Ce vendredi 1er novembre, les Gothiques d’Amiens se déplacent chez les Jokers de Cergy-Pontoise avec la ferme intention de rebondir et ainsi faire oublier ce match manqué trois jours plus tôt face aux Boxers de Bordeaux.
« Le message est passé, ce n’est qu’un match, mais il ne faut pas que ça devienne une habitude », glissait Mario Richer, deux jours après la défaite concédée face à Bordeaux (1-5). L’entraîneur amiénois, qui n’a pas apprécié la dernière performance de son équipe, attend ses joueurs au tournant ce vendredi dans l’Aren’Ice des Jokers de Cergy-Pontoise.
Après un début de saison épatant, ce revers contre des Girondins bien plus entreprenants peut être considéré comme une simple erreur de parcours. Le technicien québécois le voit ainsi, mais il y a des manières d’être sur la glace et celle de mardi soir n’a pas vraiment été du goût barbu : « On ne gagnera pas tous nos matchs, mais l’important, c’est d’avoir l’attitude. Pas l’attitude, mais l’attitude gothique. La façon de jouer gothique, qui est intense, qui est acharnée, est d’être le premier sur le palet, de faire des mises en échec, c’est ce qu’on veut. Il faut retrouver l’ADN gothique ». En résumé, il attend de ses joueurs une implication totale et une régularité sur la durée, mais aussi au sein même d’un match. Et on peut le comprendre, car lorsque cette équipe travaille ensemble, elle donne l’impression de pouvoir battre n’importe quelle formation de Ligue Magnus. Preuve en sont les deux succès face à Rouen et la victoire contre Angers. Mais dès qu’un rouage manque à l’appel sur la glace par sa suffisance, c’est le système qui vacille et qui n’obtient pas le résultat escompté. « La rigueur, c’est d’être à 100 % à tous les matchs. C’est ça le défi d’un coach« , dit Mario Richer en haussant les épaules.
Du côté des joueurs, le message semble être compris, à en croire James Phelan, bien conscient de ce qui n’a pas été deux jours plus tôt, et dont l’envie de se racheter ce vendredi à Cergy-Pontoise se faisait sentir. Si la même intensité est mise, les Gothiques d’Amiens risquent le même sort face aux Jokers, une formation redoutable en contre-attaque et efficace en supériorité numérique (10 buts marqués en powerplay, ndlr). Les Amiénois devront s’en méfier, mais ils sont prêts d’après le numéro 14 : « Il faut regarder vers l’avant. On a deux gros matchs qui s’en viennent. Ce sont des gros points qu’il faut aller chercher. » Le Canadien pourra compter sur le retour de son compatriote Jordan Lepage, qui était présent à l’entraînement ce jeudi matin, à l’inverse de Rudy Matima, malade et incertain pour le déplacement.
Phelan – Hämäläinen, duel de spécialistes du face-off
Dans ce duel à distance entre Jokers et Gothiques, deux concurrents aux play-offs, qui est pour l’instant à l’avantage des Amiénois, un autre match se profile entre James Phelan et Aleksi Hämäläinen. Les deux joueurs sont ceux ayant remporté le plus de mises au jeu du championnat depuis le début de la saison. Dans ce domaine, c’est le Canadien qui domine le classement avec un total de 154 engagements gagnés, devant son futur adversaire qui est sorti vainqueur à 135 reprises. Sur les face-offs, les Gothiques sont en progrès, a souligné Mario Richer, et plusieurs joueurs sont à l’aise sur cette phase de jeu comme Janis Svanenbergs, Julien Tessier ou encore Antonin Plagnat.
C’est un aspect du jeu que moi j’adore et que j’ai toujours voulu travailler.
Mais James Phelan, arrivé durant l’intersaison, reste pour le moment le maitre en la matière. : « C’est un aspect du jeu que moi j’adore et que j’ai toujours voulu travailler. C’est une de mes forces. Je vais à chaque face-off pour le gagner, sourit-il avant de poursuivre : Ça permet d’avoir plus de temps de glace ici, et tu es dans des situations de match importantes. En tant que centre, je pense qu’il n’y a pas un meilleur compliment que lorsque ton coach te fait confiance avec des grosses mises au jeu. » Cette confiance, le numéro 14 le lui rend bien puisqu’il se montre plutôt efficace avec plus de la moitié de ses engagements remportés : 154/292, soit 52,74 % d’efficacité. Il est légèrement plus efficace que le vis-à-vis face à qui il aura très probablement affaire, puisque Aleksi Hämäläinen a remporté 135 mises au jeu sur un total de 259, soit 52,12 % d’efficacité.
Cette force, l’ancien joueur des Dundee Stars (club écossais d’EIHL, ndlr) la travaille depuis le début de sa carrière, notamment en analysant plusieurs heures des vidéos pour chercher à s’améliorer. S’il estime qu’il y a une part d’inné, d’autres aspects entrent en ligne de compte : « Cela demande des réflexes, de la technique, un petit peu de jeu de « mind games » comme on l’appelle, ça se passe dans la tête. Il y a aussi de la tactique par rapport à l’autre joueur qui se trouve en face. Il faut voir comment il se positionne, voir ses tendances, et essayer de contrer ça, détaille le Québécois. J’aime ça, penser que ce n’est pas juste de la force physique ou des réflexes, c’est aussi une question de mental. […] Ça te met dans la partie, tu es obligé d’être concentré à chaque mise au jeu. » Les arbitres rentrent aussi dans l’équation de la mise au jeu, puisque les règles en matière d’engagement ne sont pas les mêmes dans toutes les ligues. Mais James Phelan a su s’adapter au jeu de la Ligue Magnus et, s’il se montre aussi bon que depuis le début de la saison, il pourrait être l’un des artisans du rebond de son équipe ce vendredi soir à Cergy-Pontoise.
Ligue Magnus, 14e journée
Vendredi 1er novembre, 20 h 30 – Aren’Ice
Cergy-Pontoise (7e, 14 pts) – Amiens (4e, 24 pts)
César Willot et Kevin Devigne
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports.fr