Ce week-end, les North Squirrels ont terminé leur saison en beauté en s’imposant à Cherbourg en toute fin de match. Un scénario incroyable qui leur permettait de s’emparer du fauteuil de leader et d’aborder au mieux les finales de Nationale 2 qui auront lieu les 4 et 5 mai à Angers.
Déjà qualifiées pour les finales en Nationale 2, les féminines de l’Entente Lille Amiens pouvaient s’emparer de la première place de la poule, alors aux mains des Vikings de Cherbourg. Dans le sprint final, les North Squirrels ont fait craquer leurs adversaires en s’imposant à deux minutes de la fin du dernier match de la saison.
Trois points de plus et une différence de buts à l’avantage des coéquipières de Claudia Tison leur permettaient de passer devant leurs adversaires du jour. Un match au cours duquel elles ont dû puiser dans leurs dernières ressources pour arracher ce succès. « C’était un match dur physiquement parce qu’il faisait chaud, le terrain est lourd là-bas, explique la capitaine avant de poursuivre : toute l’équipe a fait un match solide, notre gardienne Manon Leprince a fait un gros match aussi, on a serré les rangs défensivement. »
Les North Squirrels n’étaient pas forcément dans le rythme, puisqu’elles n’avaient plus joué en match officiel depuis le 10 février et la défaite en quarts de finale de Coupe de France face à Angers. Une élimination que le collectif lillois et amiénois avait eu du mal à digérer. Malgré cela, elles se montrent solides et résistent aux assauts normands. À un peu moins de deux minutes du buzzer, Claudia Tison, bien servie par Hélène Degrond, ouvre la marque (0-1, 38’26). Un but tardif mais libérateur pour les féminines de l’entente qui s’imposent donc au finish aux dépens des Vikings de Cherbourg. « Je pense que la victoire est méritée pour tout le groupe. Psychologiquement, elle a fait du bien moral clairement parce qu’après la défaite contre Angers, il fallait repartir de l’avant » précise l’unique buteuse de la rencontre.
Direction Angers début mai
Après les 12 matchs disputés en phase régulière, une autre saison va débuter pour les North Squirrels. Les 4 et 5 mai prochains, elles se rendront à Angers pour les finales en Nationale 2. En plus de l’Entente Lille Amiens, Angers, Cherbourg et Ris Orangis, selon Claudia Tison, c’est un plateau relevé : Cherbourg évoluait en N1 l’an passé, Ris Orangis est un habitué des finales, tandis qu’Angers s’appuie sur sa force défensive et les Samariennes arrivent ainsi en tant que petit poucet qui devra créer l’exploit. Au programme, trois matchs de placement avant, selon les résultats, de disputer la finale pour accéder à l’échelon supérieur ou la petite finale.
Cette place dans le dernier carré est vécue comme l’aboutissement d’une année de travail acharné. Si l’on remonte un an en arrière, au même stade de l’année, le projet de recréer une équipe féminine n’en était alors qu’aux prémices et à des discussions entre Claudia Tison et François Caron, entre autres. « Cette année, la place, on ne l’a pas volée, elle est méritée, surtout quand on voit la progression de tout le groupe. On a réussi à accrocher cette place avec un groupe de joueuses, c’est vraiment le travail d’un groupe« se félicite l’Amiénoise.
Je pense que je ne peux pas mieux finir
Claudia Tison, capitaine des North Squirrels Lille Amiens
Clap de fin pour Claudia Tison
Ces finales à Angers seront les dernières de Claudia Tison, laquelle mettra un terme après plus d’une décennie dans le hockey sur glace et le roller hockey. Une carrière forcément marquée par l’année 2022 durant laquelle Claudia a dû se battre contre la maladie. Une bataille qu’elle a fini par remporter, lui permettant de rechausser les rollers. Une décision mûrement réfléchie pour l’Amiénoise et qui a fait son chemin depuis quelques semaines. « Je pense qu’on ne peut pas mieux finir. Déjà avant le quart de finale de Coupe de France, ma décision avait déjà été actée dans ma tête. Au fond de moi, je me disais que c’était peut-être mon dernier match à domicile, donc j’ai pris tout ce qu’il y avait à prendre. Et honnêtement, avec cette ambiance, j’ai rarement vécu un truc comme ça en tant que joueuse. »
Claudia Tison a l’occasion de finir sa carrière de joueuse de la plus belle des manières, même si elle avoue que terminer sur une finale représente déjà une énorme satisfaction. Ce moment sera forcément spécial pour elle, mais il est plus aisé d’aborder ce type de situation lorsque la décision est prise et qu’elle a été acceptée intérieurement. « Tu es prêt sans être prêt. Une partie de toi l’est, mais l’autre non. D’un point de vue personnel, je prendrai tout ce qu’il y a à prendre, profiterai de chaque moment avec les coéquipières sur et en dehors du terrain.
Cette décision, qui a été difficile à prendre, Claudia Tison estime qu’elle arrive au bon moment et qu’il est temps pour elle de ranger les rollers. « Mon histoire a changé la vision que j’avais de la vie. Il y a deux ans, je ne savais pas si je pourrai rejouer au roller hockey. Les pronostics étaient clairement contre moi vis-à-vis de ma jambe et de la maladie. J’ai beaucoup travaillé, mais je n’oublie pas les personnes qui m’ont aidé et qui ont été autour de moi. Tu avances, mais tu n’avances pas tout seul. Aujourd’hui, je pense que je suis au maximum du jeu que je peux proposer sur le terrain. Avec le recul, je pense que j’ai autre chose à apporter que ce que je fais sur le terrain. Mais je pense qu’aujourd’hui, ma place n’est plus sur un terrain, même si tout le monde le sait. J’aime plus que tout jouer au roller, il y a des choix de raison et pas des choix de cœur. »
César Willot
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports.fr