Devenu co-président des Green Falcons, Benoît Oudar raconte l’année 2022 au sein du club, assez mouvementée.
Quel a été votre meilleur souvenir cette année ?
Je dirais le lancement du nouveau logo, parce que ça faisait longtemps que l’ancien existait. Entre le Covid et fin 2021, ça a été compliqué au niveau du club, on a perdu des licenciés. L’été dernier, on a refait un nouveau bureau et on a voulu lancer une nouvelle dynamique. Et ça devait passer par un renouveau sur le logo. On voulait quelque chose de dynamique, de moderne, tout en gardant du old school car c’est l’esprit du club.
On a refait les maillots également. Tout s’est fait en interne. On est partis à la chasse aux sponsors, on en a cherché des nouveaux, en plus des fidèles. On voulait un blason qui se voit de loin. On l’a lancé le week-end de la rentrée scolaire. Lors de la première journée de N1 et de N3, on a pu arborer les nouveaux maillots. On voulait que ce soient les seniors qui ouvrent le bal. Ça a été plutôt réussi, en plus sur une victoire. Cela reste relativement important de changer de logo, il ne faut pas perdre l’identité. Il y avait du renouveau dans toute la journée.
Au contraire, quel a été votre pire souvenir ?
La descente de la saison dernière. Tous les efforts que les jeunes avaient pu fournir n’ont pas été récompensés. Les matchs pour la relégation se jouaient en trois fois. On perd le premier, pour le coup il n’y avait pas photo, Besançon était au-dessus. On gagne le week-end d’après chez eux, renversement total, Pont-de-Metz est au-dessus, ils avaient faim. Troisième match, on commence bien et ça finit mal parce qu’on perd alors qu’on menait au score. Donc nous sommes relégués. Ce n’est pas la fin du monde non plus, mais c’est dur car les efforts n’étaient pas payés. Ils avaient progressé et pris du plomb dans la tête en fin de saison, surtout quand on perdait beaucoup beaucoup de matches, et ils étaient toujours tous là. Les premières mi-temps étaient toujours bien jouées. Heureusement ça s’est bien terminé, on a pu rester en N1 grâce au règlement et à la non montée de certains.
On veut (…) créer une vraie formation.
Que peut-on souhaiter aux Green Falcons en 2023 ?
La 4ème place du championnat. L’objectif de cette saison, c’est de tout faire pour aller en play-offs. Une place de 4ème, ce serait le but ultime, sinon les 5ème ou 6ème places permettraient de ne pas se poser de question pour l’année prochaine. Individuellement, on a beaucoup de bons joueurs, collectivement la mayonnaise ne prend pas toujours. On ne veut pas revivre ce qu’on a vécu la saison dernière.
Il y a quand même du monde qui nous suit, il y a du public et ce n’est pas rien, le public ça porte, quand ça pousse derrière, c’est plaisant. On a une chance d’avoir des supporters qui viennent. On veut toujours avoir nos supporters présents à domicile, sur les réseaux aussi.
Si on prend le début de saison prochaine, ce sera de recruter des plus jeunes joueurs. Priorité aux catégories les plus jeunes, il faudrait qu’on puisse remplir l’école de roller, et pourquoi pas avoir une équipe de U13. Il faut repartir de la base, c’est ce que le club a toujours fait. On veut perdurer, des plus jeunes jusqu’aux seniors, et créer une vraie formation. On reste un club familial.
Selon vous, quel Green Falcon a fait la meilleure progression ?
Je dirais Adrien Josse, qui reste très performant et il a beaucoup évolué. Jusqu’à présent, il était relativement individuel et maintenant il nous sert beaucoup dans le collectif. C’est ce qu’on lui a demandé quand il est revenu chez nous. C’est une énorme progression, il reste dans les meilleurs sportivement. Mathieu Coppin aussi est fédérateur. En termes de jeunes, je dirais Oscar Pellerin, qui reste un gamin de 17 ans. Il a beaucoup progressé. C’est un gamin qu’on a connu depuis tout petit. Il est totalement investi et ça fait du bien. Je trouve que quand il n’est pas là, on ressent un manque. S’il y a un coup de chapeau à donner, je pense que c’est à lui.
En quoi l’année 2022 vous a fait évoluer et permis d’apprendre personnellement ?
Je suis arrivé dans le club en 2016, car un de mes fils voulait faire du hockey. La mayonnaise a pris tout de suite, je me suis entendu avec beaucoup de parents du club. J’ai toujours été dans le milieu du bénévolat, et quand il fallait donner un coup de main, j’essayais d’être disponible. A l’assemblée générale, on m’a dit que je pouvais me présenter au bureau. J’ai été élu vice-président jeunesse. J’ai fait deux mandats. Et sur la dernière assemblée, Antoine (Demaret, ndlr) avait besoin d’être épaulé, car cela prend du temps, et le fait d’avoir perdu du monde a affecté le côté personnel.
Je me suis proposé de faire une co-présidence pour pouvoir mieux répondre à nos licenciés et avoir quelquefois la tête un peu plus libre. Aujourd’hui, j’ai un peu plus les mains libres sur les actions. Cela permet d’avoir un peu plus de liberté, de se faire connaître auprès de la fédération et des autres clubs et c’est un lien privilégié, d’avoir à gérer les feuilles de match, il a fallu former plusieurs personnes pour cela. C’est essayer de calmer les esprits aussi. Dans ces cas là, c’est avoir le recul nécessaire pour ne pas être trop happé, autant qu’un joueur ou un parent, c’est prendre avec philosophie la situation.
Quelle a été votre plus grande émotion dans le sport en général ?
Ce qui me vient en premier à l’esprit, c’est quand le sélectionneur Didier Deschamps a annoncé son équipe (pour la coupe du monde de foot, ndlr) et que ça a été l’hécatombe avec les blessés. Et en fin de compte, on a un vivier en France de joueurs internationaux de haute qualité. Ce n’est pas parce que certains champions du monde n’étaient pas là que ça n’allait pas marcher. On a d’autres bons joueurs. Quand les très bons ne sont pas là, les bons peuvent s’exprimer et devenir très bons. On n’a pas la même équipe qu’en 2018, mais ça marche. Il y a beaucoup de jeunes en plus. Je vais faire un parallèle avec l’ambiance dans les vestiaires. Un mec comme Adil Rami, j’adorais le voir en interview et voir les backstages, c’est un gars qui fédérait, c’est le bon copain, le bon coéquipier qui a toujours la bonne parole. Et c’est très important.
Quels sont les 3 mots qui définissent votre année 2022 ?
Pleurs, pour la fin de saison dernière. Recrutement, pour l’été dernier. Et renouveau, pour le début de cette saison.
Propos recueillis par Romain Ales
Crédit photo : Kevin Devigne et David Waquet – Gazette Sports