Un derby ça ne se joue pas, ça se gagne. Les Gothiques d’Amiens l’ont démontré ce mardi soir dans leur antre du Coliseum en prenant nettement le dessus sur les Dragons de Rouen (5-2) qui ont eu toutes les difficultés du monde pour bousculer les Amiénois.
Les Gothiques d’Amiens ont peut-être affronté les Dragons de Rouen au meilleur moment. C’est en tout cas ce qu’a laissé entendre l’entraîneur amiénois Mario Richer à l’issue de la victoire (5-2) de son équipe ce mardi : « Ce n’est pas le Rouen des beaux jours que l’on a vu », a-t-il glissé. Dans le derby des Plaines, les Normands avaient semble-t-il les patins lourds sur la glace du Coliseum, sans doute éreintés par les quatre matchs de Ligue des Champions (CHL) sur la première quinzaine de septembre, dont le dernier il y a trois jours, samedi à Bremerhaven. Les Samariens en ont profité pour briller et pour s’imposer pour la première fois depuis deux ans et demi à domicile contre Rouen en Ligue Magnus. Un succès par trois buts d’écart contre les Normands n’était pas non plus arrivé depuis 2012.
Un récital collectif
Pourtant, la rencontre n’a pas débuté dans ce sens. Les Picards se sont d’abord montrés maladroits puis se sont tirés une balle dans le pied en offrant le premier but aux Rouennais sur une perte du palet de Mony en zone neutre (0-1, 9’46). Les Amiénois n’ont pas paniqué malgré ce cadeau et ont repris le jeu à leur compte, au point de faire exploser les Dragons en plein vol avec trois buts dans la deuxième moitié du premier tiers et de mener de trois buts grâce à Larinmaa, Bergeron et Gibert. Les troisième et quatrième buts des Gothiques sont séparés de seulement 9 secondes. Pour Bastien Maïa, c’est un des tournants de la rencontre : « On a réussi à prendre le momentum. Le hockey, c’est un jeu de momentum. On a réussi à prendre le dessus et le fait que ce soit proche de la fin du tiers, c’était vraiment positif pour l’énergie et la confiance de l’équipe. Je pense qu’on a vraiment fait un match complet ».
La réduction de l’écart d’Anthony Rech (4-2, 22’25) n’a pas vraiment fait trembler les Amiénois, même s’ils devaient résister lors d’un long temps fort rouennais et lors duquel Clément Fouquerel, qui remplaçait Taran Kozun dans les cages, a répondu présent. Un bon quart d’heure de résistance face aux Dragons qui tentaient de faire vaciller la forteresse gothique. Le portier amiénois a pu compter sur le soutien de ses défenseurs, omniprésents, comme l’a souligné Mario Richer : « Il y a des joueurs dans l’ombre qui ont fait un excellent travail. On ne les verra pas dans les points, mais ils ont bloqué cinq ou six tirs durant le match. Ils se sacrifient pour l’équipe. C’est une équipe de hockey ça. »
Tout le monde travaillait dans les deux sens de la glace
Clément Fouquerel, gardien des Gothiques d’Amiens
Le but précoce en breakaway de Bastien Maïa (5-2, 41’22) dans le dernier tiers, qui a su régler la mire après son échec plus tôt dans le match, a permis aux Gothiques d’Amiens de reprendre trois buts d’avance et de réduire presque à néant les espoirs des Rouennais qui commençaient à montrer des signes de fatigue. Et même s’il fallait tenir encore près de vingt minutes avant le retentissement de la sirène, les Samariens, emmenés par des trios défensifs de fer, ont dégagé une vraie sérénité sur la glace du Coliseum. Déjà très en vue vendredi à la patinoire de La Barre, le duo slovène Magovac – Čepon a encore brillé, tout comme Bergeron associé à Lepage. Les Gothiques de Mario Richer l’ont finalement emporté sur le score de 5 buts à 2. Un score qui en a surpris plus d’un, et particulièrement le technicien amiénois, tout sourire en conférence de presse : « Depuis que je suis à Amiens, je n’ai jamais vu un 5-2 contre Rouen. Je suis surpris, oui, très surpris. Quand tu mènes 4-1 face à eux, c’est Noël, mais tu te dis aussi que ce n’est pas fini. »
Offensivement, les attaquants, mais pas seulement, ont montré la voie. Sur le plan défensif, les Gothiques ont montré une belle solidité, mais surtout une véritable solidarité dans les efforts. « Au premier match contre Anglet, c’était la même chose, tout le monde travaillait dans les deux sens de la glace, rappelle Clément Fouquerel. Le groupe se construit depuis quelques semaines. On a eu la chance d’aller en Allemagne et en Angleterre pour passer du temps ensemble. » Évacuant tous les doutes, ou presque, les Gothiques d’Amiens se sont rassurés après deux journées de championnats. « On est sur deux matchs très intéressants, où défensivement on est bien en place et offensivement, on marque des buts (10 buts inscrits, ndlr), se réjouit le gardien du soir. On est satisfait, on va se reposer pour être prêts vendredi soir contre Bordeaux. »
César Willot
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports.fr