HOCKEY-SUR-GLACE : Antoine Richer, le recordman des participations
On pouvait se demander s’il accepterait de venir participer à la fête des 50 ans du hockey sur glace à Amiens et plus particulièrement des Gothiques.
Joueur emblématique d’Amiens, Antoine Richer avait été ensuite entraineur mais cela s’était mal terminé. Entre Richer et les Gothiques, l’aventure allait se terminer devant les … tribunaux.
Finalement, tout s’est bien passé.
Antoine Richer est non seulement revenu au Coliseum mais il a été fort bien accueilli par le public, venu également nombreux assister au match amical France-Suisse.
Antoine Richer était heureux de retrouver ses anciens équipiers, dirigeants et le sélectionneur de l’équipe de France, son vieil ami Dave Henderson.
Antoine Richer restera à tout jamais un joueur irremplaçable et surtout, il est l’athlète de la Somme qui a participé le plus souvent aux Jeux Olympiques d’hiver soit quatre fois : trois en tant que joueur et une en tant qu’assistant de l’entraineur en chef.
C’est un record qui ne sera pas amélioré de sitôt.
Antoine Richer est entré dans le Temple de la Renommée du Hockey sur glace français.
Un honneur que peu de joueurs peuvent revendiquer aujourd’hui.
C’était pour nous, le moment de l’interroger alors qu’il était sans cesse sollicité soit pour un autographe soit pour une photo. Antoine s’est donc plongé dans ses souvenirs et il nous a donné, dans un premier temps, son avis sur la candidature de Paris pour les Jeux Olympiques de 2024. Il ne s’est pas fait prié.
« Comme tout le monde, il est évident que je soutiens à fond la candidature de Paris pour les Jeux de 2024.
« Que ce soient les Jeux d’été ou d’hiver, il s’agit d’un très gros évènement, en sachant qu’il faut tenir compte de l’équilibre financier. C’est une grosse machine économique avec un peuple qui s’enflamme et se passionne.
« Pour un sportif de haut niveau, participer à des Jeux Olympiques, c’est évidemment le top. C’est un évènement qui arrive tous les quatre ans et ce n’est pas du tout évident d’en faire plusieurs. C’est quelque chose d’exceptionnel.
« J’ai des souvenirs énormes. Aux Jeux, c’est l’occasion de côtoyer des athlètes d’autres disciplines. Je me souviens avoir été au village olympique aux côtés des skieurs, des patineurs comme Surya Bonaly et le champion olympique Edgard Grospiron. Il venait nous soutenir à Meribel lors de nos matches.
« Les Jeux, c’est à la fois une ambiance à la fois de fête mais en n’oubliant jamais qu’il s’agit de haut niveau. Ce genre d’ambiance, nous ne l’avons pas à l’occasion des championnats du monde.
1988, Calgary
C’était la première fois que nous retrouvions une grande épreuve mondiale. Nous étions tous logés à l’Université de Calgary et nous avions le sentiment d’être en sécurité. C’est différent aujourd’hui. Notre classement n’avait pas été bon. Nous devions être derniers.
Quant à la cérémonie d’ouverture, nous avons eu la chance de la suivre à chaque fois. C’est franchement exceptionnel. Même s’il faisait froid, cela reste encore à ce jour, un moment magique. Cela ne se raconte pas. On réalise alors qu’on se trouve dans l’élite mondiale.
« J’ai aussi noté le partage et la communion qui existaient entre le public et nous.
Aujourd’hui, ce qui me déçoit, c’est que tout le monde a son portable à la main et filme la cérémonie d’ouverture. A mon époque, nous avions une petite caméra.
1992 Albertville
La cérémonie d’ouverture fut magique et il me semble que c’était Michel Platini qui avait été le dernier porteur de la flamme. Nous étions en France. C’était un spectacle grandiose et d’une grande qualité. J’étais alors subjugué par le spectacle.
Médiatiquement, le hockey était à l’honneur en France. Nos matches étaient télévisés en direct sur TF1. Ce furent des aventures humaines phénoménales.
1994, Lillehammer
J’avais hésité à y aller car j’étais blessé. Sur le plan purement sportif, je ne me suis pas du tout éclaté.
En Norvège, il faisait très froid. Ce furent des Jeux à taille humaine et qui furent bien organisés. Nous avons bien rigolé car il y avait à la fois le sérieux du haut niveau et la décontraction naturelle qui sied aux Jeux.
1998, Nagano (Japon)
Je n’étais plus joueur. J’y suis allé en tant qu’adjoint de M. Brooks, le nouveau sélectionneur américain. Nous avions une culture différente et un regard qui n’était pas le même sur certains joueurs.
Pour moi, les Jeux demeurent exceptionnels et ce, à tout jamais.
Il me reste enfin cette anecdote.
J’ai eu l’occasion au cours des différents Jeux de rencontrer le Prince de Monaco qui participait aux épreuves de bob. Eh bien, nous étions tous à la même enseigne puisque nous logions dans le même étage. Aux Jeux, tout le monde est égal. Et surtout, nous rencontrons des gens que jamais vous n’auriez imaginé rencontré comme par exemple le Président de la République ou des Ministres.
Lionel Herbet