Ce samedi, les Ecureuils d’Amiens se sont imposés sur la plus petite des marges face aux Green Falcons de Pont-de-Metz (8-7). Malgré tout, Renaud Crignier, entraîneur et joueur amiénois, estime que la victoire ne souffre d’aucune contestation. Antoine Demaret, le coach messipontin, était, lui, déçu de la façon dont ses joueurs ont appréhendé la rencontre.
Si ce derby bouillant, surtout sur le terrain, a offert une rencontre à 15 buts aux spectateurs des deux équipes, la victoire, même par un point d’écart, était inévitable pour Renaud Crignier, entraîneur-joueur des Ecureuils d’Amiens. « C’était serré dans le score mais au niveau tactique, on les a maîtrisés tout le match » analyse t-il. « En première mi-temps il n’y a pas photo, ils ont joué l’homme à l’homme. Je pense qu’ils n’ont pas encore l’entraînement pour jouer ce système de jeu-là. Ils ont fait beaucoup trop d’erreurs car on a marqué deux buts faciles sur des démarquages. Heureusement qu’ils ont changé après sinon le score aurait été plus sévère » affirme Renaud Crignier.
Le bilan d’Antoine Demaret, l’entraîneur des Green Falcons, n’était pas si différent de son homologue adverse. « On savait très bien comment ça allait jouer et on n’a pas su contrer, c’est ça qui est décevant » regrette t-il. « On savait qu’ils allaient nous attendre et nous contrer, et on est rentré dans leur jeu. Au début du match, ça a été, mais il y a eu un gros trou d’air en première mi-temps où on se fait contrer trois fois bêtement alors qu’on a préparé ça toute la semaine » enrage Antoine Demaret. « Ce n’est pas du beau hockey, mais ils sont efficaces ».
Pour contrer la tactique des Ecureuils, Antoine Demaret estime qu’il aurait fallu davantage d’action rapide. « Dès qu’on met de la vitesse, on est au-dessus, il n’y a pas photo, on les a mis en danger à chaque fois mais on retombait dans nos travers aussitôt. On a fait beaucoup d’efforts pour revenir, mais maladroitement. ». De son côté, Renaud Crignier regrette le manque de tentatives de son équipe, ce qui aurait pu les mettre à l’abri plus tôt dans la rencontre. « On a un joueur qui a un gros shoot. On fait tout pour le décaler et le mettre en condition pour shooter et ce n’est pas où soir il y avait les espaces pour le lancer. Moi aussi, je n’ai pas assez pris ma chance, j’ai beaucoup trop distribué. J’aurais dû beaucoup plus shooter. Ça aurait resserré leur défense et j’aurais pu refaire des décalages. » À l’inverse, Antoine Demaret n’était pas satisfait de ses joueurs, considérant qu’ils avaient tenté « trop de shoots précipités ».
Un come-back des Green Falcons illusoire
Alors qu’ils menaient 8-5 à six minutes du terme de la rencontre, les Ecureuils se sont faits peur en encaissant deux buts coup sur coup. « Il y a une petite erreur d’arbitrage où on doit marquer et ça fait 9-5, le match est plié et jamais ils ne reviennent pas. On prend un but juste derrière donc au lieu de faire 9-5 ça fait 8-6″ relève Renaud Crignier. L’entraîneur amiénois estime cependant que son équipe n’a jamais douté de la victoire. « Sur la fin de match, on a tous repensé à Saint-Médard l’année dernière. On a l’occasion, une cage vide mais on sait qu’on ne part pas pour marquer, on ne fait pas de dribbles. On a déjà mal géré cette situation l’année dernière, là on a évolué par rapport à ça, donc on n’a pas paniqué ». D’ailleurs, cette sérénité a pu transparaître dans l’analyse d’Antoine Demaret, qui n’a pas vraiment cru à la « remontada ». « Je suis déçu de la prestation en général. On revient à un but mais on n’est pas vraiment rentré dans le match du début à la fin ».
Au ressortir de la rencontre, Renaud Crinier était grandement satisfait du début de saison de son équipe. « Dans le contenu, je suis content de mes joueurs. On a pris un peu trop de buts mais l’objectif c’était les trois points. On en est à six, ça faisait longtemps qu’on n’avait pas débuté le championnat comme ça. On a maîtrisé notre sujet ce soir » a t-il conclu avec le sourire. Antoine Demaret ne cachait pas sa déception. « C’est rageant car, en jouant mal, on perd d’un but ». Mais d’un côté, si les Messipontins se sont inclinés d’un but en faisant un mauvais match face à une grosse écurie, l’espoir est permis. « Il faut retourner au charbon, repartir au travail car on va en affronter des équipes qui jouent comme ça donc à nous de trouver les solutions. Je ne me fais pas de soucis, on va les trouver, on a l’effectif pour et on l’a vu sur certains moments du match où on a réussi à trouver la faille ». Après avoir perdu les deux affrontements la saison dernière, les Ecureuils se sont vengés. Deuxième round du derby, à Pont-de-Metz, le 18 janvier.
Simon Vasseur
Crédits photo : Kevin Devigne – Gazette Sports