HOCKEY-SUR-GLACE : Les Gothiques laissent passer leur chance
Ce mardi soir, le Coliseum recevait la trente-septième journée de SaxoPrint Ligue Magnus sur un total de 44 prévu (ndlr. saison régulière). Confrontés à Strasbourg, avant-dernier du championnat, les Gothiques avaient l’occasion de consolider sa place au sein du top 8. Pourtant dominateurs dans la plupart des secteurs de jeu, les Amiénois ont laissé filer la victoire en prolongation (2-3).
Un effectif presque au complet
À l’exception de Maris Jass, l’ensemble de l’effectif picard était au rendez-vous. Une rareté cette saison. Le capitaine, Joël Champagne prenait également place sur la glace le jour de son anniversaire. Après un enfant comme premier cadeau, le Canadien espérait fortement remporter cette rencontre. Une envie qui semblait être celle de tout un groupe. En effet, les Gothiques se montraient très rapidement entreprenants, en prenant trois lancers dans les trois premières minutes. Cependant, la finition n’était pas au rendez-vous – comme souvent ce soir – alors que les Strasbourgeois étaient pénalisés à deux reprises. L’intensité amiénoise ne suffisait pas, le nombre de tirs se cumulait mais le score n’évoluait guère. Jusqu’au moment où l’Étoile Noire saisissait sa chance pour la première fois de la soirée. À la suite d’une bonne installation en zone offensive, Gould lançait un palet, dont la trajectoire déviée trompait Mitch O’Keefe (0-1, 8’36, Gould ass. Genest et Draper). L’entraîneur canadien était un brin satisfait de la défense « c’est le plus bas nombre de chances de compter que l’on a donné depuis le début de saison ».
Une jolie semaine d’anniversaire pour Joël Champagne
Une ouverture du score qui ne reflétait pas le cours de la partie. Les Samariens se montraient encore plus pressants sur le but adverse mais butaient sur Hiadlocsky, auteur d’un « excellent travail » selon Mario Richer. Fauchon, Brisebois, Beron ou encore Crowder seul face à la cage vide ne parvenaient pas à faire trembler les filets (11’, 13’, 15’, 16’). Il fallait attendre la troisième supériorité numérique pour voir les locaux féliciter le « héros » de la soirée. Joël Champagne profitait d’un énorme cafouillage suite à un rebond devant la cage strasbourgeoise pour propulser le palet au fond des filets (1-1, 17’48, Champagne ass. Riendeau et Crowder, SN). Les joueurs retournaient aux vestiaires après ce légitime but amiénois (1-1).
Dominer n’est pas gagné
Les Gothiques ne baissaient pas les bras. Au contraire, sur leur première occasion Champagne tentait une déviation mais le portier strasbourgeois se montrait vigilant. À la suite d’une récupération en zone neutre, le capitaine des Gothiques transmettait à Riendeau qui lui remettait mais le puck terminait sa course dans la mitaine du cerbère alsacien. Le scénario allait se répéter plusieurs fois tout au long de ce deuxième tiers-temps. Riendeau, Champagne et Crowder étaient incapables de tromper le mur posé devant la cage adverse. À la demi-heure de jeu, les Gothiques inauguraient le banc de pénalité lorsque Joe West faisait trébucher son adversaire (31’). Une phase d’infériorité numérique bien négociée par les joueurs de Richer qui rééditaient l’opération lors des deux minutes de prison infligées à Legault (39’). O’Keefe n’avait pas à s’employer durant cet acte tant les Strasbourgeois étaient peu en vue. Les Gothiques prenaient pourtant pour leur part une dizaine de lancers dans ce tiers mais la précision faisait toujours défaut. Les palets finissaient trop souvent sur Hiadlovsky qui n’avait pas à bouger (1-1).
Les Gothiques se créent beaucoup de chances
Au retour des vestiaires, les Strasbourgeois, en supériorité numérique, affichaient un visage plus offensif qu’au cours des deux premiers tiers. Malgré les longues possessions de l’Etoile Noire, qui semblait prendre le dessus physiquement, Amiens ne rompait pas (46’). L’arrière-garde amiénoise était tout de même bien présente sur les deux pénalités concédées en ce début de tiers, suffisant pour conserver l’espoir d’une victoire dans le temps réglementaire. Un sentiment qui a failli se concrétiser sur un lancer de Maxime Legault prenant la direction des filets. La barre transversale sauvait les visiteurs en repoussant cette nouvelle occasion (43’). Quelques minutes plus tard, l’opportunité de prendre les devants était encore plus franche que la précédente. Grégory Beron, à la réception d’un rebond, n’avait plus qu’à pousser le palet dans la cage grande ouverte mais il butait sur le cerbère alsacien (47’). Ni Johansson, ni Crowder ne parvenaient à faire la différence dans ce match pourtant à sens unique.
Pour autant, le pire aurait pu arriver lorsqu’un lancer adverse prenait le chemin des filets. Fort heureusement pour les locaux, O’Keefe veillait au grain et déviait le palet de justesse (57’). Quelques instants après cette parade, Bourgeois, placé le long du plexiglas, prenait un lancer qui venait tutoyer l’intérieur du poteau avant de terminer sa course au fond des filets (2-1, 58’32, Bourgeois ass. Champagne et Beron). À 1 minute 28 du terme de la rencontre, les Gothiques semblaient alors faire la bonne opération en empochant trois points très importants. Sauf que sur l’engagement qui suit, Genest shootait depuis la mi-zone. Un tir à ras de la glace qu’aucun défenseur ne parvenait à dévier, il finissait alors dans le petit filet du portier canadien (2-2, 58’55, Genest ass. Cooper et Gould). L’Étoile Noire poussait même dans la dernière minute mais Nechala se dévouait et plongeait pour contrer un lancer (2-2).
Une septième prolongation fatale aux Gothiques
Le temps réglementaire n’ayant pas suffi aux deux équipes pour se départager, le recours à une mort subite à 3 contre 3 s’avérait nécessaire. Suite au premier face-off, Narbonne prenait l’initiative mais le cadre se dérobait. Le défenseur canadien était de nouveau impliqué dans une offensive, aux côtés de Crowder, mais Hiadlocsky – toujours lui – intervenait entre les deux joueurs des Gothiques. La reprise de volée de Riendeau, à l’image d’un joueur de base-ball, filait au-dessus de la cage vide. Quelques instants plus tard, Berzins, qui faisait son grand retour sur la glace picarde, était déséquilibré et ne parvenait pas à redresser son tir.
Eric Johansson se présentait à son tour devant le portier adverse pour frapper mais il manquait le palet (8’). Après un accrochage non sanctionné par l’arbitre de la rencontre, Strasbourg relevait la tête et se montrait de nouveau dangereux. Mitch O’Keefe était obligé de geler un palet qui devenait bouillant dans l’enclave (9’). Dans l’ultime minute de jeu, les visiteurs pliaient le match. Alors que le palet était en zone offensive pour les Gothiques, Beron préférait faire une passe que de prendre sa chance. Celle-ci était interceptée et permettait à Gould d’être envoyé en face à face avec le portier canadien de la formation amiénoise (60’ + 9’08, 2-3, Gould ass. Barron et Cooper).
Un but synonyme de cinquième défaite en prolongation pour les Gothiques cette saison. Pour autant celle-ci peut avoir un goût amer tant le match semblait être à la portée des Amiénois. Cette prolongation permet de prendre un point ce qui semble trop peu. « Nous devions prendre les 3 points, avouait Mario Richer. Nous devons gagner le match à trois ou quatre reprises. Je ne peux rien dire de plus si ce n’est que ce résultat est réellement décevant ». Une mauvaise opération dans cette lutte acharnée pour les play-offs. Il faut tout de même prendre conscience que tous les joueurs n’ont pas encore leurs repères ensemble. Anthony Mortas expliquait en ce sens qu’« une cohésion de groupe n’est pas encore faite, il faut du temps. Mais si nous savons que celui-ci est restreint ». En effet vendredi pour l’une des premières si ce n’est la première fois de la saison, le duo d’entraîneurs pourrait composer avec un groupe au complet. De bon augure pour affronter des Lions affaiblis mais revanchards après une défaite en prolongation face à Angers.
Luc BRUMTER
AMIENS – STRASBOURG : 2-3 (1-1 ; 0-0 ; 1-1 ; AP 0-1)
Gothiques d’Amiens : O’Keefe, Cunsolo (Gardiens) ; Prissaint, Bault, Narbonne, Leclerc, Brisebois, Nechala, Johansson (Défenseurs) ; Thomas, Fauchon, Kazarine, Berzins, Offret, Legault, Beron, Champagne (C), West, Riendeau, Coulaud, Bourgeois, Crowder (Attaquants).
Entraineur : Mario Richer (assistant coach : Anthony Mortas)
L’étoile noire de Strasbourg : Hiadlovsky et Goetz (Gardiens) ; Miner-Barron, Witek, Guillemain, Striz, Beattie, Genest, Morillon, Deplanque (Défenseurs) ; Maros (C), Mathieu, Benoit, Cooper, Pisarik, Gould, Draper, Burgert, Mathieu, Leroux, Grabherr (Attaquants).
Entraineur : Daniel Bourdages