Le Stapsien Théo Gabeau a accompli l’exploit de parcourir 146 km en 24 heures au parc de La Hotoie, à Amiens, ce week-end, au nom de l’association Foulées d’espoir, dont il est président, afin de soutenir la lutte contre le cancer.
Sous les hourras et les « Allez Théo ! » scandés à pleins poumons par le public réuni pour l’occasion, l’étudiant amiénois a bouclé ses 24 heures de course au terme d’un effort colossal, les bras levés de joie. Une belle lumière estivale a accompagné son arrivée triomphale au parc de La Hotoie, entre une banderole de ballons aux couleurs de l’association Foulées d’espoir (vert, blanc et noir) et une pluie de confettis. « Je pense qu’il m’a manqué beaucoup de renforcement musculaire. Si je dois retenir ce qui m’a fait défaut pendant la course, c’est le psoas. Il était tellement contracté, même en massant, que c’était impossible de le détendre. J’ai aussi eu quelques soucis à la malléole. Je serrais un peu les dents et je priais pour qu’il n’y ait pas de complications », a confié Théo, qui est allé au bout de l’effort en courant 146 km ce dimanche 24 août.
De nombreux proches sont venus l’encourager, courir ou pédaler à ses côtés. « Je suis vraiment très, très bien accompagné. Ils me permettent d’aller au-delà de ce que je suis physiquement capable de faire. Il n’y a aucun monde où je pourrais rêver mieux », se réjouit Théo, moins de 24 heures après l’effort. De simples spectateurs ont même offert de leur temps pour le soutenir. Ce fut le cas d’une famille intéressée par l’événement, qui l’a suivi en vélo le samedi avant de revenir le lendemain. « Ce sont des gens qu’on ne connaissait pas du tout, venus à 23 heures avec leurs enfants et revenus le lendemain midi. Le père a repoussé ses limites, il n’avait jamais couru plus de 15 km, il en a fait 30. Autant la veille les enfants faisaient de petits tours… Mais le lendemain, j’étais tellement épuisé qu’à certains moments, je faisais un tour, une pause… et ils m’attendaient. » Elle n’était pas la seule : Vincent, un inconnu, s’est présenté à 6 heures du matin pour courir aux côtés du héros du jour. « Malheureusement, il est arrivé au moment où j’étais complètement K.-O., et je suis parti faire une petite sieste juste après. Je n’ai donc pas beaucoup couru avec lui, mais se dire que des gens se lèvent exprès pour venir au parc à 6 heures du matin courir avec moi, ça fait vraiment chaud au cœur ! »

Courir pour une cause plus grande que soi
L’événement a mobilisé une soixantaine de personnes, majoritairement des proches ou des connaissances des membres de l’association Foulées d’espoir, venues prêter main-forte et soutenir le projet, que ce soit pour réapprovisionner la buvette ou tourner dans le parc avec Théo pendant la nuit. « Je suis super content de tout ce qu’il y a eu et de l’organisation. Ces 24 heures étaient exceptionnelles. C’est pour ça que j’attache plus d’importance au projet qu’à la course en elle-même », a-t-il précisé.
Cette initiative, portée par sa propre association et dédiée à la lutte contre le cancer, s’est révélée être un franc succès. Plus de 1 000 euros ont été collectés, un montant encore provisoire tant que la cagnotte n’est pas close. Une belle donation sera donc remise à la Ligue contre le cancer. Soulagé, Théo peut aussi être fier de voir son projet abouti : « Le projet, en lui-même, est une réussite de A à Z. Même si on aurait aimé s’y prendre peut-être un peu plus à l’avance, pour peut-être trouver d’autres partenaires et maximiser encore plus les donations. »
Une préparation éclair

Quinze semaines : c’est le délai que Théo s’était fixé pour se préparer au défi qui l’attendait ce week-end du 23 août, au parc de La Hotoie. Avec son kinésithérapeute, il savait que le renforcement musculaire resterait son point faible. Mais pendant trois mois, l’Amiénois a mis en place une préparation rigoureuse pour maximiser ses chances de réussite. « J’avais quatre séances par semaine : une à allure 24 heures le lundi, une de tempo à environ 4’30/km selon les intervalles le mardi, une troisième le jeudi à 85 % de VMA avec des fractions plus courtes, et une dernière le samedi pour la sortie longue », a-t-il détaillé. Malgré cette préparation minutieuse, le corps a fini par souffrir. Une sieste d’une vingtaine de minutes s’est imposée à l’aube, juste avant de franchir le cap des 100 kilomètres parcourus. « La nuit a été super dure. J’ai eu du mal à repartir. Atteindre les 100 km a été un supplice : j’étais gelé, j’avais très mal au psoas. Ensuite, je n’ai pas refait de grosse pause, mais j’ai enchaîné des arrêts de 6 à 8 minutes. Je faisais un tour, et je sentais que c’était la limite : je ne pouvais plus courir. »
Un repos bien mérité attend l’étudiant avant une rentrée qui s’annonce particulièrement chargée. Entre son job à McDonald, son rôle d’entraîneur des U17 au FC Porto et son futur master en entraînement et optimisation de la performance sportive, l’Amiénois mène une vie à cent à l’heure. Et il n’a pas fini de faire vibrer la métropole avec ses défis sportifs. Quel nouveau challenge relèvera-t-il, avec ses collègues de l’association, dans les prochains mois ? Réponse à suivre… d’autant qu’un prochain défi semble déjà prévu pour décembre.
Sabine Loeb
Crédit photo : Léandre Leber – Gazettesports.fr

