Ailly-sur-Somme a accueilli le week-end dernier les finales du secteur Amiénois.
Dans le département de la Somme, le football est le seul sport en France qui possède ses secteurs. En l’occurrence, le Ponthieu-Vimeu, le Santerre et l’Amiénois. Une organisation qui remonte aux années de guerre car à cette époque, le président du District, Henri Leclercq, souhaitait que les clubs puissent rencontrer facilement leurs responsables et ne pas avoir à effectuer le déplacement jusqu’à Amiens. Depuis, les sous-districts ont toujours existé et aujourd’hui, on leur donne le nom de secteur, chacun avec ses propres championnats mais aussi ses compétitions de jeunes et enfin les coupes.
Dimanche dernier, au lendemain d’une journée caniculaire, le stade d’Ailly-sur-Somme avait été désigné pour accueillir les cinq finales du secteur Amiénois prévues au programme. Coïncidence ou pas, le président de l’US Ailly sur Somme s’appelle Fouré et celui du secteur Amiénois, également vice-président du District de la Somme, porte aussi le nom de Fouré. Normal, ce sont deux frères. C’est l’occasion une fois encore de rendre hommage au travail fourni par les bénévoles du club organisateur. Toute la journée, ils ont rempli leur tâche à la buvette, dans les vestiaires, sur le terrain. Sans eux, rien ne serait possible.
Quant au déroulement sportif de cette journée, il a été plus que parfait. Les rencontres se sont déroulées normalement et le grand vainqueur n’est autre que l’US Camon qui a remporté deux finales. La première avec les vétérans, vainqueurs, lors de l’épreuve des tirs au but, d’Ailly sur Somme et la deuxième avec l’équipe 3 du club, victorieuse dans la finale de D6 face à La Chaussée-Tirancourt (5-1). Les vétérans de Camon étaient emmenés par Titi Buengo, entraîneur des seniors mais aussi et surtout un grand professionnel.
Titi Buengo, la passion avant tout
Titi a joué notamment à l’Amiens SC mais il a aussi été international angolais et il a même eu la chance de disputer la Coupe du Monde 2006. Pourtant, à l’issue de cette rencontre au cours de laquelle il a ouvert le score et ensuite inscrit le penalty décisif, Titi Buengo était heureux. Heureux de partager ce bonheur avec des potes comme l’ancien boxeur Bouziane Oudji. Titi n’a plus ses jambes de 20 ans, il souffre d’un genou mais qu’importe, le plaisir d’être sur un terrain est un réel bonheur.
« Je suis comme un enfant et ce quel que soit l’âge, souligne Titi le football, c’est magique et il vous réserve de belles émotions comme ce dimanche. C’est quelque chose qui ne s’explique pas. Une finale, c’est fait pour la gagner et aujourd’hui, je suis heureux de partager ce moment. Je suis entraîneur des seniors mais cela ne m’empêche pas de jouer chaque dimanche avec les vétérans. Quand on aime le terrain comme je l’aime, rien ne se refuse. Je pense que j’ai réalisé un beau parcours surtout quand je sais d’où je viens. Le plaisir se prolonge mais surtout je ne calcule pas la douleur. »
Si l’US Camon a remporté deux finales, à l’inverse le club organisateur a perdu ses deux finales, en U15 contre Porto et celle des vétérans. Qu’importe, tout le monde était heureux ce dimanche et revoir par exemple le grand Paul Imiéla, joueur du siècle dernier à l’Amiens SC et ensuite entraîneur d’Ailly-sur-Somme nous a procuré un grand plaisir.
Notre photo : Titi Buengo avec à sa droite l’ancien champion de France de boxe Bouziane Oudji, après la finale des vétérans.
Lionel Herbet