PERSONNALITE : Entretien avec Sébastien Martin
« Quand le téléphone ne sonne plus, on se sent bien seul »
Le hasard fait parfois bien les choses. C’était dans la salle Labaume de tennis de table à Amiens. Le président du club M. Chatelain accueillait son homologue de l’ASC football Bernard Joannin dont on connait la passion pour ce sport. Dans le public, nous avons retrouvé Sébastien Martin qui, jusqu’à l’an dernier encore, était l’entraineur de l’équipe féminine de volley-ball du club de Amiens-Longueau-Métropole.
On connait la triste fin de l’histoire de ce club, miné par les problèmes financiers et contraint de déposer les armes. En l’occurrence, c’était la fin de l’aventure. La faute à des dirigeants incompétents. Sébastien Martin est aujourd’hui un homme seul, sans emploi. Et de revenir sur 27 ans consacrés au volley-ball.
« J’ai participé à l’ascension du club de Cannes. Ensuite, j’ai volé de mes propres ailes en signant à Calais deux ans, avec l’expérience de mes premières coupes d’Europe. Je suis ensuite redescendu sur la Côte d’Azur à Cannes et j’étais alors l’adjoint de Philippe Blain. Je suis ensuite remonté dans la région parisienne, où j’ai commencé à m’investir, outre l’entrainement, dans la gestion des structures. »
« En 2010, je suis arrivé à Longueau avec la même démarche à savoir le développement de structures plus entraineur. Tout le monde connait comment l’histoire s’est terminée et la déchéance du club. Je me retrouve aujourd’hui sans emploi. J’ai passé 27 ans en tant que coach même si ces derniers temps, je me suis occupé de la gestion. Ce rôle me plaisait beaucoup. »
« Au départ, je suis un autodidacte mais j’ai fait des formations pour enrichir mes bagages. J’essaie de faire marcher le réseau local parce que j’ai envie de rester sur Amiens. Bien qu’étant du Sud, c’est une ville que j’apprécie beaucoup. J’avais pour projet de m’installer ici et de faire progresser le club de Longueau. Malheureusement, je n’ai plus de job et je fais en sorte d’en trouver un. »
Aujourd’hui, le quotidien de Sébastien Martin est, hélas, limpide. Il ne reçoit plus de mails et le téléphone ne sonne plus. Il ne voit plus grand monde.
« Je vous assure que c’est extrêmement difficile d’être à la recherche d’un emploi. La période que je traverse n’est pas facile à vivre et je ne le souhaite à personne. J’essaie de me bouger, de combattre encore. Mon défi est de trouver un nouveau travail et de supporter cette situation difficile afin de me relance même dans une autre activité. J’aimerais en tout cas qu’on me redonne une chance », conclut-il.
Lionel Herbet