L’actualité (extra)sportive récente n’est pas particulièrement réjouissante. Elle exaspère tout particulièrement Lionel Herbet qui s’en émeut ici.
Depuis toujours, le sport a été, pour ce qui me concerne, un fidèle compagnon. Grâce au sport, j’ai pu exercer un métier passionnant mais qui, au fil du temps, a complètement changé. Ne serait-ce qu’en raison des relations entre sportifs et journalistes et il est évident que la télévision a changé la donne. On pourrait même préciser les différentes chaines de télévision qui se livrent une guerre impitoyable pour recueillir le maximum d’audience. Une chaine qui organise la retransmission d’un simple match en fait une promotion anormale. Exemple, France 2 diffuse une simple épreuve cycliste et celle-ci devient un véritable évènement. Mais cette course est complètement ignorée par les autres chaines. Des exemples, nous pourrions en donner de nombreux.
Les affaires graves s’amoncèlent
Mais ce qui nous fait aujourd’hui sortir de notre réserve, c’est l’amoncellement des affaires graves qui polluent aujourd’hui le monde sportif. Des faits qui dépassent largement le cadre sportif pour entrer dans le domaine de la justice. Deux grandes Fédérations françaises sont touchées.
D’abord le rugby avec ce procès qui se déroule en ce moment dans la 32e chambre correctionnelle du tribunal de Paris. Cinq hauts responsables, à commencer par le président et ancien Ministre Bernard Laporte sont chaque jour auditionnés. Évidemment, l’argent est au cœur du problème. Hélas, ce procès est totalement ignoré de l’ensemble des médias parisiens et de province. Seul l’Équipe qui a dénoncé les agissements de Bernard Laporte et consorts relate chaque jour le déroulement du procès.
Ce qui arrive au sein de la Fédération Française de Football n’est guère mieux sauf qu’elle concerne surtout le président Noël Le Graët. Cette fois, il ne s’agit pas d’argent mais de sexe et d’alcool. Peut-être que samedi un dirigeant d’un club de la Somme aura-t-il l’occasion d’évoquer le sujet à l’occasion de l’assemblée générale du district de la Somme ? Car au niveau des médias, à l’exception de So Foot, c’est le silence total.
Et puis, il y a le patinage artistique touché par de nombreuses affaires de harcèlement sexuel. Ou encore le tennis. Ces derniers temps, une joueuse encore en activité, a décidé de franchir le pas et d’aller devant la Justice. Fiona Ferro a porté plainte contre son propre entraineur et elle a le soutien de la pionnière Isabelle Demongeot qui a été la première en France à porter l’affaire sur la place publique en 2013.
Conflits, violence et polémiques
Au sein de la grande famille olympique, au CNOSF, il semble que les relations entre la présidente Brigitte Henriques et son secrétaire général Didier Séminet ne soient pas au beau fixe. À moins de deux ans des JO, c’est pas sérieux.
Abordons maintenant la violence dans les stades. À Nice la semaine dernière mais la faute incombait surtout aux supporters allemands. Lundi soir, à Metz, un match de L2 a été interrompu plus d’un quart d’heure car un spectateur avait menacé l’arbitre. .Et puis, il y a l’affaire Pogba, la déclaration maladroite de Christophe Galtier, la venue d’un huissier au Camp des Loges pour constater qu’une joueuse n’a pas le droit de s’entrainer avec ses équipières du PSG… Et ce n’est pas fini hélas.
Et pourtant, même si en ce moment, le sport ne se porte pas trop bien, je continue et je continuerai à l’aimer. Même si les mentalités ont beaucoup évolué depuis cette époque où j’avais la chance d’assister aux Jeux Olympiques de Rome et de pouvoir me balader tranquillement dans la capitale romaine et d’entrer sans difficulté dans le village olympique afin de rencontrer les champions de cette époque Michel Jazy et Michel Bernard qui étaient mes idoles.
Lionel Herbet
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazette Sports