La Fédération française de handball a retoqué le projet présenté par Bruno Sacleux et Magali Charpaud ce mercredi 4 juin. En réaction, un projet « au cas où » pour sauver le handball amiénois a été déclenché, lequel a été présenté aux licenciés ce vendredi soir par Charles et Séverine Barbezat, en attendant le 28 juin…
L’Amiens Picardie Handball avait une partie de son destin en jeu ce mercredi 4 juin, au tribunal de grande instance d’Amiens. Il en est ressorti que le projet mené par le duo Sacleux-Charpaud a été refusé par la Fédération et non par le liquidateur, qui lui avait accepté cette offre de reprise. Le futur de l’APH est ainsi en suspend, au moins jusqu’au 28 juin, puisque le mandataire a demandé la liquidation judiciaire du club, mais le juge a mis sa décision en délibéré à cette date du 28 juin. Pour tenter de sauver la pratique du handball à Amiens, mais aussi de rassurer l’ensemble des licenciés, Séverine Barbezat, chef de file de ce projet de reprise, déposé auprès de la fédération, a organisé une réunion ce vendredi 7 juin au gymnase Jean-Marc Laurent.
« Ce temps d’échange est important pour rassurer, rassembler et fédérer. D’un point de vue statutaire, ça nous laisse largement le temps de travailler sereinement sur tous les éléments porteurs que l’on souhaite pour notre club de handball. On veut un club sain, dans un univers sain pour construire les adultes de demain », explique Séverine Barbezat. Accompagnée de son mari Charles, celle qui serait alors présidente de cette nouvelle entité présentait les contours de ce projet « au cas où ». Au niveau de sa structure, il y a ce lien avec l’ASPTT, qui permet à ce nouveau projet de repartir sur des bases solides en s’appuyant « sur leurs compétences de gestion les premières années, mais on pourra ensuite s’en détacher » précise Charles Barbezat. Si au début, il avait été question de créer une section au sein du club omnisports, sera finalement créée une entité indépendante pour ne pas déséquilibrer l’existant avec l’arrivée de près de 300 licenciés. Elle aura son propre Conseil d’administration, lequel devrait être formé d’ici la fin de la semaine prochaine, dans le même temps que l’inscription de la nouvelle entité au Journal officiel. Ce projet mené est « ambitieux, mais qui répond aussi à de la rigueur et de la raison. Mais la raison n’empêche pas l’ambition », indique Séverine Barbezat.
Un budget sans folie
Sous le signe de la transparence, Séverine a présenté le budget et projette de fonctionner avec 175 000 euros (contre 600 000€ lorsque l’équipe première évoluait en Nationale 1, dixit la présidente). La répartition de ce budget se compose notamment du soutien d’Amiens Métropole qui apporterait une aide financière de 75 000 euros. Dans ce budget, ont été pris en compte les « indispensables, à savoir les frais d’engagement (affiliation, arbitrage, engagements des équipes…), mais aussi l’enveloppe entraîneur visant à rémunérer la compétence des encadrants, qui seront d’ailleurs gérés par un manager coach. Il y a aussi les frais de l’équipe masculine, les équipements et le matériel, mais on risque de ne rien récupérer de ce qui appartient à l’APH. »
Des partenariats ont déjà été conclus, selon Séverine Barbezat. Avec UP Sport qui serait donc l’équipementier et fournirait notamment les maillots. Dans une volonté de recréer une boutique, Direct Marques s’est engagé à produire des produits dérivés et du textile aux couleurs du club. En plus d’un rendez-vous avec Guillaume Duflot la semaine prochaine, les porteurs de ce nouveau projet doivent également rencontrer le conseil départemental et le conseil régional pour en savoir plus sur leur potentiel soutien.
Il y a aussi un espoir de trouver des ressources grâce au « à vous de jouer sur le sponsoring ». Lequel consiste à apporter un nouveau sponsor au club, et « si le montant du financement est au moins supérieur au double du prix de la licence, celle-ci est remboursée. On veut retrouver un esprit de partenariat. » L’aspect évènementiel rentre aussi en compte avec l’objectif d’organiser des manifestations sportives, Séverine Barbezat a notamment indiqué son espoir d’accueillir de futurs tournois de qualifications régionaux, par exemple.
Retrouver la N2 d’ici trois ans
Selon la présidente, les objectifs sportifs sont ambitieux, mais raisonnables : une équipe masculine en N2 d’ici trois ans, une équipe féminine en Nationale 3 d’ici trois ans. Un plan sur trois ans imposé par le cahier des charges de la Fédération, qui « demande de dégager de l’excédent financier, or en un an, la période est trop courte pour y parvenir. » Au-delà des équipes premières, se pose aussi la question du positionnement de l’équipe B masculine, qui devait monter en Nationale 3 la saison prochaine. À priori, il serait privilégié que cette équipe évolue en Régionale 2, un cran en dessous. Mais pour l’heure, il faudra attendre l’éclaircissement du point juridique sur le positionnement de l’équipe première masculine qui évoluait en Nationale 2 cette saison. En Nationale 3 ? En Pré-Nationale ? Toujours est-il que, peu importe la division, l’entraîneur de l’équipe fanion masculine sera Simon Soudry, comme l’a confirmé Charles Barbezat : « Il a montré cette saison avec la Pré-nationale qu’il méritait d’avoir cette place là. »
Bien qu’il soit ouvert à tous, des plus jeunes aux seniors, ce projet vise à développer le handball par le bas, c’est-à-dire par la formation de jeunes licenciés, mais aussi d’arbitres. Séverine Barbezat a également fait part de sa volonté de développer la pratique féminine. En plus d’être ambitieuse sur l’équipe première qui vise l’accession en N3 d’ici trois ans, la présidente a bien l’intention de créer une nouvelle équipe pour renforcer cet esprit. La chef de file de ce projet vise aussi à se rapprocher des clubs de la métropole, sous forme de partenariats et non pas comme des clubs concurrents.
Désormais, et en attendant le 28 juin, un nom doit aussi être donné à la future identité. Plusieurs noms ont été proposés : Amiens Fédération Handball, les Pirates d’Amiens, Amiens Génération Handball. Pour le choisir, Séverine et Charles Barbezat font appel à la participation des licenciés et de leurs parents. Mais aussi pour composer le futur conseil d’administration ou encore pour apporter leurs compétences où ils le peuvent. Ce projet ambitieux ne semble pas s’arrêter à remettre un club de handball aux bases solides à Amiens, puisque Séverine Barbezat a évoqué « un projet de rénovation et d’agrandissement du gymnase Jean-Marc Laurent dont les négociations devraient débuter dans les prochains mois. »
César Willot avec Kevin Devigne
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports.fr