Revenu en cours de saison pour remplacer Jean Charles Suiveng, Pierre Alain Lavillette va voir comme prévu sa mission prendre fin à la fin de la saison. Pour le remplacer le club picard à choisi un nom bien connu dans le football samarien puisque Dominique Chevalier sera le nouvel entraîneur.
Sans club cette saison, celui qui a connu de nombreuses expériences dans sa carrière d’entraineur passant notamment par l’ASC ou plus récemment Roye est un amoureux du football. Sans langue de bois comme à son habitude, il revient sur les raisons qui l’ont poussé à accepter ce projet.
Qu’est ce qui vous a poussé à revenir sur un banc et plus particulièrement celui d’Ailly-sur-Somme ?
Pierre Alain Lavillette le coach actuel est revenu en cours de saison pour remplacer Jean Charles (Suiveng) en étant clair sur le fait qu’il ne continuerait pas la saison d’après. Le club cherchait donc un coach et m’a sollicité. J’ai rencontré le président et son comité. Ils avaient un projet club qui m’a séduit et qui était très intéressant pour moi. On a tout de suite été en adéquation. J’avais des possibilités l’année dernière de prendre des clubs mais je n’en ai pas pris car les mentalités d’aujourd’hui ont changé par rapport à mes valeurs et ce n’est pas toujours évident de trouver un projet en adéquation avec mes valeurs. Là j’ai trouvé un projet qui me correspond et ce que j’ai aimé c’est que l’on a parlé seulement de football et d’un projet club. Je vais avoir la responsabilité de l’équipe première en R2 ou R3 mais aussi un regard sur les équipes de jeunes. C’est un club qui a évolué en N3 avec des installations en conséquence et certains moyens financiers qui ont permis de bâtir des équipes. Aujourd’hui le club est redescendu et ce n’est plus le cas. C’est pour cela que je viens car je suis un peu à l’opposé de tout ça et du football “business”, ce qui m’intéresse ce sont les valeurs humaines avant tout pour construire un gros projet. Sur le plan sportif quand tu connais les personnes qui t’entourent que ce soit la direction du club, les éducateurs ou les joueurs tu peux grandir et plus facilement stabiliser le club à un certain niveau, c’est en tout cas comme ça que je vois les choses. Ce qui m’a plu, c’est vraiment le projet club et la cohérence donnée entre toutes les catégories. L’objectif est de faire adhérer les joueurs à ce projet et s’ils ne sont pas en adéquation ils pourront partir s’ils le souhaitent.
Pour moi tu dois choisir en fonction de ce que tu ressens.
Le fait que le club puisse évoluer en R3 ne change rien pour vous ?
Non, ça ne change rien dans ma décision car je suis venu pour un projet global et en connaissance de cause. J’avais 6 possibilités cette saison et j’ai rencontré les présidents de club pour définir un projet. Pour donner un exemple qui montre que le projet sportif et club est le plus important pour moi, j’ai accepté un projet sans savoir quelles seraient mes indemnités. Quand les présidents me demandent mes prétentions par rapport à mes diplômes et mes expériences je leur dis toujours que la question me gêne car l’argent ne doit pour moi pas intervenir dans la décision, c’est secondaire. Dans mes expériences passées on m’a dit je vous propose tant et j’ai dit oui, mais je n’aime pas réclamer une somme. Pour moi tu dois choisir en fonction de ce que tu ressens. Forcément je préfère que le club reste en R2 mais pour moi ça ne change pas le projet au fond.
Cela va par contre changer les choses dans le recrutement ?
Oui, forcément on va devoir attendre de savoir dans quelle division on va évoluer pour recruter car le projet vendu n’est pas le même. Il y a un écart assez important entre la R3 et la R2 de ce que j’ai pu voir cette année et l’année dernière quand j’ai donné un coup de main à Roye en R3. Le coach est parti après quelques matchs car c’est de plus en plus compliqué de diriger des équipes, de les intéresser et d’avoir un discours en adéquation avec la jeune génération mais aussi l’ancienne. Après j’ai pu voir pas mal de matchs cette saison même si j’étais là en tant que papa. En D2 et en R2, j’ai vu de très bons jeunes et de bons joueurs et mon idée est de ne pas trop dénaturer ce groupe. Il y a un manque d’expérience et c’est là dessus qu’il faut que je les aide à grandir et à se bonifier. Après il faudra quelques joueurs à des postes qui me semblent pertinents pour aider le groupe à grandir. Il faudra aussi voir en fonction des éventuels départs mais l’idée reste de continuer avec une grosse partie de ce groupe.
Je n’ai aucun problème pour faire la part des choses
Votre fils joue au club et coach aussi des jeunes, est ce que cela a joué dans votre décision ?
Oui effectivement il est entraîneur depuis plusieurs années au club et il joue en seniors. À un moment donné ça a joué un peu. Je me suis mis à sa place car ce n’est pas toujours facile comme situation. Ça n’a pas été déterminant mais pour qu’il y ait une cohésion de groupe, il faut être juste et si pour moi il n’y a pas de soucis, ça peut en être un pour certain. Pour moi sur le terrain ce n’est pas mon fils mais un joueur du groupe et je n’ai aucun problème pour faire la part des choses. Je l’ai déjà eu à plusieurs reprises sous mes ordres. Après c’est plus pour lui, il a d’ailleurs déjà été chambré de manière « bon enfant » par ses coéquipiers qui lui ont dit qu’il serait capitaine l’année prochaine. Moi ça ne me gène pas mais c’était vraiment par rapport à lui, il a déjà vécu cela et ça a toujours été. Il n’était d’ailleurs pas au courant au début, il l’a été alors que ma décision était déjà prise.
Aurélien Finet
Crédit Photo : Léandre Leber – Gazette Sports (archives)