CYCLISME : Corentin Ermenault aurait aimé être footballeur professionnel
Tout juste de retour de Bergen en Norvège et après avoir satisfait à une télé qui l’avait invité, Corentin Ermenault a accepté avec plaisir de se rendre lundi soir, chez nos amis de France Bleu Picardie de participer à l’émission la Tribune. Emission animée par Mathieu Dubrulle. A plusieurs reprises, nous avons eu l’occasion d’évoquer la saison remarquable réalisée par le fils de Philippe Ermenault. Corentin s‘est notamment illustré cet été en devenant champion de France senior de la poursuite individuelle sur la piste du vélodrome d’Hyères, en battant en finale, le chevronné Sylvain Chavanel.
La semaine dernière, Corentin a obtenu la médaille de bronze dans le contre la montre individuel Espoir du championnat du monde en Norvège. D’où une satisfaction légitime :« C’est évidemment pour moi une grosse satisfaction. Parce que c’est mon premier podium mondial. Cet été, j’ai tout misé sur l’entrainement car je n’ai disputé qu’une seule épreuve : le Tour du Doubs. A Bergen, j’ai surtout bien géré mon effort sur la distance des 37km. A cinq kilomètres de l’arrivée, je n’étais que 5e et j’ai su alors terminer très fort comme un vrai poursuiteur. Je pense que la fraîcheur physique m’a beaucoup aidé ».
Corentin Ermenault n’a pas terminé encore sa saison car prochainement, il sera sur la piste du Vélodrome de Berlin afin de disputer les championnats d’Europe. Ensuite, viendront les vacances bien méritées qui le conduiront un peu partout dans le monde au Mexique, Bali, Los Angeles etc. La saison prochaine le verra avec un nouveau maillot, une nouvelle équipe Vital Concept qui sera dirigée par Jérôme Pineau.
La saison 2018 devrait voir Corentin Ermenault plus sur la route que sur la piste.
« C’est sur la route que je gagne ma vie » dit-il. Et puis, il aura le temps de se remettre sur son vélo de piste car il souhaite participer aux Jeux Olympiques de Tokyo et pas seulement sur la piste mais aussi sur la route dans le contre la montre par exemple. Corentin Ermenault est évidemment différent de son père qui, pour le moment, possède un meilleur palmarès que lui avec deux médailles olympiques et deux titres mondiaux individuels. Mais il est capable d’être à l’aise sur les deux tableaux route et piste ce qui, dans le cyclisme moderne, n’est pas fréquent du tout. Corentin estime aussi que cette saison, au sein de l’équipe de Brad Wiggins, son idole, il a beaucoup appris. « Cela s’est très bien passé. J’ai fait les courses que je voulais et puis, j’ai appris à parler anglais».
Corentin Ermenault ne suivra pas Wiggins qui a décidé que sa nouvelle carrière serait … l’aviron.
« Pourquoi j’ai décidé de rejoindre l’équipe dirigée par Jérôme Pineau ? Parce que tout simplement, il me voulait et qu’il m’a souvent appelé. Pourtant, j’avais reçu plusieurs propositions. La saison prochaine, je vais faire plus de route afin d’acquérir les bases du métier, prendre du volume, forcer dans les jambes et surtout bouffer du pavé ». En quelque sorte, Jérôme Pineau voit Corentin Ermenault, non seulement confirmer sur la piste mais aussi bien se comporter sur la route et pourquoi pas, dans des classiques comme Paris-Roubaix ou le Tour des Flandres. Enfin, Corentin Ermenault va prochainement signer sa licence au sein de l’AC Amiénoise (un coureur pro doit être impérativement licencié dans un club amateur).
Interrogé lundi soir sur ce qui a été sa première passion, le football, Corentin a répondu avec certitude « que parfois, il lui arrivait de penser qu’il aurait pu être un footballeur professionnel ». C’est qu’avant de pratiquer le cyclisme, Corentin a joué en tant que défenseur central à Salouel et ma foi, pour l’avoir vu, Corentin avait de grosses qualités.
Corentin aime du reste l’Amiens SC et samedi, il assistera au match contre Lille avant de donner, un peu plus tard, le coup d’envoi du match contre Lyon.
Lionel Herbet