FOOTBALL : Léon Goupy, l’homme qui a déniché Gérald Baticle, n’est plus
Ainsi, en l’espace de quelques jours, nous venons de perdre deux dirigeants dévoués dans le monde du football de notre département. Claude Devimeux qui s’en est allé le premier à 78 ans, était l’apôtre du foot corpo.
Quant à Léon Goupy, décédé à 95 ans, il était viscéralement attaché aux jeunes, dans son village de Quevauvillers.
Aujourd’hui, ce village est en deuil, car des personnes de la trempe de Léon Goupy, ne courent pas les rues.
Léon Goupy est décédé à l’âge de 95 ans, un an après que son épouse soit également partie.
L’histoire de Léon Goupy est assez exceptionnelle en soi. Car il a commencé sa carrière de dirigeant à 57 ans, un âge où d’autres en ont ras le bol et plaquent tout.
Léon qui n’avait pas un caractère facile, aimait raconter cette anecdote :
« J’ai commencé ma carrière assez tard à 57 ans. À l’époque, on s’intéressait surtout aux seniors, mais pas aux jeunes. Un soir, je suis allé à la sortie de l’école et j’ai réussi à recruter dix gamins qui ont bien voulu venir à l’entrainement. C’était en 1975. »
Depuis cette date, Quevauvillers est un club qui fait référence aussi bien avec son équipe senior qu’au niveau de ses jeunes. Léon Goupy a été une sorte de précurseur.
La grande découverte de Léon Goupy et dont il était fier, aura été de dénicher un certain Gérald Baticle qui résidait à près de Quevauvillers à Clairy Saulchoix où ses parents tenaient une boulangerie.
Léon ne tardait pas à constater que Gérald possédait de grosses qualités d’attaquant. Il en parla à Claude Le Roy, l’entraineur d’Amiens, via le CTD de l’époque Jacques Henot.
Naturellement, Claude Le Roy se déplaçait à Quevauvillers afin de solliciter Gérald pour qu’il vienne à l’Amiens SC.
On sait quelle carrière a faite ensuite Gérald aujourd’hui adjoint de Genesio à Lyon et qui, toujours, a été reconnaissant envers Léon.
« Si Gérald se souvenait gentiment du vieil éducateur que j’étais, j’ai eu beaucoup de chance de tomber sur ce gamin à qui il n’a pas été difficile de lui faire apprendre une bonne technique individuelle.
Quand on l’interrogeait, Léon Goupy aimait aussi raconter cette période d’avril à octobre, où on mettait les vaches sur les terrains. « Chaque vendredi, mon travail consistait d’abord à ramasser les bouses » se souvenait Léon.
Plus tard, Léon Goupy intégra le sous-district Amiénois Sud et c’est dans cet organisme que nous l’avons côtoyé et apprécié. Il était fier qu’une coupe de jeunes porte son nom. Il y voyait une sorte de reconnaissance.
En janvier 1995, n’étant plus en accord avec certains, il préférait partir sans faire de bruit, non sans nous avoir envoyé un courrier dans lequel, il expliquait les raisons de son départ.
Les obsèques de Léon Goupy auront lieu ce mercredi 12 juillet à 15 heures au cimetière de Quevauvillers.
Lionel Herbet