Au terme d’une belle partie, pleine de rebondissement, c’est le RC Salouël qui a profité de la séance de tirs au but pour s’offrir la qualification au 5ème tour de Coupe de France aux dépens d’Amiens RIF.
La partie commence sur les chapeaux de roue. Les Salouasiens semblent vouloir tout de suite faire douter le RIF et se montrent dangereux sur un coup-franc au premier poteau de De Sousa que manque de peu de couper Matos et sur lequel Peuvion doit tout de même intervenir (2′). Dans la foulée, cependant, c’est le RIF qui se procure la grosse occasion du début de match. Sur un ballon en profondeur de Lallaigui, Somon se retrouve face à Durieux. Si l’intervention de ce dernier dans les pieds de l’attaquant amiénois est litigieuse, l’arbitre la juge correcte. Et la ballon qu’a finalement glissé l’attaquant du RIF vers le but est sauvé sur sa ligne par Semence (3′). Malgré cette grosse occasion et une maîtrise du ballon globalement en faveur des locaux, le premier quart d’heure est plutôt équilibré. À une frappe manquée de Roger sur un service Gorenflos (7′) répond ainsi un coup-franc de Sallali dans les bras de Durieux (10′). Cette période se termine toutefois par des visiteurs capables de faire la différence. Sur un ballon de De Sousa qui lance Kikassa dans le dos des attaquants, sur son côté droit. Ce dernier centre sortant, dans le dos des attaquants, mais au second poteau, Pégard jaillit à l’entrée de la surface et crucifie Peuvion (0-1, 12′).
La rencontre perd alors en intensité, le RIF peinant beaucoup plus à ressortir proprement le ballon et les Salouasiens maitrisant bien leur sujet. Et, par à-coups, ce sont bien ces derniers qui mettent en danger les Amiénois. C’est tout particulièrement le cas au cœur de ce premier acte qui voit d’abord, après une récupération dans les pieds de la défense centrale, De Sousa se retrouver en possession du cuir et ajuster une magnifique frappe pleine lucarne enlevée d’une non moins somptueuse claquette par Peuvion (22′). Puis quelques minutes plus tard, c’est Roger, bien servi en profondeur, qui tente un petit piqué qui lèche le poteau droit du portier amiénois (25′). Mais au fur et à mesure, le RIF est plus présent à la récupération, tout en abusant d’un jeu long manquant de précision. Ce qui rend la fin de première période plus poussive, une frappe en glissade de Sallali (29′) symbolisant les difficultés des deux équipes, et particulièrement du RIF, à se montrer dangereux. La pause est donc sifflée sur un avantage de 0-1, pour une équipe de Salouël qui a bien su manœuvrer son hôte.
Le RIF prend le dessus
Mais si la première mèche de la seconde période, une frappe de De Sousa angle fermé suite à un coup-franc joué vite (48′), est salouasienne, c’est très vite la douche froide pour les visiteurs. Après avoir évité le pire quand Peuvion doit s’y reprendre à deux fois pour capter le corner consécutif à l’action de De Sousa, le RIF se porte vers l’avant et Boulahrouz trouve Somon sur la droite de la surface. Son centre tendu devant le but trouve Lallaigui au second poteau qui vient propulser le cuir dans le but vide (1-1, 49′).
C’est alors le début d’une période très compliquée pour les visiteurs, leurs hôtes semblant revigorés et ayant fait évoluer leur jeu vers plus de combinaison dans le milieu. Les opportunités s’enchaînent pour les Amiénois, d’abord sur une action où Boulahrouz trouve Bouzagou sur la droite qui transperce un rideau de deux joueurs pour rentrer dans la surface et tenter une frappe de l’extérieur du pied qui passe finalement au-dessus (57′). Puis quand Lallaigui, d’un centre-tir, oblige Durieux à intervenir. Ce dernier, comme son homologue dix minutes auparavant, peine à capter le ballon qui file vers ses filets avant qu’il ne se reprenne. Une frayeur sans conséquence, donc (59′). Enfin, c’est Somon qui trouve la transversale du portier salouasien après avoir été servi par Boulahrouz, à la récupération haute d’un dégagement des visiteurs sur un ballon déjà chaud dans la surface (60′). Une domination finalement concrétisée par Somon dont la frappe, tout seul à la réception d’un centre de Lallaigui, troue les filets de Durieux (2-1, 66′)
Salouël se remet dans le match
Si le RIF est encore dominateur pendant une petite dizaine de minutes après avoir pris l’avantage, cela se fait moins dangereux, à l’exception d’un ballon en profondeur provoquant une faute du dernier défenseur, finalement sauvé par un hors-jeu signalé par l’arbitre de touche. Et finalement, les visiteurs punissent les Amiénois sur coup-franc. De Sousa trouve en effet Louette dont la tête finit sous la barre (2-2, 77′). Cette égalisation redonne des ailes aux salouasiens. De Sousa tente sa chance à 30 mètres et trouve la main ferme de Peuvion pour empêcher sa frappe de venir nettoyer la lucarne (79′). Puis la frappe de Louette est déviée au-dessus du but des locaux (80′) avant que De Sousa ne pense marquer le but de la qualification, finalement annulé pour hors-jeu (86′). Le RIF doit alors se contenter de quelques ballons dans la surface, notamment sur des coups de pied arrêtés, mal négociés. Et la dernière occasion est encore à l’actif des visiteurs, la tentative de De Sousa, encore lui, touchant la base du poteau (90’+2).
Dos à dos, 2-2, au terme du temps réglementaire, ce sont donc les tirs au but qui doivent départager les deux équipes. Mais le suspense ne dure pas longtemps. Tandis que les trois tireurs salouasiens, Jalet, Derobert et De Sousa, réussissent leur tentative, les locaux passent à côté de leur séance. Après un tir arrêté de Bouzagou, Guercif manque totalement sa tentative qui passe au-dessus. Sous pression, Boulahrouz voit lui aussi son penalty arrêté, en deux temps, par Durieux qui devient le héros du jour du RC Salouël.
Grande joie pour les Salouasiens
Alors, forcément, du côté des vainqueurs « on est euphoriques », nous glisse Alexis Derobert, latéral gauche salouasien. D’autant plus qu’il a fallu batailler pour aller chercher ce résultat : « On est tombé sur un adversaire de qualité. On savait où on mettait les pieds, on connaissait les 3/4 de l’équipe. Et on en a chié (sic) ! On a le mérite de revenir au score en ayant été menés 2-1. On savait qu’à la mi-temps rien n’était fait, et malheureusement, ils reviennent. Dans la tête, ça fait mal, moi le premier j’ai accusé un peu le coup. Et on a su trouver les mots pour relever la tête, et aller marquer ce but avec un remplaçant, comme quoi tout le monde était concerné. C’est la force de l’équipe, le groupe. On est avant tout une bande de copains et on sait que les uns les autres, on ne lâchera rien. » Un groupe soudé qui a pu compter sur un supplément d’âme insufflé par « un message assez fort dans le vestiaire avant le match avec nos femmes, nos enfants qui nous avaient laissé un petit mot pour nous motiver. » Même si, nous avoue-t-il « on n’en avait pas trop besoin aujourd’hui. »
Au rang de toutes les raisons d’être motivé, Alexis Derobert ajoute : « On avait à cœur de faire belles choses pour notre entraîneur. On a entendu qu’il était jeune et avec peu d’expérience, mais c’est lui qui tient l’équipe ! » Un entraîneur forcément « très content » à l’issue de cette qualification, mais aussi rapidement dans l’analyse. « On fait une bonne entame de match, commence ainsi Antoine Mucke. En deuxième mi-temps, c’est ce que je craignais, il y a eu une réaction d’Amiens RIF. Là où mes joueurs sont plutôt calmes et savent gérer ce genre de situation, là, on n’a pas su et on les a remis dans le match. On prend des vagues. J’ai fait un changement tactique pour rebloquer les côtés et y amener de la vitesse. Les 10-15 dernières minutes sont en notre faveur, on peut tuer le match mais malheureusement, on ne le fait pas. Mais le sort est en notre faveur sur les tirs au but. »
Une qualification construite
Un résultat pas uniquement dû au sort toutefois. « On s’était préparé avec une grosse semaine à l’entraînement, souligne le coach salouasien, où les joueurs ont tous été investis, avec de l’intensité, de la rigueur. » Et, alors qu’il fallait aussi pouvoir tenir le coup physiquement, il a pu compter sur un petit coup de pouce : « J’ai des relations Maxime Charley qui est entraîneur à la Paris SG Academy et que je remercie, qui m’avait fait un programme vraiment solide qui nous a permis d’être vraiment prêt, notamment dans les duels. »
Si les joueurs sont tout à leur joie – « On est content, maintenant on va voir si la bière coule à flot ! » plaisante ainsi Alexis Derobert – Antoine Mucke, lui, se projette toutefois déjà sur les semaines à venir : « C’est encourageant pour la suite. Il faudra rester concentrés et ne pas mélanger Coupe et championnat. C’est le plus dur à gérer. » D’autant qu’on sent que le véritable objectif est le championnat, où Salouël a débuté en faisant carton plein, alors même qu’en Coupe « l’objectif, c’était les maillots, ce n’est que du bonus. »
Du côté du RIF, forcément, les émotions n’étaient pas les mêmes. « C’est dommage, regrette Yacine Guercif, le coach amiénois, on aurait pu mieux faire. » S’il était plutôt satisfait de la seconde période, il déplorait notamment « une première mi-temps pas terrible, on a joué avec la pression. » De quoi, additionné avec un retour au score tardif des visiteurs et une séance de tirs au but manqué, trouver ce match « très frustrant ». Pour autant, l’entraîneur du RIF souligne qu’« en face, il y avait une belle équipe qui a bien joué au ballon. » Pour les Amiénois, plus de question à se poser, donc, les têtes seront désormais à 100% tournés vers le championnat.
Amiens RIF (D1) – RC Salouël Saleux (D2) : 2-2 (0-1 ; 0-3 t.a.b.)
Buts : Lallaigui (49′) et Somon (66′) pour Amiens ; Pégard (12′) et Louette (77′) pour Salouël
Amiens RIF : Peuvion – Bouzagou, Arkoub, Azmani, Sallali – Lammouy, Boulahrouz – Somon, Bourma, Lallaigui – Bazzah
Entrants : Guercif, Eddouaire
RC Salouël Saleux : Durieux – Kikassa, Semence, Jalet, Derobert – Matos, Gorenflos – Hutin, De Sousa, Pégard – Roger
Entrants : Oumar, Louette, Treboutte
Morgan Chaumier
Crédit photo : Audrey Louette – Gazettesports