INSTITUTION – Dominique Renaud : « Nous sommes les derniers grognards du monde sportif »
Pessimisme quant à l’avenir pour ce qui concerne le sport dans le département. C’est le souci qui est apparu samedi matin, à la Maison des Sports d’Amiens, à l’occasion de l’assemblée générale des Médaillés sportifs et de l’engagement associatif.
Une cérémonie délocalisée
Au fait, pourquoi cette assemblée à la Maison des Sports ? Alors que depuis toujours, elle se faisait dans le cadre de l’Hôtel des Feuillants et que le président du conseil départemental, en personne, venait la présider. L’an dernier, l’accueil avait été plutôt froid ce qui avait incité les élus du comité de la Somme des Médaillés sportifs, à quitter les lieux et à aller ailleurs. Résultat, ce samedi, on déplorait l’absence des élus départementaux mais aussi des représentants de l’Etat. Absence voulue ou pas, nous l’ignorons mais les faits sont là.
Car cette réunion était importante. Elle était élective puisque nous sommes en année olympique. Pas de surprise au moment du vote. Les vingt candidats ont été élus ou réélus tandis que Dominique Renaud, ancien président de la Fédération française de ballon au poing, a été reconduit à son poste, assurant que ce serait son dernier mandat, son dernier combat. Pour mémoire, rappelons que Dominique Renaud a succédé à Jacques Falize et que Fernand Demilly avait exercé également en tant que président. Or, ce même François Demilly avait été à la tête du Conseil Général. Autre époque assurément.
Un tissu associatif en sursis
Il faut savoir qu’aujourd’hui, les Médaillés sportifs doivent partager le gâteau (c’est-à-dire les médailles) avec le monde de l’engagement volontaire (porteurs de drapeau, Emmaus, Croix Rouge etc.). De plus, les femmes reçoivent autant de médailles que les hommes. Résultat, les sportifs sont désormais soumis à la portion congrue. D’où ces réflexions recueillies ici et là lors de cette assemblée générale : « Le Sport a été le combat de toute notre vie et on est en train de tuer le tissu associatif. Nous sommes les derniers grognards et les derniers guerriers qui essayons de faire comprendre les vertus du sport surtout en milieu rural ». Mais à Paris, et dans les bureaux de l’Etat, ce discours ne tient pas.
Les responsables des Médaillés sportifs se heurtent aussi à un problème beaucoup plus grave : l’érosion des licenciés. On relève 184 licenciés contre 190 l’an dernier. Les femmes qui ont été récompensées n’adhèrent pas à la Fédération des Médaillés, obligée pourtant de respecter la parité. « A cette allure, où allons nous ? Combien de temps allons nous tenir ? Notre mission est donc de prêcher la bonne parole et de récupérer de nouveaux adhérents ». A cette assemblée, l’Oise et l’Aisne s’étaient déplacées en force. Pourtant, le comité de Picardie a été dissous ce qui n’empêche pas les représentants de bien s’entendre, en attendant qu’une Ligue des Hauts de France ne voit le jour. « Nous restons ensemble », a martelé Dominique Renaud en s’adressant à ses collègues de l’Oise et de la Somme.
Lionel HERBET
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