Dimanche, en Normandie, Camille Martin aura une lourde responsabilité sur ses frêles épaules. Dernier rempart de l’Amiens SC, la demoiselle appréhende cependant ce Tour Fédéral de la Coupe de France avec détermination, et l’envie de bien faire. Traits de personnalités d’une passionnée de ballon rond qui découvre l’opportunité d’ajouter une ligne à son palmarès. Sympathique à souhait, elle évoque sa carrière avec retenue.
Camille, votre parcours sportif se révèle être étonnant…
J’admets qu’il a connu de multiples étapes. J’ai enfilé mes toutes premières chaussures à crampons à l’âge de 10 ans à Blangy-sur-Bresle. Séduite par l’adrénaline que pouvait provoquer le football, j’ai ensuite rejoins Gamaches où je partageais une passion dévorante au sein d’une formation masculine avant d’être sollicitée par Abbeville. Où cette fois, je n’évoluais qu’aux côtés de demoiselles.
Votre aptitude a rapidement suscitée de l’attention
Il semblerait (rires) ! C’est ainsi que je veillais à intégrer le Pôle Espoir de Liévin où je jonglais alors entre mon cursus scolaire et le football à Hénin-Beaumont. Courtisée par Templemars, je découvrais même dans la foulée le niveau Division 2 durant une saison. Cependant une rupture des croisés me contraignait à lever le pied.
Un coup d’arrêt mais pas une fin en soit…
Effectivement. Au terme de deux années sabbatiques, je me décidais à retrouver mes sensations. Disposant d’un peu de temps libre malgré mes études d’ingénieur à Lille, je trouvais plaisir à enfiler la tunique du FC Porto Portugais Amiens. Avant que l’AS Beauvais-Oise ne m’encourage à étoffer son effectif.
Un tournant semble-t-il dans votre jeune mais prometteuse carrière ?
En effet, jusqu’alors milieu de terrain, je veillais à suppléer, au pied levé, notre gardienne. Un rôle inattendu où je trouvais rapidement mes marques. D’ailleurs, l’Amiens SC me proposait de continuer dans cette voie. Ce que je me suis empressée de faire…
Une orientation qui ne parait vous déplaire ?
Du tout, ce poste me va à ravir, comme un gant en quelque sorte (rires) ! C’est une approche différente, qui nécessite beaucoup d’attention mais j’apprécie. Notre coach, Hicham Andasmas, m’accorde sa confiance, traduit d’ailleurs cela en m’attribuant le brassard de capitaine. Le club nous alloue d’excellentes conditions pour espérer progresser. Les résultats sont pour l’heure conformes aux attentes même s’il est envisageable de regretter quelques petits faux pas qui nous empêchent de siéger actuellement dans le fauteuil de leader de régional 1.
La Coupe de France est un « entracte » dans ce championnat. Avez-vous déjà atteint ce stade de la compétition ?
Je n’oserais être catégorique mais je me souviens que l’aventure tricolore, la saison dernière, avec l’ASBO avait été longue. J’espère sincèrement qu’il en sera de même avec l’ASC. Je reste persuadé que l’équipe dispose des atouts nécessaires pour s’illustrer. Le groupe d’ailleurs affiche sa détermination.
Une appréhension avant cette rencontre ?
Comme tout dernier défenseur, l’anxiété de commettre cette faute de main qui se révèlerait fatale… Maintenant, malgré un manque certain d’expérience, je pense, sans prétention aucune, être à la hauteur. Quoiqu’il en soit, je donnerai le meilleur de moi-même afin de participer à la réussite du groupe.
Le football détient une place importante au sein de votre quotidien ?
Il s’accapare mon temps libre. Il n’est pas une semaine où je trouve un moment pour m’entraîner, frapper dans le ballon. Pour l’heure, je parviens à m’organiser en dépit d’un poste à responsabilités dans une société d’agro-alimentaire, spécialisé dans les flocons de pommes de terre à Rosières-en-Santerre. Néanmoins, cela demeure un plaisir… Mes ambitions ? Pourquoi ne pas (re)découvrir la Division 2 sous le maillot de l’Amiens SC ? Connaître aussi d’agréables émotions lors de ses rencontres « couperets », à commencer aussi par un retour victorieux depuis la Normandie dimanche !
Propos recueillis par Fabrice BINIEK
Crédit photo : Fabrice Biniek – Gazette Sports