Odile Barré était originaire de Mers-les-Bains, mais surtout, elle a été sélectionnée au tout dernier moment pour aller participer aux Jeux Olympiques de Barcelone en 1992, et ce, dans une discipline qui faisait son apparition au programme olympique : le 4.70 (dériveur double).
Nous sommes aujourd’hui avec Odile Barré au 49e article consacré dans ces colonnes à la belle histoire des Jeux olympiques, mais axé complètement sur nos athlètes samariens. Aujourd’hui, nous allons évoquer une sportive qui, déjà à cette époque, ne bénéficiait pas d’un traitement de faveur dans les médias y compris régionaux. 1992 est pour le sport picard une grande année : celle qui voit en effet la Région de Picardie alors présidée par Charles Baur s’intéresser particulièrement à nos (pré) sélectionnés, à les réunir quelques semaines avant à Amiens. Tout est donc parti de cette année 1992 qui a vu rappelons le, les bonnes performances de nos cyclistes Philippe Gaumont et Philippe Ermenault et de la nageuse Catherine Plewinski. Le coureur de Moreuil avait été sélectionné à la place d’Eddy Seigneur qui avait décliné la sélection afin de passer professionnel et c’est Philippe Gaumont, en personne, qui était venu nous annoncer la bonne nouvelle, juste avant le départ du Prix d’Allery. À l’époque, les réseaux sociaux n’existaient pas. Mais revenons à Odile Barré qui vivait certes à Mers-les-Bains mais au plan sportif était basée à La Seyne dans le Var.
C’est quasiment au tout dernier moment, en juin, qu’Odile Barré devait apprendre qu’elle participerait aux Jeux de Barcelone. Son équipière devait être Florence Lebrun, licenciée au club de Nantes et qui avait plus d’expérience, car elle avait participé aux Jeux de Séoul en 1988. Cette sélection olympique, Odile Barré devait l’obtenir lors des Régates de Kiel et Medemblick en juin. Pourtant, Odile n’était pas du tout inquiète, car elle était persuadée qu’elle irait à Barcelone. Elle avait déclaré qu’avec sa partenaire, son objectif était de ramener une médaille. Odile Barré avait laissé à Mers sa petite famille (elle avait trois enfants) et avec son équipière, elle devait prendre une honorable 6e place au terme d’une épreuve remportée par la Nouvelle Zélande. À la décharge de nos deux Françaises, la météo avait joué un rôle néfaste. Odile Barré avouait à l’arrivée « qu’il n’y avait aucun moyen pour aller plus vite ».
Après la compétition, Odile Barré et son équipière durent satisfaire non seulement à un contrôle antidopage, mais aussi, et cela est plus surprenant, à un test de féminité alors qu’elles étaient toutes les deux mamans. À son retour de Barcelone, Odile Barré savait que Barcelone serait son unique sélection olympique car elle était maman de trois enfants qui grandissaient et qu’elle était professeure de sport.
Lionel Herbet
Crédit photo : Léandre Leber – Gazettesports.fr