Aujourd’hui, il est de bon ton de comparer des champions d’époque différente. Pourtant, affirmer, par exemple, que M’Bappe est supérieur à Raymond Kopa, est impossible.
Alors poursuivons avec ce jeu des comparaisons. Nous sommes dans le Tour de France et ce vendredi, à Carcassonne, l’Anglais Mark Cavendish a remporté sa 34e victoire. Il égale ainsi le record du grand Eddy Merckx qui a remporté tous les grands Tours.
Certains commentateurs notamment Thomas Voeckler n’ont pas lésiné et affirmé que Cavendish était le meilleur sprinter de tous les temps. L’actuel sélectionneur de l’équipe de France (il dirigera notamment les Tricolores aux Jeux de Tokyo) s’est sûrement enflammé.
D’abord, même si Cavendish a remporté autant d’étapes que Merckx, il faut tenir compte d’un élément important : aujourd’hui, les sprints ne sont plus dirigés de la même façon. Cavendish a le bonheur de posséder des équipiers qui lui ouvrent la route et l’emmènent jusqu’à 200 mètres de la banderole et à ce moment, l’Anglais n’a plus qu’à laisser faire son explosivité qui est extraordinaire.
Mais franchement, même si l’exploit de Cavendish est remarquable, on ne peut oublier que dans le passé il y avait des sprinters de haut vol. Personne n’a oublié André Darrigade mais aussi l’Allemand Rudi Altig qui, un jour, était venu remporter une étape du Tour de France à Amiens en 1962.
Comparaison n’est pas raison
Comparer des champions d’époques différentes est vraiment impossible Ainsi, voici un siècle en juillet 1921 le grand Georges Carpentier disputait un championnat du monde des poids lourds à Jersey City. Il fut battu par l’Américain Jack Dempsey.
Qu’aurait fait Georges Carpentier face à notre champion actuel Tony Yoka ? Nous n’en savons rien et personne n’est en mesure de répondre à la question. Une chose est sûre : ce combat aurait passionné tous les aficionados et se serait déroulé dans un cadre magique : Roland-Garros ou la Tour Eiffel.
Tout comme comparer Jess Owens et Usain Bolt est aussi impossible même si le Jamaïcain a réussi de meilleurs chronos.
N’empêche que nous sommes les premiers à remarquer que Mark Cavendish va rester dans l’histoire et c’est d’autant plus beau qu’il y a un an, il avait plongé dans la dépression. Chapeau Cavendish.
Lionel Herbet
Crédit photo : Roland Sauval – Gazettesports