives mais elles étaient soit imprécises soit gelées par le gardien isérois. De son côté, Kozun n’avait pas grand-chose à faire jusqu’à cet arrêt de la poitrine sur un shot lointain de Prissaint. Weigel écopait de quatre minutes de pénalité, ce qui octroyait une supériorité numérique jusqu’à la fin du tiers aux hommes de Kevin Bergin. Mais incapables d’en profiter car pas assez incisifs devant la cage adverse, ils rentraient une seconde fois au vestiaire avec toujours trois buts de retard.
L’ennui remporte la période
En supériorité pour une minute encore après la pause, les Amiénois ne réussissaient pas à concrétiser et gâchaient donc ce total de quatre minutes en powerplay qui aurait pu leur permettre de faire douter les Brûleurs de Loups. Ces derniers observaient à leur tour un avantage numérique qui était cette fois rapidement converti en but, le sixième pour eux, le troisième pour le seul Treille (2-6, 42’04). Dès lors, les occasions chaudes devant une cage ou l’autre se faisaient rares bien que l’on aillait d’un camp à l’autre sans que le jeu ne soit trop souvent interrompu. Grenoble gérait son avance en donnant l’impression de ne pas forcer son talent, Amiens tentait de lutter mais semblait déjà résigné à l’idée de regoûter à la défaite.
Craig avait l’opportunité de donner quelques frissons à son public mais, bien qu’idéalement placé, il enlevait trop son tir qui filait au-dessus. Preuve d’un tiers moins animé, le nombre de shots comptabilisés n’était que de huit au total après 14 minutes, quatre de part et d’autre. Les locaux se mettaient en bonne position de tir plusieurs fois dans le money-time de cette partie mais Pintaric se montrait toujours impeccable. Pire, ce sont les Grenoblois qui faisaient trembler une dernière fois les filets par l’intermédiaire de Bachelet (2-7, 59’29). Sans réelles solutions face à un adversaire tout simplement plus fort, les Gothiques stoppaient leur série de victoires et ne pouvaient que constater les progrès à réaliser pour concurrencer les formations du haut de tableau.
Ligue Magnus, 24e journée :
Amiens – Grenoble : 2-7 (1-4)(1-1)(0-2)
Buts pour Amiens : Ilies Djemel (1-3, 14’04) assist de Gauthier Gibert & Rudy Matima (SN), William Lemay (2-5, 29’01) assist de Sean Richards & Justin Bergeron
Buts pour Grenoble : Christophe Boivin (0-1, 0’27), Niklas Terglav (0-2, 1’35) assist de Matias Bachelet, Sacha Treille (0-3, 11’05) assist de François Beauchemin & Alexis Binner (SN), Alexandre Mallet (1-4, 16’29) assist de François Beauchemin & Antoine Fertin, Sacha Treille (1-5, 24’18) assist de Nicolas Deschamps & Niklas Terglav, Sacha Treille (2-6, 42’04) assist d’Alexandre Mallet & Alexis Binner, Matias Bachelet (2-7, 59’29) assist d’Alexis Binner & Guillaume Leclerc
Simon Vasseur
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr