FOOTBALL : Le nouveau but de Camille Martin
Passionnée de ballon rond depuis son jeune âge, l’ex-joueuse du FC Porto Portugais Amiens (re)découvre, avec l’AS Beauvais-Oise, les joies du succès. Au lendemain d’une carrière en pointillés durant plusieurs mois.
C’est bien connu, « le malheur des uns fait (très) souvent le bonheur des autres ». Si, récemment, la Coupe de Picardie a glissé entre les doigts des demoiselles du FC Porto Portugais Amiens – dominée par l’AS Beauvais Oise sur la pelouse d’Ailly-sur-Somme (5-0) – Camille Martin s’est toutefois réjouie de pouvoir faire main basse sur ce trophée. Elle qui quelques mois plus tôt évoluait encore sous les couleurs de l’équipe déchue. C’est donc avec retenue que l’intéressée soulevait le convoité challenge…
« Cela représente néanmoins une agréable surprise », murmure l’intéressée dont la carrière footballistique avait auparavant connu un brutal coup d’arrêt. A peine le temps de faire connaissance avec ces nouvelles coéquipières beauvaisiennes que cette passionnée de ballon rond se blessait gravement à la cheville. Contrainte à lever aussitôt le pied, Camille Martin ne se résignait cependant à baisser les bras, bien déterminée à revenir sur le pré vert « au plus vite ». Une force de caractère qui a toujours animée une demoiselle ravie de chausser pour la première fois les crampons « à Blangy sur Bresles » et d’en découdre avec la gent masculine.
Laissant rapidement apparaître d’évidentes aptitudes, elle continuait à se distinguer – dans un rôle de meneur de jeu – à Gamaches puis à Abbeville. Où elle évoluait (enfin) au sein d’une équipe 100 % féminine. « Je suis fan de Zinedine Zidane et ce poste est vite devenu celui de prédilection », ironise celle qui brillait ensuite dans les rangs de U19 nationaux de Hénin-Beaumont. Puis, ceux d’une formation de Templemars où celle qui venait de rejoindre le Pôle Espoir de Liévin tirait encore son épingle du jeu en Division 2.
« Le football rythme mon quotidien depuis toute petite. Je ne pouvais m’imaginer être sur la touche durablement », se remémore celle qui a su rebondir. Se définir également un autre rôle : « Notre gardienne ayant décidé de rendre les gants, je me suis laissé tenter par l’aventure », raconte avec espièglerie une sportive trouvant rapidement ses marques et, qui désormais, découvre un malin plaisir à jouer… les gros bras !
« C’est différent mais le poste me plait beaucoup », précise Camille, souvent la main ferme et déterminante pour son équipe. A la veille de la finale de la Coupe de l’Oise – où aux côtés de ses camarades elle défiera Précy à Grandfresnoy – elle s’efforce à conserver les pieds sur terre, la tête sur les épaules. « Tout ceci n’est qu’un jeu. Une source d’adrénaline dont je ne peux cependant difficilement me passer », confie celle pour qui soulever un nouveau trophée ne saurait lui déplaire. Comme une revanche sur un destin qui ne paraissait lui autoriser semblable perspective voici encore quelques semaines.
Fabrice BINIEK