Eddy Rozé, l’avaleur du bitume
Voici environ deux mois, le marcheur amiénois Eddy Rozé était venu donner le coup d’envoi d’un match de football à la Licorne.
Un match un peu particulier puisqu’il s’agissait d’Amiens-Colmar, comptant pour le championnat National.
Or, début juin (le 7 exactement), Eddy Rozé va s’aligner pour la quatrième fois, au départ de cette épreuve mythique de marche qui, jadis, s’appelait Paris-Strasbourg ou inversement et est devenue aujourd’hui Paris-Colmar.
A cette époque, Eddy Rozé venait de remporter les 24 Heures de Château-Thierry. Une sorte de mise en jambes pour ce passionné de marche athlétique, compagnon d’entrainement de Yoann Diniz qui, s’il est licencié à Reims, réside bel et bien en Picardie.
Début mars, après une petite semaine de récupération, l’Amiénois a repris l’entrainement.
« A Château-Thierry, le parcours était très difficile et surtout, il a plu durant huit heures », nous avait alors déclaré ce champion vraiment peu ordinaire.
Sur 24 Heures, normalement, l’athlète ne bénéficie d’aucun repos obligatoire ce qui n’est pas le cas dans Paris-Colmar puisque le marcheur est sur la route durant trois jours.
« Nous avons en effet deux heures de repos obligatoire pour satisfaire aux contrôles de cardio et de podologie. Le docteur vient nous voir afin de constater si nous sommes en mesure de continuer. C’est le seul repos obligatoire.
« Depuis le mois de décembre, je suis aux taquets pour m’entrainer jour et nuit et surtout trouver une équipe d’assistance. Cela représente quinze personnes dont deux kinés, une infirmière, des suiveurs à vélo et en marche qui doivent me relancer quand je suis moins bien. Et je n’oublie pas les partenariats qui vont m’aider.
« Sur le plan alimentaire, je fais très attention quasiment toute l’année. Même si je m’autorise une petite bière de temps en temps. »
Le 3 juin, Eddy Rozé sera donc dans ses .. petits souliers. Il aura tout fait pour être prêt pour ces 3jours.. .
«C’est ma quatrième participation avec pour objectif de faire mieux et d’aller au bout.
C’est une sorte de dépassement de soi. »
L’an dernier, le marcheur amiénois avait terminé 5e en 61h20’33s.
Au fait que va toucher le vainqueur ? On est loin évidemment des salaires de certains sportifs. Le vainqueur ne touchera que 5000 euros et cette somme lui permettra de rembourser les frais engagés.
Marcheur atypique Eddy Rozé a mené sa carrière très sagement. Il a commencé sur les petites distances gagnant ses galons d’international et régulièrement, il a augmenté les kilométrages.
Jusqu’où ira-t-il ?
Eddy Rozé ne parle pas de retraite sportive même s’il sait que le temps lui est désormais compté. Mais conclut-il : « Pour l’instant, je ne compte pas m’arrêter ».
Lionel Herbet