Révélation de l’exercice 2016-2017, Tanguy Ndombélé a quitté le cocon amiénois en s’engageant avec l’Olympique Lyonnais, à la toute fin de l’été. Trois mois après son départ, l’ancienne pépite de l’ASC effectue donc son retour au stade de la Licorne, ce dimanche.
La fierté de tout un club
Si le prénom Tanguy a été popularisé par le film d’d’Étienne Chatiliez, dans lequel le héros éponyme reste indéfiniment chez ses parents, Ndombélé a été à l’encontre de ce schéma en quittant l’ASC à seulement vingt-et-un ans et après une seule saison en professionnel. Arrivé à Amiens par la petite porte, après un passage infructueux par le centre de formation de Guingamp, le natif de Longjumeau a connu des débuts délicats en Picardie. Dans un premier temps cantonné à l’équipe réserve, Tanguy Ndombélé a fini par taper dans l’œil de Christophe Pelissier. « On est unanime pour dire qu’il a des qualités et un véritable potentiel, c’est pourquoi il s’entraîne avec le groupe professionnel depuis le mois de mars (ndlr : 2016), affirmait Christophe Pelissier au moment de commenter la signature du premier contrat professionnel de Ndombélé en octobre 2016. Maintenant, Tanguy doit gagner en régularité et cela passe par le travail. »
Utilisé avec parcimonie en première partie de saison, Ndombélé a bousculé la hiérarchie et crevé l’écran après son entrée gagnante contre Lens, en janvier dernier. Avec deux buts et sept passes décisives, il a même grandement contribué à la folle aventure de l’Amiens SC, promu inattendu au terme d’une saison de Ligue 2 qui restera à tout jamais dans l’histoire du club. « On a tout de suite senti son potentiel, reconnaissait Patrice Descamps, son entraîneur avant qu’il explose sous les ordres de Christophe Pelissier, dans le JDA. Pourtant, on a eu des altercations, on en rigole aujourd’hui, poursuit le directeur du centre de formation. Pour Tanguy, l’adulte a longtemps été l’ennemi, il a fallu percer la carapace. Plus que le travail technique, la fierté est de l’avoir ouvert et lui avoir fait ouvrir les yeux. Aujourd’hui, il a encore de la marge. »
Des débuts réussis à Lyon
Objet de toutes les convoitises, Tanguy Ndombélé a finalement fait le choix de poursuivre sa progression en France, à l’Olympique Lyonnais, au sein d’un club réputé pour sa formation. « Il aurait pu faire le choix de l’argent, il a fait celui de l’intelligence, se félicite Descamps. Cela démontre son état d’esprit. » Et une certaine forme d’intelligence pour celui qui est toujours regretté par Christophe Pelissier, aujourd’hui : « Tanguy fait partie des joueurs de talent. Quand un joueur comme lui commence à jouer dans ce genre de club, il progresse encore plus vite qu’auparavant. Je suis persuadé que la concurrence le fait également progresser car il s’aperçoit qu’il doit être plus régulier. Des joueurs de ce niveau, il n’y en a pas beaucoup en France. On a récupéré d’autres joueurs mais on ne peut pas remplacer Ndombélé. »
Auteur d’une prestation XXL au parc des Princes pour ses débuts sous le maillot lyonnais, Tanguy Ndombélé a rapidement séduit son nouveau public. « On va être honnêtes, on le connaissait pas du tout quand il a signé, reconnaît Hugo Hélin, rédacteur en chef du site le Libéro Lyon. On avait même fait un article humoristique, « Trois trucs (faux) à connaître sur Tanguy Ndombélé ». C’était dur de parler d’un joueur vu uniquement sur des compils Youtube. Il a mis assez peu de temps pour se faire adopter mais je suppose que ça ne doit pas vraiment étonner les Amiénois, vous connaissez le phénomène. » Bien assez pour savoir que l’Olympique Lyonnais a fait une opération en or en le récupérant l’été dernier.
Orphelin de sa pépite, le public du stade de la Licorne profitera à coup sûr de son retour, ce dimanche, tout en espérant qu’il ne brille pas trop face à ses anciens coéquipiers.
Romain PECHON
Crédits photo : PanoramiC
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