Pur produit de l’escrime amiénoise, Paul Fortin a imité le champion olympique de natation Léon Marchand en allant aux Etats Unis pour, à la fois poursuivre ses études et progresser dans son sport. Le Samarien est aujourd’hui licencié au club de Douai et vise les prochains JO.
Il s’était fait très discret dans cette salle qu’inaugurait le préparateur mental Eric Schittequatte. Ce dernier « travaille » dans plusieurs disciplines et s’il connait mieux le football pour des raisons évidentes (il a été durant plusieurs saisons attaché au centre de formation de l’ASC, ndlr), il a développé son activité vers plusieurs secteurs comme l’athlétisme et l’escrime. C’est ainsi que, le jour où il a ouvert officiellement son cabinet, Eric Schittequatte avait plusieurs visiteurs de renom tels les gardiens Régis Gurtner et le Lavallois Mamadou Samassa, la jeune athlète Vanessa Lokuli, l’ancienne championne de courses de fond Chantal Langlacé mais aussi un garçon quasiment inconnu à Amiens mais qui est promis à un bel avenir : l’escrimeur Paul Fortin.
Paul Fortin est né à Amiens, le 23 juillet 2002, ville dans laquelle il a toute sa famille et où il a vraiment débuté sa carrière d’escrimeur. Il a débuté à Amiens puis s’en est allé au club de Douai. Il est a notamment en filigrane les prochains Jeux Olympiques de Los Angeles en 2028. Ces deux dernières années, Paul Fortin s’est illustré, dans un premier temps, aux championnats du monde des moins de 18 ans en obtenant la 3e place à Dubai. Mais voici deux mois, à Berne, dans une épreuve comptant pour la Coupe du Monde senior, il remporté cinq victoires et n’a concédé qu’une défaite. Paul Fortin évoque les raisons qui l’ont poussé à débuter ce sport, finalement pas si populaire : « Pourquoi j’ai choisi l’escrime? Tout simplement parce que je n’étais pas très bon dans les autres sports. J’aimais par exemple le foot mais je n’avais pas les capacités nécessaires. Mon frère pratiquait l’escrime et je suis allé le voir à l’entrainement. Un jour, on m’a mis une épée dans les mains et depuis, je ne l’ai plus lâchée. »
Avec le club de l’Amiens Escrime, il a disputé ses premiers championnats d’Europe et du monde. Mais aspirant à plus grand, il décidé de quitter la capitale samarienne après la période Covid : « Je voulais étudier en école d’ingénieur et je voulais rejoindre une structure plus importante, approcher des personnes qui pouvaient m’apporter quelque chose en plus. Je suis parti aux Etats Unis car, à Amiens, j’étais le plus fort mais j’en voulais plus, évoluer dans un club qui me permettrait d’être plus ambitieux.« A New-York, il décrocha un diplôme d’économie et a pu concilier travail et escrime : « Ce fut une superbe opportunité car je pouvais faire les deux. Cette alternance études et sport est une chose qu’on fait très bien aux Etats-Unis. » Depuis, il est revenu en France et a rejoint le club de Douai mais il reste « un pur produit amiénois et fier d’y vivre et d’avoir toute ma famille. »
Bien sûr que les Jeux de 2028 sont encore loin mais le Samarien ne se ferme aucune porte et « si le club d’Amiens me demande de revenir, pourquoi pas? » Enfin, il nous a paru intéressant de savoir ce qu’Eric Schittequatte avait apporté à Paul Fortin. « Eric m’a beaucoup apporté. Je l’ai connu alors que j’avais 16 ans et que je n’avais pas tellement confiance en moi. Il m’a beaucoup aidé sur la concentration et il m’a permis de me focaliser sur la compétition alors que j’avais tendance à me disperser. Il m’a appris la routine, des objectifs et surtout les moyens de les atteindre. J’ai progressé de façon importante.« De son côté, le préparateur mental confie n’avoir « jamais vu un garçon comme Eric aux Etats Unis. » Quel beau compliment pour Eric Schittequatte qui se taille une réputation importante à l’étranger alors que chez nous, il n’est pas reconnu à sa juste valeur.
Lionel Herbet
Crédit photo : Léandre Leber (archive) & Lionel Herbet – Gazettesports.fr
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