Avec 27 licenciés, le Kiguraï Kendo d’Amiens est encore méconnu du public amiénois. Pourtant, depuis sa reprise en 2018, le club n’a cessé de grandir et espère accélérer son développement dans les années à venir. Pour y parvenir, Jérémie Lorant, entraîneur, mise sur davantage de communication autour de la discipline.
Le Kiguraï Kendo d’Amiens existe depuis longtemps, mais était tombé dans l’oubli. « On l’a repris lors de la saison 2018-2019. On a démarré, on avait trois élèves. Maintenant, on a 27 licenciés, avec deux tiers d’hommes pour un tiers de femmes », explique Jérémie Lorant, l’un des deux entraîneurs du club. « On a démarré de zéro il y a quatre ans. On commence à reconstruire le club, à avoir des gradés, des ceintures noires », se satisfait-il. Lui-même l’est et propose ses services le lundi (20 h-21 h 30) et le jeudi (20 h-22 h) dans la salle de chorégraphie du Coliseum. Selon lui, tout est fait pour que chacun puisse pratiquer, qu’importe son sexe ou son gabarit, avec des compétitions femmes et hommes ainsi que des tournois par équipes mixtes. « Il n’y a pas de limite de pratique », confirme Jérémie Lorant.
Finalement, la seule limite du club, c’est lui-même. « On accueille tout le monde de 14 ans jusqu’à ce que l’on peut », rigole l’entraîneur du Kiguraï Kendo. 14 ans minimum, car le club n’a pas la possibilité d’accueillir des enfants pour le moment. « Les horaires d’entraînement sont assez tardifs, ce qui fait que ce n’est pas adapté pour les enfants. Jusqu’à maintenant, on n’a pas la structure pour les accueillir », justifie Jérémie Lorant. Mais il précise que « c’est quelque chose qu’on a en tête, qu’on développera dans les années qui arrivent ». Et il confiait qu’il était compliqué de mélanger la pratique enfant avec celle des adultes, car les deux tranches d’âges ne recherchent pas la même chose dans la pratique : les plus jeunes veulent avant tout s’amuser, tandis que les plus âgés sont davantage dans la compétition.
Une discipline méconnue, mais où la France brille
« Le but, c’est de faire connaître le kendo, de l’expliquer, qui est connu sans vraiment l’être, estime Jérémie Lorant. On a beaucoup de notions d’escrime japonaise qu’on voit dans les films, les mangas, sauf que le véritable kendo a été codifié avec des zones de frappe bien précises. L’idée est d’avoir une pratique sécuritaire : il y a un code à respecter, des endroits où frapper« . D’autant qu’il ne suffit pas de toucher son adversaire pour voir l’arbitre comptabiliser le coup. Le kendo est un sport noble, presque un art, issu des pratiques ancestrales des Samouraïs japonais. « Il faut qu’il y ait une notion de coup, le ki-ken-taï, qui veut dire « l’énergie », « la puissance » », précise l’entraîneur amiénois.
Aujourd’hui, le kendo ne bénéficie pas d’une couverture médiatique pour se développer. Rares sont les médias français à en parler et aucun n’a déjà diffusé de compétition. Pourtant, la France fait partie des meilleures nations européennes. « L’année dernière, lors des championnats d’Europe de kendo, la France a fini première dans toutes les catégories, sauf une, mais on n’en a pas entendu parler », se désole Jérémie Lorant. « Lors des Championnats du monde de Milan, juste avant l’été, l’équipe masculine a fini troisième. En individuel, ils sont plusieurs à avoir terminé dans le top 16 et le top 8. En France, on est 5000 pratiquants, au Japon, ils sont 1,5 million. On a des combattants qui ont tenu tête à ces combattants japonais ! ». Et malgré la tentative de la fédération de couvrir l’événement sur sa chaîne YouTube, on est encore loin de l’engouement. C’est pourquoi le Kiguraï Kendo d’Amiens tentera d’être présent sur « un maximum d’événements pour développer la communication et pour essayer de faire connaître la discipline et d’attirer du monde. »
Prochains événements du Kiguraï Kendo d’Amiens :
- 19 octobre : stand et démonstration à la bibliothèque Louis Aragon d’Amiens à l’occasion de l’ouverture d’une exposition.
- 2 & 3 novembre : participation à la compétition de l’open de Picardie de Kendo au gymnase Marceau Vasseur à RESSONS-SUR-MATZ (Oise) avec des passages en examen de grade (1er et 2nd DAN).
- 23 et 24 novembre : stand et initiation avec la CRKDR à la Japan manga wave à Mégacité Amiens.
Simon Vasseur
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr