Ce samedi, l’Amiens Picardie Billard a présenté au public le résultat des rénovations de sa salle. Le club en a profité pour réaliser une journée porte ouverte afin d’attirer de nouveaux licenciés et présenter ses innovations pour cette nouvelle saison.
Si l’extérieur ne paye pas de mine pour le moment, l’intérieur de la salle de l’Amiens Picardie Billard est un régal pour les yeux. Tout a été refait à neuf pour rendre l’environnement davantage chaleureux et confortable pour les joueurs puisqu’avant les travaux, il faisait particulièrement froid l’hiver venu : « À l’époque, on avait accueilli un papa et son fils. C’était le début de l’hiver. Il a vu qu’on jouait avec notre manteau, il n’est pas revenu. C’est là qu’on s’est dit : « Il faut qu’on fasse quelque chose« , se souvient Richard Dussort, président du club. « On s’est dit, il y en a marre, on a profité du covid. On a mis un an à refaire la salle. Il y a encore des petites bricoles à faire, mais petit à petit, on refait la déco. On en a bavé pendant un an, tous les week-ends et la majorité des soirs à venir travailler ici. On a tous mis la main à la pâte pour pouvoir avancer. C’était assez compliqué mais ça a donné un beau résultat. » Habillée de blanc et de gris, la salle trouve son charme et son identité dans les réalisations de l’artiste Termik le long des murs. Et si les habitués du club sont ravis de ce renouveau, cette modernité affichée a pour but d’attirer de nouveaux licenciés.
Mettre au goût du jour la pratique
Aujourd’hui, l’APB compte une vingtaine de licenciés et l’association espère s’approcher d’un dédoublement d’ici la fin de la saison. Mais le développement de la pratique est rendu difficile car le billard a quelque peu perdu ses lettres de noblesse : « Il y a 20 ou 30 ans de ça, le billard était très implanté sur Amiens. Parce qu’il y avait un billard dans chaque bar. Quand les bars fermaient, ils se débarrassaient du billard, donc ça a un peu disparu », explique Richard Dussort. La pratique s’est donc recentrée dans des salles spécialisées, mais il est difficile de se faire connaître, si ce n’est par le bouche à oreille, du fait du développement de nouvelles disciplines dans la métropole amiénoise, en plus de celles qui prenaient déjà beaucoup de place auparavant. « Il reste encore des générations d’étudiants ou d’anciens étudiants qui connaissent et qui ont pratiqué le blackball dans un café. C’est aussi ce genre de personnes qu’on essaie de ramener au club. Parce qu’il y a un potentiel de joueurs sur l’agglomération amiénoise« , estime le président, joueur depuis 10 ans au club.
Le blackball, c’est d’ailleurs la dernière tendance dans la pratique moderne du billard. Exit le billard français, longtemps plébiscité, aujourd’hui boudé par les cafés et surtout beaucoup moins ludique que les autres modes de jeu du fait de l’absence de trou et donc de sentiment de satisfaction d’avancer dans la partie. « C’est un peu ingrat à apprendre », confirme Jean-Michel Huck, trésorier de l’Amiens Picardie Billard. C’est pour cette raison que le club amiénois est désormais doté de cinq tables de blackball afin de satisfaire ses licenciés et d’en attirer de nouveaux. Pour autant, pas question d’abandonner totalement les anciennes disciplines puisqu’il reste une table de billard français et une table de billard américain pour satisfaire tous les profils : « La table de billard américain est plus utilisée par des gens de passage qui se renseignent sur Internet. La plupart du temps, ce sont des étrangers : des Belges, des Asiatiques qui font des études en France, qui viennent pour pratiquer comme ça », précise Jean-Michel Huck.
La technologie comme soutien
D’abord, l’Amiens Picardie Billard vient de créer son site internet, un élément essentiel pour se faire connaître du grand public. On y retrouve une présentation du club, les tarifs et horaires d’ouverture pour la saison, l’ensemble des résultats sportifs des membres du club ainsi qu’un onglet pour réserver la salle pour des soirées ou anniversaires dans un cadre original. Surtout, le club s’est doté d’un système dernier cri nommé « Bille en tête » développé par la fédération. Le principe, un projecteur situé au-dessus de la table propose des exercices en affichant des zones dans lesquelles placer les différentes billes afin de s’entraîner à gérer chaque situation de jeu. Plus de 50 exercices, du niveau débutant à expert, sont disponibles afin de rendre la progression plus ludique. « Chacun peut travailler ses points faibles avec ce genre de logiciel. Pour les débutants et même pour les enfants, c’est effectivement très bien », se réjouit le trésorier amiénois. « D’autant plus qu’on va ouvrir à partir de cette saison une école de billard destinée à la fois aux enfants et aux adultes. Ça va être quand même beaucoup plus pratique et beaucoup plus efficace, on a un vrai support pédagogique. On est le seul club de la Somme à disposer de ce genre de matériel. » En cette rentrée 2025, l’Amiens Picardie Billard a donc mis toutes les chances de son côté pour refaire du billard un sport majeur.
Simon Vasseur
Crédit photo : Simon Vasseur – Gazettesports.fr