Après leur défaite de mercredi, les Gothiques d’Amiens sont menés 3-1 par Rouen dans ces quarts de finale de play-offs. Mais loin d’être abattu, le technicien québécois était satisfait du comportement de ses joueurs et rappelle que, pour la suite, tous les dés ne sont pas encore jetés.
0-2, c’est un petit score assez rare en hockey et cela s’explique par deux premières périodes durant lesquelles les défenses ont pris le dessus : « Le gardien adverse a fait un très bon match. Taran a fait un très bon match aussi. C’est un match de gardien » estime Mario Richer, entraîneur des Gothiques. Mais contrairement à Rouen, Amiens n’a jamais su trouver la faille malgré quelques occasions dans le dernier tiers : « Il faut lancer encore plus. Il faut avoir l’efficacité pour compter des buts » estime ce dernier qui regrette notamment la façon dont a été gérée les deux powerplays : « On pense qu’on peut faire des passes un peu partout à la place d’amener le palet au filet et prendre les rebonds » s’est-il agacé. Il l’avait déjà dit avant la double confrontation et l’a répété, il ne veut pas de beaux joueurs ni une belle équipe qui construit ses actions avec délicatesse, il veut des hommes efficaces : « On est revenu dans nos anciennes façons de faire, très scientifiques, qui ne mènent à rien. »

Et ce manque de spontanéité, de panache dans la gestion des avantages numériques et des offensives en général, Julien Tessier, joueur des Gothiques, en a pris conscience et compte bien revenir aux bases, à des choses plus simples, surtout après une rencontre achevée sans avoir fait trembler les filets adverses : « On a marqué des buts dans la série, juste avec des lancers un petit peu loin de la ligne bleue qui ont été déviés devant la cage. Quand tu as un bon gardien en face, il faut que tu lui rendes la vie difficile, que tu essaies d’obstruer sa vue, d’être devant et de dévier les palets » donne-t-il en exemple. Défensivement en revanche, il estime que lui et les siens ont été au niveau : « Je crois que l’on a fait des bonnes choses. Il faut continuer dans cette direction-là. C’était encore serré et intense ce soir.« Mais une nouvelle fois, la pièce est retombée du côté rouennais, et ce, à cause de petits détails, à l’image de la glissade d’Antonin Plagnat qui a permis l’ouverture du score adverse.
Des Gothiques en vie qui ne manquent pas d’envie
Le simple fait que toutes les rencontres de ces play-offs soient serrées réjouit plutôt Mario Richer qui juge l’écart de moyens important entre les deux équipes : « Il y a quatre matchs que l’on joue et ce sont quatre matchs serrés. Pour l’instant, on est là, on n’est pas loin. Rouen a une équipe pour nous défoncer à tous les matchs. Ils ont des scoreurs que l’on n’a pas. » Le technicien québécois comparait la situation actuelle de Simonsen, ex-joueur des Gothiques et buteur face à son ancienne équipe ce mercredi : « Simonsen joue huit minutes par match. C’était son premier lancer en quatre matchs alors que c’était notre meilleur joueur l’an passé. Ça montre toute la profondeur de banc qu’ils ont. » Ainsi donc, le barbu ne ressortait pas déçu de cette rencontre, jugeant que ses hommes avaient tout donné : « On n’a pas gagné mais on a essayé. On a travaillé très fort. Les joueurs sont courageux, ils sont intenses, ils mouillent le maillot pour l’organisation, pour les partisans. Ce n’est pas un manque de volonté. Ce soir, on n’a juste pas réussi à avoir l’étincelle.«

Place maintenant au match 5, à Rouen, qui pourrait déjà mettre fin à la saison des Gothiques en cas de défaite. Julien Tessier reste confiant pour cette échéance qui aura lieu samedi, notamment parce que la victoire acquise lors de ces play-offs le fut en Normandie : « On a joué des solides matchs là-bas. On n’a pas de sentiment d’infériorité en allant à l’extérieur. On se sent bien là-bas. » Le top scoreur amiénois trouvait dommage d’avoir perdu deux fois devant son public mais avoue être déjà passé à autre chose, et ce, à peine quelques minutes après la rencontre : « Il faut avoir la mémoire courte, il faut tout de suite penser au match de samedi. On va compétitionner encore comme on l’a fait tout au long de la série. On est encore en vie. » Mario Richer y croit aussi, son moral n’ayant semblé aucunement entamé : « Tant qu’ils n’ont pas gagné quatre matchs, ils n’ont pas gagné. On en a gagné un déjà avant, il faut répéter l’exploit pour avoir un autre match ici. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir.« Tout le club veut visiblement maintenir la saison 2024-2025 « en vie » et pour cela, il faudra gagner samedi.
Simon Vasseur
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr