Arnaud Démare a abandonné sur le Tour de France, mais il reste d’autres Picards en course. À tout juste 21 ans, l’Amiénoise Joséphine Dufour prend part à sa première Grande Boucle dans la caravane du tour.
Pas de gros braquet, mais un bon coup de poignet pour distribuer goodies et autres objets aux fans venus nombreux sur le bord de la route. Pendant les trois semaines de course, l’étudiante en école d’ingénieur à Lille est hôtesse pour l’un des fournisseurs officiels du Tour. Joséphine n’en est pas à sa première expérience sur un grand événement sportif. Licenciée à l’ESC Longueau Tennis pendant quinze ans, elle a eu la chance d’arpenter les courts de Roland Garros à plusieurs reprises. D’abord en 2016, en tant que ramasseuse de balles, puis deux ans plus tard comme hôtesse d’accueil sur le court central. « Beaucoup font Roland et après enchaînent avec le Tour » explique Joséphine, qui retrouve sur les routes du Tour des personnes qu’elle a côtoyé sur les courts. Recruté en mars par Domytis, elle rejoindra Paris le 18 juillet comme le reste du peloton.
À quoi ressemble la journée d’une hôtesse ?
« On se lève assez tôt, on doit être sur le parking caravane deux heures avant notre départ ». Joséphine prend place dans l’un des quatre véhicules de la marque. « On les nettoie, on prépare notre stock de goodies à distribuer, on fait la danse de la caravane, puis tout le monde s’en va dans un ordre précis tous les jours. Tout au long de la course on distribue des goodies. Je suis à l’arrière d’un pick-up, attaché avec un harnais et on distribue des crayons de bois. On passe la ligne d’arrivée, on range et on repart. Le soir, on fait un long transfert en général pour aller dans un hôtel proche de la ville étape du lendemain. »
La jeune amiénoise se réjouit de vivre trois semaines de liesse populaire aux quatre coins de la France. « On ne voit que des sourires, ça nous remplit d’une énergie folle ! Les gens se battent pour avoir des goodies alors que ce n’est pas grand-chose. Il y a une émulation incroyable sur le bord de route. On se dit qu’avec un petit crayon, des sourires et des coucous on arrive à faire passer un bon moment aux gens. »
La caravane part environ deux heures avant les coureurs. Dans ces conditions, difficile de suivre la course, « on écoute à la radio comme toute le monde ! » raconte Joséphine. Avec les restrictions sanitaires, compliqué d’approcher les coureurs, les sponsors vivent trois semaines en vase clos. En revanche, Joséphine peut profiter du spectacle qu’offrent les bords de route. « Il y a des gens très inventifs, plus ils sont déguisés, plus on a envie de leur faire plaisir ! Certains ont une épuisette pour récupérer les goodies, ou une bouée géante pour que l’on vise dedans, on a croisé Napoléon l’autre jour. » La caravane croise aussi la route du célèbre El Diablo. Conquise par cette expérience, la jeune femme signerait avec « grand plaisir » pour un deuxième tour l’année prochaine.
Julien Benesteau
Crédits photos : Domitys