Ce dimanche 5 mai, Thomas Jordier, licencié à l’Amiens UC Athlétisme, s’est blessé lors des séries du 4 x 400 m aux Mondiaux de relais à Nassau aux Bahamas. Le Français estime en avoir pour six semaines de convalescence.
À l’heure où pour la plupart des Français, mais aussi des médias télévisés (tout çà parce qu’ils ont les droits), les Jeux olympiques riment avec la fête, nous ne pouvons que nous apitoyer sur le sort de certains de nos athlètes samariens. Quitte à nous répéter, dans le pays, on pense aujourd’hui surtout à faire la fête (notamment à Marseille avec l’arrivée en France de la Flamme), à faire en sorte que les visiteurs venus de l’étranger vont dépenser beaucoup d’argent ; à augmenter certains fonctionnaires pour qu’ils ne fassent pas grève durant les Jeux. Il nous est pénible de constater que nos athlètes sont quasiment oubliés. Et c’est dommage. Le département de la Somme a décidé depuis maintenant deux ans d’aider financièrement une vingtaine d’athlètes présélectionnés pour représenter la France aux Jeux de Paris. Nous répétons qu’il s’agit d’une bonne décision.
Or, à l’heure actuelle, force est de constater que la Somme n’a aucun athlète assuré de participer aux épreuves de la plus grande épreuve mondiale. Il est vrai aussi que certaines fédérations n’ont pas encore composé leurs sélections et nous pensons à l’athlétisme qui est, qu’on le veuille ou non, le premier sport inscrit au programme. À Amiens et dans le département, on ne pense qu’à une chose : porter la flamme olympique qui va arriver le 4 juillet. Mais se soucie-t-on vraiment du cas de ces athlètes qui se blessent avant les Jeux ? Pas certain.
Thomas Jordier, incertain pour les Jeux
Voici quelques mois, Tiphaine Mauchant (Amiens UC), championne de France du saut en longueur l’an passé avec un saut de 6 m 56, se blessait gravement. Cela se passait en juillet dernier lors des championnats d’Europe espoirs et c’est son genou qui a trinqué. Ce genre de blessure laisse des traces et nous imaginons la détresse de Tiphaine qui est une fille méritante et qui doit maudire le sort qui s’est acharné sur elle. Et puis, voilà qu’un nouveau coup dur a touché ce week-end Thomas Jordier, lui aussi licencié à l’Amiens UC. Un type bien qui pratique l’athlétisme depuis une quinzaine d’années déjà, qui est papa et qui, nous l’avait-il déclaré un jour, se demande ce qu’il fera après sa carrière.
Thomas Jordier était sélectionné dans l’équipe de France du 4 x 400 m qui tentait de décrocher son billet pour Paris lors des mondiaux de relais qui se déroulaient à Nassau aux Bahamas. Le Français était en deuxième position et il prenait le relais de David Sombe. Mais dans le virage, Jordier a ressenti une vive douleur derrière la cuisse et il n’a pu aller jusqu’au bout de son relais. Du coup, l’équipe de France n’a pas encore gagné son billet pour Paris. Thomas Jordier estime qu’il lui faudra six semaines au moins pour reprendre la compétition. Comment reviendra-t-il ? Et s’il est en bonne condition, la FFA le retiendra-t-elle dans le relais 4 x 400 m si ce dernier décroche son billet. Pour les jeux ? La question que nous posons est simple : c’est bien d’aider un athlète qui prépare les Jeux, mais n’est-il pas aussi important de l’aider après les Jeux, surtout s’il n’a pas la chance d’y participer.
Lionel Herbet
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports.fr et DR – CaptureMySport