Longtemps dans le jeu pour faire tomber les Ducs d’Angers une première fois cette saison, les Gothiques d’Amiens ont finalement cédé en fin de match et s’inclinent sur la plus petite des marges (3-4).
Quelques jours après leur succès convaincant face aux Boxers de Bordeaux, les Gothiques d’Amiens voulaient faire tomber la montagne angevine, invaincue depuis le début de la saison, et faire oublier la déroute au Coliseum face à Grenoble. Si Plagnat réalisait le premier shot de la partie, non cadré, ce sont bien les Ducs qui mettaient rapidement à contribution Kozun, lequel était impuissant dès la troisième tentative de ces derniers. Le top scorer angevin, Sami Tavernier, tenait son rang et ouvrait la marque (0-1, 2’42). Vaillants, les Amiénois repartaient fort en attaque mais faillirent se faire punir par Tavernier en contre. Pas de quoi décourager les locaux qui, à force de pousser, obtenaient une première supériorité numérique (8’35), laquelle n’était pas profitable car les Ducs défendaient bien et haut, si bien qu’ils se procuraient même deux occasions. Malgré quelques petits coups de chaud devant les cages de Kozun, les Picards faisaient, depuis l’ouverture du score, globalement jeu égal avec le leader, mais peinaient cependant à faire trembler O’Connor, son dernier rempart. Malgré un poteau gauche trouvé par Tavernier en fin de tiers, les Gothiques étaient encore bien dans le match à la première pause.
Un gros mental pour revenir deux fois au score
Après trois premières minutes équilibrées, Angers se montrait plus menaçant dans le camp amiénois. Sur une contre-attaque bien menée, une partie du public du Coliseum a pourtant cru à l’égalisation mais le palet avait finalement été immobilisé par O’Connor. Frustrante, cette action avait eu le don de réveiller les hommes de Kevin Bergin qui reprenaient la possession. Larose effectuait une belle percée dans l’axe puis repiquait dans l’axe avant de servir, légèrement à droite des buts et à mi-distance, Lemay qui lançait en one-timer et faisait mouche (1-1, 25’30). Piqués dans leur orgueil, les Angevins confisquaient de nouveau la rondelle et les contacts entre les joueurs s’intensifiaient, comme si le match, jusque-là presque trop courtois, débutait enfin. Mais trop rugueux, Prapavessis devait laisser les siens en infériorité pendant deux minutes. S’ils étaient plus proches d’en tirer bénéfice cette fois, les Ducs résistaient encore.

Symbole d’une tension grandissante, la première échauffourée de la partie se lançait derrière les buts d’O’Connor. Résultat, deux joueurs de part et d’autre pénalisés. Cette deuxième période était davantage rythmée, débridée et l’on allait d’une cage à l’autre. Puis, les Bleu et Blanc reprenaient peu à peu l’ascendant, étouffant les Samariens dans leur camp. Mais un Kozun, comme souvent, impérial, stoppait tous les palets qui se dirigeaient vers ses filets. Suite à un « faire trébucher » de Magovac, les Gothiques allaient devoir faire le dos rond à quatre durant 120 secondes pour la première fois du match. Et d’un tir depuis la ligne bleue, Prapavessis trompait un Kozun complètement masqué (1-2, 36’40). Mais la réponse picarde ne tardait pas à venir puisqu’à la suite d’un petit jeu de passe devant les cages adverses, Gibert remettait les deux équipes à égalité (2-2, 37’32). À l’issue d’un deuxième tiers plus intense, tant dans le jeu que dans l’engagement physique, Amiens tenait tête à Angers et pouvait entrevoir sérieusement la victoire.
Tavernier, héros malheureux
Si les Ducs dominaient les débats au retour des vestiaires, ceux-ci écopaient d’une nouvelle pénalité, permettant aux Gothiques d’évoluer pour la troisième fois en supériorité numérique. Une altercation entre Halley et Kozun enflammait de nouveau les esprits mais aussi les tribunes. Le gardien picard était sanctionné et Djemel partait en prison à sa place. Quelques instants plus tard, alors que l’on évoluait à quatre contre quatre, une nouvelle bagarre éclatait entre plusieurs joueurs dans un dernier tiers décidément haché et sous haute tension. La décision arbitrale prit plusieurs minutes, sûrement pour calmer les esprits, puisqu’elle n’aboutissait sur aucune sanction. Dans un Coliseum désormais chaud comme la braise, les hommes de Kevin Bergin poussaient pour faire la décision.

De leur côté, les Angevins piquaient en attaque rapide et, sur une perte de palet en zone neutre, Tavernier était trouvé seul dans l’axe à deux mètres des cages samariennes et il concluait avec sang-froid (2-3, 53’33). Il restait un peu plus de six minutes pour égaliser à nouveau et Craig butait sur un O’Connor vigilant. Le jeu s’arrêtait quelques instants avec la sortie sur blessure du double buteur visiteur et top scorer, Sami Tavernier. Cet événement avait pour incidence d’avoir sérieusement cassé le rythme, et ce à moins de quatre minutes de la sirène. Et alors qu’ils se projetaient à 100 % en attaque, les Amiénois se faisaient punir en contre-attaque (2-4, 58’38). Pour l’honneur, William Lemay réduisait la marque à huit secondes du terme de la partie (3-4, 59’52). Pas déméritant mais moins tueurs devant les cages, notamment dans le troisième tiers, les pensionnaires du Coliseum devaient rendre les armes face au leader toujours incontesté du championnat.
Ligue Magnus, journée 6 :
Amiens (7e, 6pts) – Angers (1er, 14pts) : 3-4 (0-1)(2-1)(1-2)
Buts : Sami Tavernier pour Angers (0-1, 2’42) assist de Philippe Halley & Matthew Prapavessis, William Lemay pour Amiens (1-1, 25’30) assist de Félix Larose, Matthew Prapavessis pour Angers (1-2, 36’40) assist de Sami Tavernier & Robin Gaborit, Gauthier Gibert pour Amiens (2-2, 37’22) assist de Justin Bergeron & Felix Larose, Sami Tavernier pour Angers (2-3, 53’33) assist de Philippe Halley & Orrin Centazzo, Daniel Viksten pour Angers (2-4, 58’38) assist de Jere Rouhiainen, Justin Bergeron pour Amiens (3-4, 59’52) assist d’Antonin Plagnat & Rudy Matima
Simon Vasseur
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr

