Ce mardi, les Gothiques d’Amiens ont, en dépit du revers concédé face aux Ducs d’Angers, réalisé une prestation plutôt aboutie. Selon Kevin Bergin, entraîneur de l’équipe, il n’y a plus de doute sur le potentiel de ses joueurs à rivaliser avec n’importe qui.
Le visage fermé après cette nouvelle défaite au Coliseum face aux Ducs d’Angers, Kevin Bergin, entraîneur des Gothiques d’Amiens, estime que ses joueurs auraient mérité de sortir de la patinoire avec quelque chose : « C’est frustrant. On a assez bien joué dans les quarante dernières minutes pour aller chercher un point. » Même terme utilisé par William Lemay, buteur et MVP côté Amiénois : « C’est une bonne performance générale mais le but d’un match, c’est de le gagner. Donc c’est beaucoup de frustration. » Et cette bonne performance générale, le coach picard l’a aussi ressentie lors des deux tiers de la rencontre : « Quand on joue avec notre identité, avec notre système, quand on joue rapide, quand on utilise notre vitesse, notre physique, on est dur à jouer. J’espère que les gars le voient car je crois que tout le monde l’a vu ce soir. […] Pendant les quarante dernières minutes, on n’était pas gêné d’être sur la glace avec eux. »
Et même si la défaite a toujours un goût amer, celle-ci est porteuse d’espoir pour la suite et a, selon l’ancien joueur des Gothiques, dû faire taire certaines critiques : « On voulait se mesurer à la meilleure équipe de la ligue. Si certains avaient des doutes sur le fait qu’on soit capable d’être une bonne équipe, après les quarante dernières minutes, les doutes sont partis. On est capable de jouer. » Pour les joueurs, bien que le résultat soit négatif sur le plan comptable, il est plutôt positif dans les têtes : « Avec le match qu’on vient de jouer, tout le monde peut croire qu’on peut rivaliser avec des équipes comme Angers, qu’on peut gagner contre ces équipes-là. » Et si Amiens peut battre Angers, Amiens peut battre tout le monde.
Une entame de match décevante
Mais pour réussir à concrétiser sur la feuille de match, plusieurs choses sont encore à travailler. À commencer par la gestion des 20 premières minutes qui n’a pas du tout plu à Kevin Bergin : « C’était un peu une copie de celles contre Bordeaux. […] On a quelques belles actions mais elles finissent toutes à la poubelle. On sème trop, on veut trop se passer le palet, il n’y a personne qui veut rentrer dans le slot. » Et l’entraîneur canadien le rappelle, ce moment du match conditionne en grande partie les deux tiers suivants : « Si tu en marques un ou deux, la « game » n’est pas pareille. Tu ne cours pas après le score, tu dépenses moins d’énergie… Tu joues beaucoup plus relax quand tu es devant que lorsque tu es derrière. Mais pour être devant, il faut shooter, il faut lancer. » William Lemay confirmait les propos de son coach et lui et les siens tenteront une nouvelle approche lors des prochaines échéances : « Quand les choses ne fonctionnent pas, il faut retourner à la simplicité, mettre des rondelles au filet, avoir plusieurs personnes prêtes au rebond. On n’est pas obligé de mettre des beaux buts, ça peut être des buts un peu plus laids. »
Corriger des détails pour continuer de progresser
Malgré ce premier tiers pas vraiment à la hauteur des attentes, les Gothiques ont longtemps été dans le jeu pour faire tomber le leader angevin. On peut y voir là une amélioration par rapport à la rencontre face à Grenoble, formation du même calibre : « C’est une équipe qui a battu Grenoble et je crois que ce soir le match a été plus serré que contre Grenoble, on voit qu’il y a une progression. Maintenant, je ne suis toujours pas satisfait quand on ne joue pas 60 minutes pleines », s’agace Kevin Bergin, qui avait prévenu avant le match que chaque petite inattention pouvait se payer cash. Car le troisième but angevin, celui qui a précipité la défaite amiénoise, est le fruit d’une petite erreur : « C’est une situation de sortie de zone qu’on n’a pas bien exécutée, contre des équipes comme ça, dans des moments importants, ça fait mal. […] Ces petites erreurs qu’on fait là, j’espère qu’on ne les aura plus dans notre jeu en play-offs. »
Le numéro 98 des Gothiques le confirme en quelques mots : « Le hockey est un jeu d’erreurs. Une petite erreur ici et là, ça peut arriver et ça fait marquer. Ce sont des choses qui arrivent mais sur lesquelles on doit apprendre pour ne pas les répéter. » En revanche, le technicien québécois a grandement apprécié la combativité de ses protégés même lorsque le retour au score devenait presque impossible : « On n’a pas baissé les bras. On a continué de travailler, d’attaquer, d’y croire. On a tout fait pour revenir dans ce match même quand on perdait de deux buts à une minute de la fin. » Les attitudes sont bonnes et les analyses sont lucides du côté amiénois. Reste maintenant à gommer les imperfections et à gagner en régularité sur l’ensemble d’un match. Et dès lors, les Picards feront de nouveau trembler les plus grosses formations de la Ligue Magnus.
Simon Vasseur
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr