Ovationné par la foule lors de son passage sur le podium, mais aussi lorsqu’il se faufilait le long des bus pour regagner le sien, Arnaud Démare était à domicile avant de prendre le départ de la quatrième étape et d’espérer un coup de son équipier Kévin Vauquelin, actuel maillot blanc.
Ce mardi 8 juillet, le Picard Arnaud Démare, de l’équipe Arkéa – B&B Hotels, était encore un peu plus près de chez lui. Après trois étapes dans les Hauts-de-France, le Tour s’apprête à quitter la région dans l’après-midi, en traversant une partie de la Somme, puis de l’Oise avant de gagner la Seine-Maritime pour rallier l’arrivée à Rouen. « J’étais très bien accueilli, et là, je sens vraiment que je me rapproche du domicile, avoue Arnaud Démare, ovationné par la foule lors de son passage sur le podium installé près du cirque d’Amiens. C’était chaud et je sais que sur le bord de la route, j’aurai de nombreux supporters, la famille qui est là. Tout le début de course, je sais que ça va être top. »
Pour le moment, le Beauvaisien est resté discret depuis le début du Tour à Lille samedi 5 juillet. En forme physiquement, comme il l’a expliqué, le triple champion de France en 2014, 2017 et 2020, espère sortir sa carte du jeu dans les prochains jours et peut-être ce week-end, entre Saint-Méen-le-Grand et Laval notamment. « J’espère bien, j’espère bien, sourit-il. Quand on voit le premier jour, c’est un peu la déception, parce que j’aurais bien aimé jouer un sprint en petit comité. »

Démare la joue équipier de Vauquelin
S’il n’est pas encore parvenu à s’exprimer, son coéquipier Kevin Vauquelin, actuel maillot blanc et quatrième au classement général, joue crânement sa chance. Il peut compter sur son équipe, et même sur Arnaud Démare, sprinter de la formation bretonne qui n’hésite pas à prendre le rôle d’équipier. « Je prends du plaisir à aider Kevin, qui est l’homme en devenir dans les prochaines années, qui va vraiment faire parler de lui. Je prends du plaisir à travailler pour lui et je m’applique aussi à le faire dans les journées. » Une aide sur la route lors des étapes, mais aussi en dehors, où le coureur picard, fort de son expérience à 33 ans (il en aura 34 le 26 août) et de ses 97 victoires en professionnel, n’hésite pas à conseiller son jeune coéquipier, notamment sur la gestion de la pression et de la nouvelle notoriété qu’il a acquise en un mois après son Tour de Suisse impressionnant où il a terminé deuxième derrière le Portugais João Almeida, équipier de luxe de Tadej Pogačar. « J’essaye de lui dire : détache-toi un petit peu de toute cette pression. » On veut tout voir quand on est jeune comme ça, il veut voir toutes les photos, il veut voir tout ce dont on dit de lui. Il faut aussi arriver à souffler, trois semaines c’est long. »

Mais alors jusqu’où peut aller Kevin Vauqelin, lequel est dans une forme étincelante ? « Sur ce Tour de France, là, ça va être compliqué quand on va arriver dans la haute montagne, estime Arnaud Démare. Mais sur les étapes, comme on a vu à Boulogne-sur-Mer, et il y en a de nombreuses comme ça cette année, encore aujourd’hui, ce sont des étapes punchy et on va pouvoir s’amuser. »
César Willot
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr

