La Vuelta est secouée par des incidents politiques qui perturbent la course. Entre drapeaux palestiniens, menaces contre une équipe sponsorisée par Israël et étapes annulées, le cyclisme se retrouve pris en otage.
Cela aurait pu arriver lors du dernier Tour de France. Chaque jour, on a frôlé le pire. Chaque jour, les coureurs ont été menacés, le plus souvent verbalement, mais finalement tout s’est bien passé et Christian Prudhomme a pu pousser un ouf de soulagement, à l’arrivée à Paris. Mais les choses s’enveniment en ce moment à la Vuelta avec ses étapes stoppées bien avant l’arrivée, voir même, tout simplement annulées. Les incidents se multiplient durant ce troisième grand Tour de l’année cycliste et la politique s’y est invitée.
La raison est simple. Dans le peloton, nous avons une équipe dont le principal sponsor est israëlien et cela explique que sur le parcours, on voit se multiplier des drapeaux palestiniens. Mais oui dans une course cycliste… Chaque matin, le car de cette équipe doit être protégé, de même que les coureurs, dont la plupart, du reste ne sont pas d’Israël. Tout simplement, ils effectuent leur métier qui n’est pas du tout facile. Que faire ?
L’UCI est certes silencieuse mais que voulez-vous qu’elle fasse devant ce genre d’incidents ? Alors les coureurs en ont ras le bol et ils ont décidé ce mercredi soir au terme de la 17e étape, qu’en cas de manifestation anti-Israël ou pro-Palestine, ils neutraliseraient la course. Ils mettront même pied à terre a indiqué l’Australien Jack Haig qui défend les couleurs de l’équipe Bahrain et qui est le porte-parole du peloton.
Dans cette histoire, le sport, et plus particulièrement le cyclisme, est pris en otage. Les premières victimes sont bien sûr les coureurs qui ont des difficultés à trouver une équipe en début de saison. Ce sera peut-être le cas par exemple des équipiers d’Arnaud Demare, car l’équipe Arkéa est sur le point de jeter l’éponge, même si l’actuel directeur sportif fait tout pour retarder l’échéance, et n’hésite pas à mettre une grosse somme d’argent pour permettre à ses coureurs d’exercer leur métier. Le cyclisme qui souffre déjà au plan financier n’a pas besoin de ce genre d’incidents. Et pourquoi ? Parce que dans ce peloton, des coureurs de toutes nationalités portent le maillot, dont le principal est israélien.
Lionel Herbet
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr

