Alors que la saison reprend ce week-end avec la réception de Reims, Lucie Jacquet-Malo, capitaine du RCA féminin évoque la saison de Fédérale 2 à venir et les ambitions du club.
Quel est votre parcours ?
J’ai commencé le sport en faisant du handball puis j’ai fait de la boxe avant de me mettre au rugby il y a 5 ans en rejoignant le RCA. À côté de ça je suis enseignant chercheur à l’université.
Pourquoi être venu au rugby ?
En fait, je cherchais un sport qui mixait le collectif que l’on retrouve au handball et le combat qu’on a à la boxe. Le rugby mixe les deux et répond parfaitement à ce que je recherche. C’est un ami qui est aujourd’hui l’un de nos coachs qui m’a amené à essayer le rugby et depuis je n’ai jamais arrêté.
Quelle est votre vision par rapport à l’évolution du rugby féminin ?
L’évolution sur ces dernières années du rugby féminin est énorme. Les centres de formation commencent à se créer comme le LMRCV par exemple. Il y a eu l’effervescence de la Coupe du Monde féminine qui a rassemblé les foules autour du sport. Quand il y a plus de 40 000 personnes pour la finale dans le stade c’est une réussite. Ça a été une magnifique vitrine pour le sport et on le voit aujourd’hui avec de plus en plus de filles dans les équipes de jeunes. C’est très important car ce sont elles l’avenir de ce sport.
On a logiquement des ambitions cette saison que l’on ne cache pas
Votre retour à XV a été un succès, il y a de grosse ambition pour cette seconde saison ?
Oui, on a fait une magnifique saison l’année dernière au-delà de nos attentes. On a logiquement des ambitions cette saison que l’on ne cache pas. Après on n’a pas les mêmes problématiques car on était un véritable outsider l’année dernière alors que là on va être attendu. Il va falloir gérer ce nouveau statut sans se mettre de pression. On espère faire aussi bien que l’année dernière mais le fonctionnement est différent cette saison. Il faudrait finir 1er pour jouer les phases finales en gros. On a donc pour objectif de finir dans les premières de la poule et si l’on peut aller en phase finale on ne s’en privera pas.
La poule est très différente cette année, comment l’analysez-vous ?
C’est bénéfique pour nous de rencontrer de nouvelles équipes. Cela nous permet de voir autre chose et des styles de jeu différents. On va jouer contre des équipes en majorité de région Parisienne qui sont souvent plus fortes techniquement. Ce sera surement plus dur mais ce sera aussi à nous de nous adapter en augmentant notamment notre niveau technique pour répondre à ce qu’elles proposent.
Comment avez-vous géré cette longue interruption ?
Ça a été dur et très long pour tout le monde. Avec Leslie Perez qui est la co-capitaine, on a essayé de garder le groupe concerné. Elle a eu une importance phénoménale dans cette période, je tiens à le souligner. On a voulu garder cette émulation avec des séances de sports pas forcément rugby pour garder la forme mais aussi le contact. Quand on a appris que l’entraînement était décalé, Leslie a su créer une effervescence et faire en sorte que les filles ne se découragent pas. Elle a insisté sur le fait que cela allait nous donner plus de temps pour nous préparer.
Avez-vous réussi à garder l’ensemble du groupe ?
Oui, on a réussi à ce que tout le monde reste dans le projet, on a même réussi à élargir le groupe ce qui est vraiment une bonne chose. Après, comme chaque saison on a des blessures mais c’est le sport. On a vu des filles de tout horizon qui nous ont rejoints. Il y a des filles qui ont déjà joué et c’est une très bonne chose car elles vont apporter de l’expérience. Mais aussi et c’est très important de le souligner des filles qui n’ont jamais joué au rugby. Ce sont des filles qui selon leur progression seront prêtes dans 2, 4, 6 mois voire une saison pour jouer à ce niveau mais ce n’est pas grave. Ce sont ces filles là dont on a besoin pour préparer la suite car c’est un projet sur le long terme.
Cette saison les matchs vont être plus rapprochés, c’est une véritable nouveauté pour vous ?
Ça va être un véritable challenge car on va enchaîner 2 voire 3 matchs de suite chose qu’on n’a fait qu’une fois l’année dernière. On va donc devoir s’adapter que ce soit dans la manière de récupérer mais aussi de jouer. L’année dernière on a énormément insisté sur nos avants que l’on faisait jouer constamment. Cette saison on va devoir alterner et faire évoluer notre jeu sinon on ne tiendra pas toute la saison. C’est là aussi que c’est très important d’avoir étoffé le groupe pour pouvoir faire plus de rotations et ne pas trop tirer sur les organismes.
On a la chance de jouer à Charassain et de profiter du week-end de repos des garçons pour être “au centre des attentions”
Vous allez jouer à Charassain pour votre premier match, c’est important pour vous de fédérer autour de cette équipe ?
Oui, on a la chance de jouer à Charassain et de profiter du week-end de repos des garçons pour être “au centre des attentions”. On va essayer de profiter aussi de cela pour qu’ils viennent au maximum nous soutenir comme on le fait à chaque fois que l’on peut. On sait que le club nous soutient et c’est important de se sentir soutenu et supporté à la maison. D’ailleurs cette semaine on nous laisse le stade Charassain pour s’entraîner, les garçons vont aller à Condorcet donc c’est cool.
Le club va vous faire jouer en lever de rideau lors des doublons avec les garçons à domicile, c’est une véritable marque de soutien ?
Oui, comme l’année dernière, l’équipe réserve ira jouer à Condorcet et nous laissera jouer en levé de rideau. C’est une marque de confiance et une chance que l’on espère saisir. Surtout on va tout faire pour réaliser de bonnes performances à domicile quelque soit le résultat pour rendre fier les gens qui vont se déplacer pour nous voir en essayant de proposer du beau spectacle.
Aurélien Finet
Crédit Photo : Léandre Leber – Gazettesports