C’est en effet la question qu’on peut se poser après cette troisième étape de Paris-Nice, la première course à étapes de cette saison.
D’abord c’était la première fois depuis au moins trente ans que la course comportait une épreuve contre la montre par équipes. Certes, cette spécialité existe depuis longtemps et le règlement était que les temps étaient pris à l’arrivée du quatrième coureur de chaque équipe. Cela voulait dire que les coureurs d’une équipe avaient pour but de tout faire pour que l’équipe reste groupée le plus longtemps, c’est à dire jusqu’à l’arrivée. Il fallait qu’un groupe d’au moins quatre concurrents rallie la ligne d’arrivée.
Ce n’était pas toujours évident car il arrivait que certains craquent mais l‘esprit d’équipe, la solidarité devaient primer sur l’individuel. C’est ce qui s’appelait vraiment la course par équipes. Ce mardi, les organisateurs ont innové et apporté un énorme changement. Les temps étaient pris cette fois sur le premier de chaque formation en lice pour le classement de l’étape, tandis qu’au classement général les temps réalisés par chaque coureur étaient, eux, conservés individuellement. C’est ainsi qu’en général, c’est le leader de chaque formation qui ralliait l’arrivée en solitaire. Le leader de chaque formation était ainsi protégé le plus longtemps possible et c’est lui qui portait l’estocade, le plus souvent, dans le dernier kilomètre.
Ce mardi, on a surtout vu des arrivées individuelles avec l’exception peut-être de la formation Groupama-FDJ avec deux coureurs ensemble dont le leader David Gaudu. Groupama-FDJ a réussi une belle performance en prenant la 4e place et Arnaud Démare qui s’est relevé à un kilomètre de l’arrivée, y a contribué.
Les avis divergent donc sur ce règlement qui n’est pas définitif. Il est certain qu’à un moment, les spectateurs se sont demandés s’ils n’assistaient pas à une course en ligne avec dans le final un ou deux échappés. Mais nous avons eu droit à un beau lauréat puisque ce contre la montre par équipes a permis au Danois, Magnus Cort Nielsen de l’équipe EF Education EasyPost, de revêtir le maillot de leader.
Lionel Herbet
Crédit photo : Léandre Leber – Vas Y Mojo (archives)