Dans l’ombre de Jérémy Stravius, Maxime Grousset a éclaté au grand jour, dimanche dernier à Montpellier, en étant sacré sur le 100m nage libre des championnats de France en petit bassin. Serein, le nageur de 18 ans aborde cette première distinction individuelle chez les seniors avec beaucoup de tranquillité. Entretien.
Ce titre sur 100m nage libre, distance reine, a-t-il un parfum particulier ?
Il a un parfum particulier mais parce que c’est la distance sur laquelle je me sens le plus à l’aise. Cela reste la course que je travaille le plus à l’entraînement. Je suis spécialisé sur le crawl et les petites distances (ndlr : 50m et 100) même si je fais un peu de papillon. Je suis donc également très satisfait par ma troisième place sur le 100m papillon.
Ce premier titre chez les seniors est le fruit d’un long processus entamé en Nouvelle-Calédonie, votre île natale…
Effectivement, j’ai débuté en Nouvelle-Calédonie, où il n’y a qu’une seule structure dédiée à la natation. C’est un pole espoirs mais je voulais intégrer rapidement un pôle France. J’ai donc fait le choix de quitter mon île et ma famille pour continuer mon évolution. J’avais alors un partenaire qui avait déjà fait son choix, il voulait venir à Amiens (ndlr : Thibaut Mary). En plus, je savais qu’il y avait un bon groupe d’entraînement et, surtout, Jérémy Stravius. Ces deux éléments ont compté dans ma décision de venir à Amiens. C’était une bonne chose de ne pas se retrouver tout seul, cela a été bien plus simple pour s’intégrer au sein de la structure.
Comment cela se passe au quotidien avec Jérémy Stravius ?
Il tire tout le monde vers le haut ! On a chacun notre routine personnelle mais il partage énormément ses expériences et son vécu avec le reste du groupe. Aujourd’hui, je le considère comme un ami.
Ce premier titre chez les seniors confirme vos belles performances lors des championnats d’Europe et du Monde juniors…
C’est vrai que j’avais un peu explosé lors des Euros et des Mondiaux juniors, où j’ai obtenu deux médailles d’argent. Néanmoins, j’ai découvert un nouvel univers avec les sollicitations médiatiques et les interviews à la télévision. Je ne vais pas nier que cela fut bizarre. Cette forme de médiatisation était nouvelle mais je ne vois absolument pas cela comme un fardeau. C’est un nouvel élément à gérer, j’essaie de l’appréhender le plus normalement possible.
Pour autant, vous avez changé un peu d’univers en brillant sur un tel événement. En quelque sorte, vous intégrez un nouveau cercle…
A mes yeux, j’intégrerai ce nouveau cercle lors de ma première sélection en équipe de France. Il va donc falloir attendre encore un peu plus d’une semaine et les championnats d’Europe en petit bassin (ndlr : du 13 au 17 décembre à Copenhague). Maintenant, je sais que cette première sélection peut changer quelque chose, je vais intégrer un nouveau groupe. J’ai déjà eu un peu cette sensation à Montpellier. Quand le diffuseur réalise une interview commune avec Jérémy, je me dis que je fais un peu partie de ce groupe.
Cela demande désormais confirmation à Copenhague. Quels sont vos objectifs ?
J’aimerais avant tout entrer en finale. Par la suite, je n’ai qu’un seul objectif, à savoir améliorer mes meilleurs temps. Je ne me mets pas beaucoup de pression, ce n’est pas ma façon de faire. Ces championnats d’Europe font partie de mon processus de développement. J’y vais pour prendre de l’expérience.
Et en ce qui concerne la saison en grand bain ?
Mon objectif en grand bain est d’obtenir ma qualification pour les championnats d’Europe à Glasgow (ndlr : du 12 au 20 août 2018). Quand je vois mes performances sur le 50m nage libre, je me dis que ma principale chance de qualification en finale est sur cette distance. Néanmoins, mon 100m nage libre en petit bassin à Montpellier m’amène à dire qu’il y a aussi un certain potentiel.
Avez-vous le sentiment d’avoir passé un vrai cap durant cette semaine de compétition à Montpellier ?
Je ne dirais pas que j’ai passé un cap. J’ai plutôt été rassuré quant à la suite de ma carrière. Ces championnats de France récompense le travail accompli ces derniers temps. Après, ce n’est pas une fin en soi, j’ai également vu tout ce que je devais améliorer. C’est un point d’étape important.
Propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : PanoramiC
A lire aussi >>
NATATION – Jérémy Stravius : « Me démarquer sur le 50m dos et le 100m papillon »