Nouveau capitaine de l’ESCLAMS, Theo Jouvin revient sur le début de saison de son équipe mais aussi la deuxième partie de saison entre ambition et réalisme.
Comment va votre cheville, car on vous a quitté blessé ?
Ça va de mieux en mieux. Je travaille depuis 1 mois et demi chez le kiné pour faire en sorte de revenir le plus vite possible. Ce n’est pas la pire des blessures mais c’est plutôt long à réparer et surtout à retrouver des sensations. J’espère pouvoir revenir en début d’année 2023, ça sera peut-être un peu juste mais ce n’est pas impossible.
Vous êtes resté cette saison malgré la descente, pourquoi avoir fait ce choix ?
La décision de rester s’est faite plutôt tard dans le processus de recrutement. Le projet que m’a présenté Salah et le staff était cohérent et c’est ce que je voulais. Je connaissais déjà le club, le coach, donc ça a rendu le choix plus facile.
Scorer m’importe peu malgré que le basket moderne ne soit vu qu’à travers les points.
Vous êtes capitaine cette année, comment appréhendez-vous ce nouveau rôle ?
Ça se passe très bien. Ce n’est pas vraiment quelque chose de nouveau pour moi. J’essaie d’être au mieux le relai entre le coach et nous les joueurs, sur le terrain bien évidemment mais aussi en dehors.
On vous voit beaucoup moins scoreur mais plus à la création depuis le début de saison, pourquoi ce changement ?
Oui, ce n’est pas faux, même si je n’ai jamais été un grand scoreur. Mais je m’adapte à l’équipe. Il y a assez de joueurs qui peuvent scorer et qui le font. Donc j’essaie de leur rendre la vie plus simple en créant pour eux. Scorer m’importe peu malgré le fait que le basket moderne ne soit vu qu’à travers les points. Comme je l’ai dit, je sais faire. L’équipe avait besoin d’un peu plus de points de ma part ces derniers temps, ce que j’ai essayé de faire et réussi. Je m’adapte.
Comment jugez-vous le début de saison de l’équipe ?
Le début de saison n’est pas mauvais malgré toutes les difficultés que nous avons eues. Nous avons embêté Dourges, qui est quasiment assuré de monter en Nationale 2 avec un très bel effectif, à l’extérieur et seulement à 6 joueurs, battu Beuvrages qui avant notre match était l’une des meilleures équipes du moment. Les défaites que nous avons subies sont uniquement de notre faute, et nous pouvons nous en vouloir. Mais nous sommes dans le projet.
Et à titre personnel comment jugez-vous votre début de saison ?
Ça n’a pas été facile. Le niveau et les espaces sont vraiment différents par rapport à la Nationale 2. C’est un autre basket. J’ai eu besoin de m’adapter et ça a pris du temps. J’ai aussi eu besoin de revenir un peu plus sur mon poste que je préfère, que j’avais délaissé un peu. Mes coéquipiers ont toujours été derrière moi ce qui a été important. Avant ma blessure, je restais sur 4/5 matchs ou j’avais retrouvé mon niveau, j’espère y être de nouveau à mon retour.
L’équipe a mis du temps à se composer comment l’avez-vous vécu ?
Effectivement. On a mis du temps à avoir l’équipe au complet. Et c’est sûrement ce qui nous a coûté quelques victoires aussi. Mais c’était indépendamment de notre volonté et de celle du club. Tout a donc pris beaucoup plus de temps : la cohésion, les automatismes, savoir jouer ensemble, le rôle de chacun dans l’équipe… Mais tout ça est derrière nous. L’équipe est maintenant au complet et on nous a prévenu que l’équipe n’aurait plus de gros changements. Ça laisse présager une bonne deuxième partie de saison.
Il y a eu le départ d’Andrius Globys, comment ça a été vécu par le groupe ?
Ça a été un moment assez douloureux pour tout le monde. Pour lui, bien évidemment, parce que je pense qu’il se sentait bien dans l’équipe, en France, et avait une bonne relation avec chacun de nous. Et puis pour tout le groupe parce que bien sûr il y a la compétition, la gagne, mais en plus de tout ça y a le côté affectif de chaque être humain. C’est le sport de haut niveau, on sait tous comment ça marche et on en connaît les raisons.
Quelles sont vos ambitions pour la deuxième partie de saison ?
Les ambitions restent les mêmes. D’abord le maintien pour le club. C’est le premier objectif. Mais pour nous joueurs, on ne peut pas accepter ça. On veut toujours plus. Et c’est ce qui va nous motiver et nous pousser pour la deuxième partie de saison. Donc je dirai continuer à garder notre série d’invincibilité à domicile, faire des coups à l’extérieur et essayer d’accrocher la deuxième place. Je pense que nous en sommes capables.
Quel a été votre meilleur souvenir avec votre club cette année ?
Ça risque d’être une réponse contradictoire, mais la victoire contre Beuvrages à domicile, qui est aussi le match de ma blessure. Le scénario du match, l’ambiance, les supporters… C’est le match où nous avons le plus montré notre notion de groupe.
Quand on passe d’une saison comme celle de l’année dernière à celle-là, on ne trouve pas de mauvais moments
Quel a été le pire souvenir avec le club cette année ?
Il n’y en a pas tant que ça. Quand on passe d’une saison comme celle de l’année dernière à celle-là, on ne trouve pas de mauvais moments. La saison se passe bien, le groupe est bon. Il y a bien sûr le départ d’Andrius qui m’a affecté, mais à part ça, je n’ai pas de pire souvenir.
Comment avez-vous évolué en tant que joueur ?
J’essaie de m’améliorer sur certains points. J’essaie de montrer une meilleure image de moi-même. Le rôle de capitaine m’aide dans cet apprentissage, et je pense bien m’en sortir. Mais au niveau du basket, je reste le même. Je m’adapte. J’essaie de rendre la vie de mes coéquipiers plus simple.
Qu’est-ce que l’année 2022 vous a permis d’apprendre ?
L’année 2022 n’a pas été simple. Mais je pense que ça m’a permis de prendre de l’expérience et d’avancer. Il faut toujours garder la tête haute et les mauvais moments ne sont pas constants. Après la pluie vient le beau temps comme on dit, et c’est exactement ce qu’il se passe en ce moment.
Quelle est votre plus grosse émotion dans le sport cette année ? (d’une manière générale)
Je pense qu’on est tous d’accord pour dire la coupe du monde 2022 de foot au Qatar. Ça a rendu tous les français heureux. L’issue finale n’est pas celle espérée mais les émotions durant la finale ont été très fortes.
Que peut-on vous souhaiter sur le plan sportif pour l’année 2023 ?
Une bonne santé. C’est le plus important. Bien guérir de ma blessure à la cheville, retrouver des sensations. Et ensuite, continuer à prendre du plaisir sur le terrain, continuer de gagner, d’être bon, et d’accrocher la meilleure place possible au classement.
Aurélien Finet
Crédit Photo : Kevin Devigne – Gazette Sports