Les North Squirrels sont reparties de Grenoble bredouilles. Mais au fur et à mesure des matchs et même des minutes, elles ont presque réussi à faire jeu égal avec les championnes de France, pour le plus grand plaisir de Claudia Tison.
La métaphore de la montagne grenobloise n’est pas seulement liée à la situation géographique de la ville mais bien à son niveau en roller-hockey. Face aux championnes de France en titre, les North Squirrels n’ont, en apparence, pas fait le poids en s’inclinant largement lors des deux rencontres du week-end (9-2 puis 5-2). En apparence seulement, car le bilan de Claudia Tison, entraîneur-joueuse de l’équipe, était vraiment positif, estimant que les deux scores sont finalement sévères par rapport au déroulement des matchs : « Sur le premier, on coule un petit peu sur la fin, peut-être à cause de la fatigue. En première période, on a eu beaucoup d’occasions. Notamment la première grosse occasion du match, c’est nous qui l’avons. Le deuxième match, pareil, c’est un score un petit peu sévère par rapport à la prestation. » Et si le 9-2 est difficilement contestable, la deuxième période du second affrontement s’est soldé par un 2-2, la première période s’étant conclue par un 3-0. Signe que les Amiénoises se sont petit à petit mises au niveau de leur adversaire.
Car tout change de la N2 à la N1. « On se rend vite compte que ça ne se joue à pas grand-chose, que la moindre erreur coûte un but. Il n’y a pas d’approximation en face, il n’y a pas d’approximation dans les tirs. C’est très intéressant » explique Claudia Tison, laquelle confirme avoir malgré tout pris du plaisir à affronter une formation qui proposait un jeu léché et différent de ce que les Picardes avaient l’habitude de voir à l’échelon supérieur : « On n’a pas vu de joueuse partir toute seule, comme on peut le voir un peu en N2, où il y a de l’individualité. Là, le jeu est très construit, des systèmes de jeu sont mis en place. C’est une qualité de devoir s’adapter et trouver le nôtre également. » Et si elles ont tenté d’en mettre un en place également, les North Squirrels ont réussi à le concrétiser par des buts durant les secondes périodes avec deux buts à chaque fois, trois pour la capitaine Céline Damelincourt, un pour Maureen Mazurier.
De la fierté et de la légitimité
Bien qu’elles soient revenues dans la Somme avec zéro point au compteur, les deux prestations globales offrent un sentiment de fierté à Claudia Tison et toutes ses coéquipières, surtout lorsque l’on sait qu’il manquait trois joueuses importantes et qu’elles devaient donc évoluer à deux lignes : « Après des premiers matchs en N1 face aux championnes de France en titre, qui ont fait une très belle prestation aussi en Europe Cup, une équipe qui a dans ses rangs quatre joueuses de l’équipe de France, oui, on rentre la tête haute. » Les Samariennes ont conscience que l’écart de niveau entre leur division passée et leur nouvelle est important, en témoigne les résultats du championnat qui ont vu les trois promus s’incliner à deux reprises. Mais ces deux premières sorties ont au moins levé les derniers doutes : « On peut toujours s’interroger et se dire, est-ce qu’on est à notre place ? Et je pense qu’on a eu la réponse, c’est oui. » Le chemin vers le plus haut niveau est encore long, sûrement semé d’embuche, mais pas impraticable.
Nationale 1, journée 1 – matchs 1 & 2 :
Grenoble – Amiens : 9-2 (3-0)
Grenoble – Amiens : 5-2 (3-0)
Simon Vasseur
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr (archive)