Alors que les activités sportives reprennent progressivement, le Rugby Club Amiénois, en partenariat avec le collège de la Providence, a organisé ce 25 mai, une demi-journée porte ouverte pour promouvoir la pratique du rugby féminin.
La pluie n’a pas empêché les 84 collégiennes de 6eme et 5eme qui se sont retrouvées ce mercredi sur les terrains de la section rugby de la Providence d’avoir le sourire. Une demi-journée à l’initiative du RCA et du collège de la Providence qui avait pour ambition de sensibiliser les jeunes filles à la pratique du rugby, sport considéré trop souvent comme masculin. C’est la première fois dans les Hauts de France qu’une journée découverte de cette ampleur était organisée en milieu scolaire. « L’image du rugby est plutôt masculine. Notamment à cause des professionnels où cela peut être parfois violent, avec des gros gabarits alors que n’importe qui peut jouer au rugby. Du plus petit au plus grand, du plus costaud au plus léger. C’est vraiment un sport loisir, encore plus chez les jeunes parce qu’on a un règlement spécifique, aménagé, pour qu’on ne se fasse pas mal, pour appréhender progressivement la pratique » nous confie Benoit Venin, responsable du développement et de l’école de rugby du RCA.
N’importe qui peut jouer au rugby. Du plus petit au plus grand, du plus costaud au plus léger.
Le RCA et le collège de la Providence avaient vu les choses en grand pour cette demi-journée puisque des jeunes de la section rugby formés spécialement pour l’occasion, des éducateurs, des joueurs/joueuses du RCA et des bénévoles ont été mobilisés pour animer ces ateliers. Des cadres techniques de la ligue des Hauts de France étaient également présents. Des jeux d’oppositions, des animations pour apprivoiser les règles de base étaient au programme et des structures gonflables ont même été installées.
Plusieurs objectifs
Répondant à un objectif de promotion « On sait qu’on est sur un territoire où le rugby reste assez méconnu. On veut essayer de faire découvrir notre pratique, nos valeurs » le RCA et la Providence avaient surtout à cœur de sensibiliser les jeunes filles à la pratique du rugby et pourquoi pas récupérer quelques pratiquantes « Dans la section rugby je n’ai pas de filles. J’en ai quelques-unes chaque année mais elles arrêtent rapidement parce qu’il n’y a pas de noyau dur. Le but aujourd’hui c’est vraiment que les filles et que le sport féminin soit mis en avant. » avoue Romain Jonckheere, professeur d’EPS en charge de la section Rugby à la Providence.
Même si certaines, sans surprise, ont eu quelques réticences au départ, cette animation a été une véritable réussite « On est hyper content. On leur a imposé de venir jouer au rugby, on m’a posé beaucoup de questions, est-ce que c’est obligatoire ? Finalement aucune ne rechigne, elles jouent toutes, elles sont à fond et c’est vraiment ce qu’on voulait. » Victoria, 11 ans, était en tout cas ravie de cette journée « C’est trop bien que mon collège organise ça. Ça change des cours, j’avais déjà joué au rugby j’aime bien. C’est mon deuxième sport préféré après la gymnastique. C’est plus collectif, c’est ça que j’aime bien. »
Finalement aucune ne rechigne, elles jouent toutes, elles sont à fond et c’est vraiment ce qu’on voulait
Suite aux confinements répétés et à l’arrêt de la pratique sportive, cette animation était aussi un moyen pour les collégiennes de se dépenser et de changer d’air. « Les jeunes et même les adultes ont perdu la culture du sport, note Benoît Venin. Les grands mordus l’ont gardé, mais ceux qui étaient un peu entre deux, qui venaient s’entrainer une fois par semaine ont perdu cette habitude. C’est hyper important de redonner cette habitude, cette culture du sport à nos jeunes en priorité parce que c’est quand même notre avenir. Il faut leur proposer un maximum de choses pour qu’ils aient envie de pratiquer. » Cette demi-journée était en tout cas un début de réponse, et devrait se renouveler à l’avenir.
Timothée Hallet
Crédits Photos : Léandre Leber – Gazettesports