De nouveau victorieux, et ce, devant leur public, face aux Diables Rouges de Briançon, les Gothiques d’Amiens étaient soulagés d’avoir mis fin à leur terrible spirale négative. Même si tout n’a pas été parfait, ils espèrent que ce succès en apportera d’autres.
Les sourires étaient de la partie en conférence de presse, et cela faisait longtemps. Ce succès après sept défaites consécutives, « c’est un poids énorme qui nous tombe des épaules », avoue Justin Bergeron, joueur des Gothiques d’Amiens. Même son de cloche pour leur entraîneur, Kevin Bergin, heureux « d’enlever le petit singe sur notre dos, « monkey off her back » comme on dit en anglais. » Une victoire dans la douleur mais une victoire quand même qui devrait rebooster tout un collectif jusque-là en manque de confiance : « Cette victoire-là va faire du bien au mental », confirme le technicien québécois. Son numéro 4 attendait avec impatience de pouvoir célébrer à nouveau avec son public et ses partenaires : « La pression des fans commençait à monter, on voulait offrir une bonne performance pour eux en premier, mais pour nous aussi, je crois que c’est important dans ce vestiaire-là. On est tous des compétiteurs, on a tout appris à gagner et on a appris à détester la défaite. »
Si les Picards sont parvenus à faire tomber les Diables de Briançon, c’est parce qu’ils ont tout fait un peu mieux. Mise à part en toute fin de match, la défense s’est montrée disciplinée (seulement trois infériorités à gérer suite à une pénalité) et très solide, tout comme son gardien, Taran Kozun, qui, après des dernières prestations en demi-teinte, a de nouveau fait parler son talent jusqu’à être élu MVP de la rencontre. Offensivement, les Samariens ont fait preuve de plus d’efficacité avec trois buts dont deux en supériorité et ce, en ayant moins lancé que leurs adversaires au total : « On voulait avoir plus de trafic à la cage. J’aurais aimé qu’on ait encore un peu plus de réalisme, mais on avance tranquillement dans ce compartiment-là », estime Kevin Bergin. Plus globalement, Justin Bergeron juge sa prestation et celle de ses coéquipiers plutôt aboutie : « Pendant 60 minutes, on a mis de la pression, on a fait les jeux qu’il fallait faire. Je crois que c’est important de regarder le bon match dans son ensemble, surtout lors d’une passe comme celle qu’on traverse. »
Deux minutes de frayeur
Et quand on dit « plutôt aboutie », c’est parce que cette prestation ne l’a pas été totalement. Longtemps impuissants, les Haut-Alpins réduisaient l’écart à tout juste deux minutes de la fin du match. Assez pour faire douter une équipe plus trop sûre de ses forces ces derniers temps. 30 secondes plus tard, les Briançonnais revenaient à un but à la faveur d’une supériorité générée par la sortie de leur gardien, ce qui laissait place à 90 dernières secondes irrespirables dans lesquelles les Amiénois ont subi les assauts adverses : « On est un peu nerveux parce que ça fait longtemps qu’on n’a pas gagné, comme un syndrome post-traumatique », compare le coach canadien. « Le premier but nous a secoués alors qu’on avait juste à jouer simple. On s’est compliqué la tâche pour rien. Dans ces moments-là, il faut savoir placer la rondelle, la mettre loin de ton filet, utiliser notre vitesse pour travailler dans la zone de l’autre équipe. Quand tu y es, tu ne donnes pas de chance dans ta zone. »
Celui qui fut l’un des assistants sur le troisième but inscrit par Kieran Craig confirme que cette réduction du score, bien que tardive, a fait trembler toute son équipe : « C’est sûr que ça a rendu le match un peu plus nerveux. On commençait à serrer la crosse sur le banc et sur la patinoire mais on a réussi à tenir bon. » Et c’est finalement là l’essentiel. Le gardien amiénois n’aura pas eu la joie de réaliser un blanchissage mais 3-0 ou 3-2, le score importe peu tant qu’il y a les trois points au bout. Ce fait de jeu servira, selon Kevin Bergin, pour la suite de la saison : « Il faut apprendre de ces petites erreurs-là pour être sûr de ne plus les recommettre dans le futur. »
Quel groupe pour affronter Nice ?
Passé ce succès, les Gothiques voudront probablement relancer une spirale, positive cette fois. Ils auront l’occasion de le faire dès ce dimanche avec un déplacement du côté de Nice. Si la destination est connue, le groupe qui fera le voyage ne l’est pas tout à fait. Une interrogation plane quant à la présence de Janis Svanenbergs, qui s’était blessé contre Caen, et celle de Rudy Matima, volontairement écarté par le tacticien des Gothiques, qui n’a pas voulu s’étaler sur le sujet : « Je ne suis pas ici pour faire leur procès. Les joueurs qui ont moins joué ce soir, ils savent pourquoi. Et s’ils veulent avoir plus de minutes ou être dans la ligne 1, ils savent quoi faire aussi. » Toujours est-il qu’avec ce succès, les deux remplaçants qu’étaient Anatole De Mali et Thomas Boisson ont peut-être, comme leur équipe ce vendredi, gagné des points.
Simon Vasseur
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr