Après plus d’une décennie de présidence, Denis Chatelain vit présentement sa dernière saison à la tête de l’Amiens Sport Tennis de Table. Véritable fer de lance du club, celui-ci s’est exprimé sur différents moments marquants de ses mandats mais également sur le futur de l’ASTT.
En tant que président, quel a été votre meilleur souvenir de cette décennie ?
Les meilleurs souvenirs sont toujours ceux qui sont à venir. Les bons moments ne sont pas toujours avec l’équipe une. Quand on a accueilli l’équipe du Japon il y a 10 ans, c’était énorme. Quand on a organisé le Ping Tour sur la place de la Maison de la Culture, c’est quelque chose qui avait fédéré beaucoup de monde du club. Quand on a accueilli, à plusieurs reprises, une petite équipe allemande, des amis, c’est vraiment toujours très sympa. On a d’ailleurs été avec eux à Düsseldorf, voir les championnats du monde. Après au niveau sportif, les play-offs de montée de N1 en Pro B. Puis tous les moments qu’on a pu partager avec tous les joueurs.
À l’inverse, quel a été votre pire souvenir ?
Le pire, là il n’y a pas photo. C’était le match pour jouer la finale contre la dream team des frères Lebrun l’an dernier où on va à Tours. On peut perdre 3-1, on peut perdre 3-2 mais on se prend une terrible rouste 3-0, il ne s’est rien passé pendant ce match. C’est mon pire souvenir de ping-pong, c’était une catastrophe ce match.
Est-ce que 2023 a répondu à vos attentes ?
Oui, on savait que ça allait être compliqué parce que toutes les équipes se sont renforcées, le niveau ne fait que monter. Financièrement nous on a du mal à suivre, on n’a pas un budget pour jouer en Pro B. On a quand même réussi, même si on a fait moins 27 000 euros l’an dernier. On a réussi à composer une équipe avec les moyens que l’on a et puis finalement, dans la bagarre ça se passe bien.
Quel bilan tirez-vous de cette année sur l’ensemble du club ?
On sent qu’il y a un engouement, une dynamique vraiment très positive. On a embauché un nouvel entraîneur qui participe beaucoup. On a pas mal de petits entraîneurs bénévoles qui se greffent à ça. On sent qu’il y a une émulation pour l’encadrement des gamins. On sent qu’on se structure de plus en plus, on est passé de 200 à 300 licenciés maintenant. Il y a de plus en plus de monde au club, tous les soirs, de différents niveaux et groupes. Du groupe compétition au groupe loisir, qui a un bon succès aussi. Il y a le groupe handisport et sport santé qu’on essaye de continuer à promouvoir. Pour moi tous les signaux sont au vert, c’est très positif.
Comment voyez-vous l’ASTT après votre départ ?
Pareil, il va continuer. C’est ce que je dis tout le temps, c’est bien aussi qu’il y ait un renouvellement des gens du comité ou du président parce que ceux qui s’accrochent trop longtemps, on le voit dans d’autres sports, c’est néfaste pour l’association. Donc c’est bien, des nouvelles têtes qui arrivent, des nouvelles idées et dynamiques. Le club va continuer avec certainement des projets différents, encore plus ambitieux j’espère. Il y a encore des tas de trucs à faire, monter en Pro A pour l’équipe une, jouer des coupes d’Europe, ça c’est au niveau sportif. Puis après continuer à croître en termes de licenciés et de diversification des activités. Aussi chasser du partenaire, ça sera la tâche du nouveau président. S’il y a un regret, c’est là-dessus que moi j’ai échoué. Ce n’est pas mon métier ni mon caractère d’aller démarcher, vendre du rêve aux partenaires et ça sera la future étape. Comme je le disais, on a un budget trop petit pour la Pro B, pour pouvoir continuer à se maintenir déjà à ce niveau et à progresser, il faut trouver des sources de financement. On sait qu’au niveau public, on est au taquet quasiment et donc il faut trouver du financement privé.
Vous continuerez quand même de les suivre ?
Oui bien sûr, là je me mets plus en retrait en termes de représentation du club mais je serai là pour filer un coup de main comme d’habitude.
Qu’est-ce qui va le plus vous manquer une fois que vous aurez lâché la présidence du club ?
Pas grand-chose parce que je fais aussi la trésorerie et ça je peux vous dire que je ne vais pas du tout le regretter. Ce n’est pas du tout mon truc et pourtant je le fais depuis plus de dix ans. Ça je vais être bien content de le laisser. Ça va être mon bonheur de tous les matins d’arrêter de faire les virements, la compta, les fiches, etc… Après sur le reste, rien ne va me manquer parce que je vais continuer à participer à la vie du club.
Propos recueillis par Alexis Vaury
Crédit photo : Kevin Devigne / Louis Auvin – Gazette Sports