Première balle de maintien pour Kévin Martinez et l’AC Amiens
Longtemps éloigné des terrains en raison d’une rupture du ligament croisé antérieur, Kévin Martinez a retrouvé le chemin de la compétition à la mi-mars. Rapidement redevenu titulaire, le défenseur central a même marqué le week-end dernier face à Poissy (3-2, 26e journée de CFA). Élément de confiance d’Azouz Hamdane, il aborde avec sérieux et détermination la rencontre à venir face à Wasquehal, premier relégable et actuellement à cinq points de l’AC Amiens. En cas de victoire, Kevin Martinez et ses équipiers prendraient une sérieuse option sur une septième saison consécutive en CFA.
Vous revenez d’une grave blessure, comment se sont déroulés les mois passés loin des terrains ?
A trois journées de la fin de la saison dernière, je me suis blessé à Dieppe (ndlr : le 14 mai 2016). Nous étions maintenus, il n’y avait plus rien à jouer, c’est d’autant plus frustrant. Il y a eu des moments difficiles. J’ai connu des hauts et des bas, notamment lorsque l’on vient voir jouer son équipe le samedi. C’était vraiment long mais il fallait passer par là et travailler pendant un peu plus de six mois. Il y a déjà un cap psychologique lorsque l’on peut retoucher le ballon cinq mois après l’opération.
Le contexte et votre situation personnelle ont fait qu’Azouz Hamdane vous a relancé assez rapidement…
Arrivé en janvier et février, j’ai commencé à pouvoir toucher le ballon. J’ai pu augmenter les séances avec mes kinés personnels et, étant moi-même kiné, j’avais la possibilité d’avoir le matériel à ma disposition pour favoriser mon retour à la compétition. Aujourd’hui, je favorise le travail de récupération et je prête encore plus attention à cet aspect qu’avant ma blessure. Je suis donc revenu contre Calais (ndlr : le 15 mars) où j’ai joué vingt minutes. On avait eu une discussion avec le coach afin de savoir si je me sentais apte à jouer. Je me sentais bien depuis une semaine et j’avais fait plusieurs matches avec l’équipe réserve. Je ne cache pas que mon retour a été délicat. J’ai enchaîné quatre matches en dix jours, mon corps n’était plus habitué à répéter des efforts dans un laps de temps aussi court. Lors de mon deuxième match contre Lens, une équipe jeune qui multiplie les déplacements entre les lignes, j’ai fait une mauvaise performance. Aujourd’hui, je me sens bien physiquement même si je sais que je peux encore faire mieux sur le plan du physique et de l’endurance.
Après un retour sur le côté gauche, vous avez retrouvé une place dans l’axe contre Poissy…
J’ai effectivement coulissé dans l’axe. Sidy (Villier) était encore indisponible pour plusieurs matches, cela me permet d’avoir plus de temps de jeu. Si le club avait été maintenu et qu’il n’y avait pas eu de blessure, je pense que j’aurais eu un temps de jeu moins conséquent. L’entraîneur avait aussi la volonté d’apporter un peu de sang neuf dans le groupe. Concernant ma position, j’avais fait la saison dernière dans l’axe et j’y avais pris quelques repères mais que je joue à gauche, à droite ou bien dans l’axe, cela ne me dérange. J’ai déjà joué à tous ses postes, je joue là où l’entraîneur me demande d’évoluer.
Vous avez donc observé le début de saison de votre équipe depuis les tribunes. Cela doit être particulièrement frustrant, d’autant plus quand on voit ses coéquipiers éprouver des difficultés…
C’est plus simple quand les résultats sont au rendez-vous, c’est une certitude. Quand le club est en difficulté, c’est difficile à vivre mais quoi qu’il en soit je ne pouvais pas accélérer ma rééducation pour aller leur donner un coup de main. J’ai donc dû prendre mon mal en patience.
Comment expliquer cette saison difficile de l’AC Amiens ?
Cette équipe a tendance à se relâcher lorsqu’elle n’est pas mise en danger. Après les trois victoires consécutives avant la trêve hivernale, on a certainement imaginé que nous obtiendrions un maintien plus évident en terminant en milieu de tableau assez tranquillement. Or, nous avons enchaîné les mauvais résultats en se remettant à portée de tir des équipes du bas de tableau. A partir de là, l’équipe se met de nouveau à réagir, comme à chaque fois que nous sommes en difficulté. C’est dommage de ne pas réussir à se mettre à l’abri auparavant. L’équipe est assez jeune mais nous avons des cadres qui ont de l’expérience à ce niveau de compétition. Nous n’avons pas fait les efforts qu’il fallait ou bien nous avons fait des erreurs inévitables lors de certains matches.
Vous marquez contre Poissy, un but qui permet à l’équipe de signer une victoire capitale dans la course au maintien…
Participer à la victoire est toujours un plaisir mais le plus important reste le collectif et la victoire de l’équipe. Mentalement, cela me fait du bien mais peu importe que ce soit moi ou un autre joueur qui marque. Le plus important reste que cette victoire permet de prendre cinq points d’avance sur le premier relégable.
Un premier relégable que vous affrontez ce week-end, l’ES Waquehal. C’est un match qui peut être déterminant mais vous avez des difficultés à aborder ce type de rendez-vous où vous pouvez faire le break…
C’est un adversaire direct au maintien, il faut donc aller chercher un résultat. Nous savons que nous sommes moins performants à l’extérieur, il faudra donc garder à l’esprit qu’une victoire nous permettrait d’avoir huit points sur eux. Même si nous allons chercher la victoire, ce ne sera pas fini mais à moins d’un cataclysme, Wasquehal aura du mal à revenir sur nous. Quoi qu’il arrive après ce match, il y aura encore des points à aller chercher avec un seul match à domicile. Ce ne sera donc pas évident.
En cas de maintien, l’AC Amiens évoluera pour une septième saison consécutive en CFA. Selon vous, le club est-il à sa place ou peut-il espérer jouer encore plus haut ?
Depuis la montée, nous ne dépassons pas la septième place. Nous avons peut-être atteint un seuil et l’objectif de cette saison était vraiment le maintien. Hormis cette saison où trois-quatre équipes se battent pour la montée, il y a souvent un candidat qui se détache rapidement. Pour notre part, nous ne sommes pas assez réguliers sur l’ensemble de la saison pour espérer mieux. C’est vraiment sur ce point-là qu’il faudra progresser si nous souhaitons y parvenir dans le futur.
Vous avez donc l’envie de prolonger l’aventure avec l’AC Amiens…
Si le club le désire, je serais ravi de rester ici. Je n’ai fait que quatre clubs dans ma vie, où je suis toujours resté quatre à cinq ans. Je me sens bien dans le club, il n’y a aucune raison pour que je parte.
Propos recueillis par Romain PECHON
ES Wasquehal – AC Amiens
27e journée de CFA
Samedi 22 avril (17 heures) – Complexe sportif Lucien-Montagne
AC Amiens : Adrien – Maquinghem, Bellaid (c.), Martinez, Youssoufa – Sagouti, Matondo – Boukhelifa, Despois, Labhiri – Zobiri.
Remplaçants : Gningue (g.), Ba, Dilemfu, Isambart, Da Veiga.
Entraîneur : Azouz Hamdane.