Président du RCA depuis la fin de saison dernière, après la mise en retrait de Joël Nayet pour des problèmes de santé, Julien Carlier tire le bilan de six premiers mois riches en rebondissements. Entre choix assumés et ambitions pour la fin de saison et les années à venir pour le club.
Quel bilan faites-vous de vos premiers mois à la tête du club ?
C’est une saison que l’on a préparé en amont bien plus que les précédentes avec l’objectif de faire une saison de stabilisation générale du club. Globalement on est pour l’instant dans l’objectif sachant qu’un certain nombre de projets ont été ciblés cette saison avec la partie groupe senior, la partie formation et l’école de rugby. Ce que l’on peut dire c’est que la structuration commence à porter ses fruits sur les différents groupes. L’école de rugby tourne plutôt pas mal avec un état d’esprit que l’on apprécie. Le pôle formation est qualifié pour le niveau régionale 1 avec l’objectif d’être sur le haut de tableau et éventuellement aller en nationale. Pour les seniors c’est là où l’on est un peu moins sur les objectifs. Les féminines ont visé le haut de tableau et les phases finales, ça risque d’être compliqué même si ce n’est pas encore fini. Mais on est sur un nouveau staff avec un nouveau cycle et un groupe qui propose un fond de jeu qui n’est pas mal et de bon augure pour la suite. Les garçons, on a pas réussi à l’intersaison à faire un recrutement comme on le voulait que l’on a réussi à rattraper avec l’arrivée de Maxence (Harry, ndlr) et de joueurs en double licence comme Colas par exemple. On est confiant sur cette deuxième phase pour rattraper la première où l’on a quand même su réagir après un début de saison raté. Globalement, c’est donc plutôt positif sachant que l’on a un bureau efficace qui commence à être calé dans l’organisation générale du club. On est une structure aujourd’hui bien construite sur le plan administratif et financier, ce qui est important pour que la partie sportive fonctionne.
L’objectif a tout de même été revu à la baisse par rapport aux ambitions initiales ?
Les résultats nous ont contraint de viser moins que le top 6 et l’on peut difficilement viser autre chose que le maintien. Mais si l’on n’est pas dans les six mais sept ou huit, on fera mieux que l’année dernière, ce qui fut l’objectif du début de saison. Si l’on fait une bonne deuxième partie de saison et que l’on démarre bien en janvier, on peut encore être ambitieux.
Ce début de saison mouvementé en matière de résultats mais aussi sur la partie extra-sportive vous a-t-il fait douter sur la capacité de l’équipe à réagir et à se mettre au niveau pour obtenir le maintien ?
Il se trouve que ça bossait bien à l’entraînement, j’avais de bons retours avec des progressions dans pas mal de secteurs de jeu, mais l’on n’arrivait pas à gagner le week-end. Il a fallu trouver le déclic qui a lancé notre saison et nous a permis de gagner des matchs importants. J’ai toujours su que cette équipe avait le niveau, il manquait juste un petit quelque chose. Le fait d’avoir ajouté un élément structurant au poste de numéro 10, je suis persuadé que ça va nous faire franchir un cap car on va avoir un groupe d’avant solide, des arrières performants et entre deux, un mec capable de faire le lien de manière optimale en jouant dans les bonnes zones au bon moment. Sur le début de saison on a parfois eu un jeu aléatoire avec des choix qui ne nous ont pas permis de finaliser. On a aussi réussi à changer l’état d’esprit et les mecs on passé un cap sur le plan défensif, il a fallu du temps mais je pense que ça y est, on est capable maintenant de ferrailler dur sur notre ligne pour conserver un avantage dans les dernières minutes par exemple.
Vous évoquez l’arrivée d’un numéro 10, vous en aviez un de qualité l’année dernière avec Van Rensburg que le bureau a décidé de ne pas conserver. C’est un choix financier que vous avez regretté car sportivement ça a laissé un gros vide ?
Ruan est une personne qui coûte cher au club et c’est une donnée à prendre en compte surtout qu’il a manqué par mal de match l’année dernière. En effet, quand il était là c’était un énorme plus mais il y avait un problème de régularité pour un joueur avec son statut. C’est une personne que l’on apprécie beaucoup avec des compétences de gestion de jeu et d’entraînement au dessus. On a dû faire un choix et l’on ne pouvait pas le conserver en l’état. On lui a fait une proposition qu’il a refusée et donc voilà, on est passé à autre chose. En tant que dirigeant on est là pour peser le pour et le contre financièrement et sportivement et l’on a fait un choix que l’on assume. On s’est peut être prit trop tard ou l’on a eu la mauvaise méthode dans notre recrutement cet été. On a appris de cette phase là pour ne pas refaire les mêmes erreurs dans le futur.
L’objectif était donc bien de le remplacer numériquement cet été par un 10 de métier et non de faire venir Robin Pellet pour jouer à ce poste ?
Oui, on avait prévu de le remplacer par un pur numéro 10 et Robin est venu pour jouer en complément en 9 pour soulager Maxime, dont l’absence l’année dernière nous avait fait du mal. Ou potentiellement en 15 car il en a le potentiel. Mais en aucun cas il était venu pour jouer numéro 10. Après on a eu des personnes qui devaient nous rejoindre et qui ne sont jamais venues. On l’a appris quand on ne les a pas vu à la reprise et que l’on n’avait plus de nouvelles ni de réponses. Ces personnes n’ont pas fait les choses proprement j’ai envie de dire. Après c’était peut être à nous de faire autrement mais on ne peut pas maîtriser réellement ce genre de chose.
C’était primordial pour vous au vu du début de saison d’aller chercher un numéro 10 ?
Oui, on a rapidement vu que l’on devait combler un manque sur ce poste. Le numéro 10 est le maître à jouer dans une équipe et un élément primordial. On a réussi à rétablir les choses avec la venue de Maxence dont on a vu l’impact immédiatement. Globalement, le fond de jeu on l’avait mais il fallait prendre les bonnes décisions au bon moment, jouer dans les bonnes zones et savoir évacuer dans certaines zones, conserver quand il le faut, ne pas conserver à l’inverse. Et l’on pense que l’arrivée de Maxence va nous permettre de mieux mettre en place notre jeu.
Sans forcément être une excuse vous avez eu pas mal d’absences depuis le début de saison de joueur cadre comme Bauer, Grenet ou encore O’Neill, cela a forcément eu un impact sur le groupe ?
Ce sont des joueurs importants et donc forcément on est meilleur quand ils sont sur le terrain. Matthews a montré un gros apport sur ses apparitions et il nous a manqué. Après on a eu moins de blessures que sur les dernières années en termes de quantité. On a vu contre Versailles que l’on a su gagner sans Tsomondo, O’Neill ou Bauer par exemple. Ce sont des joueurs qui sont venus nous apporter un plus et leur expérience, mais l’on doit être capable de faire aussi sans eux.
On voit cette saison que l’équipe réserve qui s’est plutôt rajeunie a du mal cette saison. C’est un problème pour vous ?
C’était une volonté d’intégrer des jeunes car c’est le futur du club et cette équipe est le réservoir de la première. Maintenant le club monte en niveau et il faut que les gens assimile la nécessité de s’entraîner plus. La jeunesse n’est pas la seule raison et n’est pas forcément une excuse. On essaye d’analyser ce qu’il se passe car on n’a pas beaucoup moins de compétences mais peut être que l’on a besoin d’un peu plus de maturité. On va essayer de trouver des solutions pour retrouver des résultats positifs car la jeunesse n’excuse pas tout. Avec le travail nous retrouverons des résultats en adéquation avec nos attentes.
L’un des gros projets du club est la création d’un centre d’entraînement, c’est quelque chose qui sera prêt pour la rentrée ?
C’est un objectif très important pour le club, l’un des objectifs prioritaires. C’est la mission principale de Martin cette saison et on est sur la bonne voie. On espère pouvoir annoncer de bonnes choses en début d’année prochaine pour un lancement dès la rentrée de septembre. On a de bons contacts avec les lycées autour que ce soit la cité scolaire ou la providence.
Ce projet c’est l’avenir du club pour vous permettre de former des joueurs capables d’intégrer rapidement le groupe seniors et l’équipe première mais surtout pour vous éviter d’avoir à trop recruter à l’extérieur ?
Cela doit nous permettre de conserver nos meilleurs jeunes et d’habituer rapidement les jeunes à un gros volume d’entraînement que l’on retrouve en seniors. On va pouvoir conserver nos meilleurs jeunes mais aussi en attirer pour alimenter à l’avenir nos équipes seniors. Plus on va former de joueurs, moins on aura besoin de recruter.
Qu’est-ce que l’on peut vous souhaiter pour la fin de saison ?
J’espère que l’on va se maintenir et je crois encore au top 6 donc pourquoi pas aller chercher cette sixième place. Que l’équipe féminine accroche une place en phase finale même si ça ne sera pas simple. Que le pôle formation accroche une finale et qu’il la gagne, ce serait mérité car il bosse dur avec de bons éducateurs. On peut viser la nationale 1 et ce serait essentiel pour l’avenir de nos jeunes qu’ils jouent à haut niveau. Et bien évidemment que notre projet de CEL voit le jour à la rentrée.
Aurélien Finet
Crédit Photo : Kevin Devigne – Gazettesports