Durant une semaine, le club d’Airaines, sous la direction de Lucie Louette et Nico Kanning au dojo régional, à Amiens, ont animé un stage de judo. Pour la troisième fois, ce rare stage du mois d’août affichait complet. Et les provenances allaient de Lille jusqu’à Toulon ! Mais, autres paramètres, de minime à 62 ans, de ceinture jaune à ceinture noire ! Bref, une hétérogénéité qui a créé une belle homogénéité appuyée par les valeurs de cette discipline martiale.
Le dojo a raisonné toute la semaine des pas sur le tatami d’une trentaine de stagiaires. Ce rare stage de judo du mois d’aout est devenu un rendez-vous de fin d’été ! Certains y ont pris gout puisqu’ils sont fidèles depuis le début. Le prérequis est simple : combativité et compétition. L’appel est donc entendu et peu importe la couleur de ceinture, il faut de l’engagement et de l’envie. Pour l’envie, il n’y a pas d’âge, comme l’atteste la présence de quelques vétérans venus se frotter au savoir de Nico Kanning et de Lucie Louette.

Jacques Poigeault, l’un d’eux, nous explique son choix : « Je viens de St-Raphaël (Var). J’ai fait connaissance des deux coaches que j’ai appréciés sur le plan judo et humain. Je prépare, pour la fin de l’année, les championnats du monde. Ce stage m’apporte du physique et de la technique. Tout le monde s’adapte, les plus grands s’adaptent aux plus petits. Dans le judo, on partage tout donc on s’adapte ! Il y a un très bon état d’esprit dans le stage et je m’inscris déjà pour l’an prochain. »

Lors de cette semaine, au-delà des moments de convivialité comme un barbecue ou un bowling, trois ateliers ont été intégrés : le strapping, la préparation mentale et la préparation physique. Côté strapping, de par son métier de kiné, Lucie Louette a apporté son savoir. Pour la préparation physique, évidemment Nico Kanning était là. Quant à la préparation mentale, elle a été faite par Habdallah Bedrouni de HB Perf : « L’idée est d’apporter des outils pour gérer le mental. En France, on nous apprend la technique, la tactique mais pas le mental. Le jour des compétitions, nombreux sont ceux qui perdent leurs moyens. Le judo doit être un plaisir, pourtant nous avons le témoignage d’une jeune qui vomit avant de monter sur le tapis. Il y a un décalage entre le plaisir et la souffrance. Il faut apprendre de ses échecs. On a besoin de ça pour avancer. Ses jeunes vont rencontrer l’échec, il ne faut pas en avoir peur car sinon ils ne s’engageront pas. Perdre, c’est apprendre et aussi gagner en confiance en analysant le pourquoi. » Ces ateliers d’une heure sont des temps d’échanges et complètent le « savoir » du tatami. Un aspect important qui permet aux jeunes stagiaires d’avoir un regard plus global sur la discipline et la nécessité d’un bon encadrement et d’hygiène de vie.

Vendredi midi, départ ! Il est à parier que certains ont déjà coché pour le mois d’août prochain ce stage, tant l’ambiance a été bonne ! Comme nous le confirme Lucie Louette : « Un bilan positif d’un point de vue de la fréquentation du stage, l’engagement de nos judokas qui vont de 12 à 62 ans. On a réussi à créer un beau groupe avec une belle motivation. Malgré les différences, l’état d’esprit est là avec de la bienveillance mais aussi de l’engagement. Beaucoup des Hauts-de-France mais aussi de Toulon, de Bretagne. Nous leur apportons des nouveaux outils et des interventions diverses pour qu’ils débutent une saison au mieux. Mélanger les générations, les couleurs de ceinture et les tailles apportent beaucoup, c’est super intéressant. »
Voilà un stage qui gagne en renommée et se montre toujours bienveillant avec cette approche de la compétition mais ouvert à tous. Le club de judo d’Airaines peut compter sur les deux coaches pour que l’expérience se diffuse dans cette « jeunesse sportive ».
Léandre Leber
Photos : Léandre Leber – Gazettesports.fr
















